Passion Modernistes vous propose des interviews de jeunes historiens qui travaillent sur l’histoire moderne, une période historique qui va de la Renaissance jusqu’à la Révolution française. Podcast créé par Fanny Cohen Moreau depuis janvier 2019 Retrouvez le podcast sur Twitter et Facebook
Comment adapter des thèses d’histoire en jeux vidéo ? (suite…)
21/03/2025 • 55:48
Comment s’organisait le commerce sur le fleuve du Rhône à l’époque moderne ? (suite…)
28/02/2025 • 45:15
Qui sont les rois du XVIème siècle ? Quel bilan (im)partial tirer de leurs règnes ? (suite…)
23/12/2024 • 108:57
Comment vivaient les ambassadeurs en France et en Angleterre au XVIème siècle ? (suite…)
15/10/2024 • 42:45
Comment la France a-t-elle instauré l’esclavage dans les Antilles françaises à l’époque moderne et quelles en furent les évolutions ? (suite…)
26/07/2024 • 47:32
Quelle était la place d’un apothicaire à Paris, au XVIIIème siècle, et en quoi consistait cette profession si règlementée ? (suite…)
31/05/2024 • 58:14
En Écosse, quel a été le rôle d’Anne Mackintosh dans la seconde révolte jacobite de 1745 ? (suite…)
29/03/2024 • 65:42
Comment se développe le protestantisme en Alsace, comment vivent les protestants dans ce territoire ? (suite…)
01/02/2024 • 39:12
Comment réaliser des jeux vidéo à partir de thèses d’histoire ? (suite…)
19/01/2024 • 58:13
Qui était Thomas Cromwell et quel rôle a-t-il joué auprès d’Henri VIII d’Angleterre ? (suite…)
20/10/2023 • 45:45
Qu’est-ce que la poésie persane dans l’Inde des XVIème et XVIIème siècles ? (suite…)
23/08/2023 • 51:52
Quelle est la place des harpes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et quelles furent ses évolutions techniques ? (suite…)
05/07/2023 • 43:02
Quels liens existaient entre la ville de Nantes et le commerce du chocolat ? (suite…)
30/04/2023 • 44:48
Comment les femmes agissaient lors des révoltes dans les campagnes lyonnaises au XVIIIème siècle ? (suite…)
17/02/2023 • 53:25
Quelle était la vie des pirates aux XVIIème et XVIIIème siècle ? Écoutez cet épisode pour en savoir plus ! (suite…)
30/12/2022 • 52:14
Comment travaillait-t-on à Nantes au XVIIIème siècle ? (suite…)
31/10/2022 • 37:15
Quelles étaient les relations entre la Normandie et le Maroc au XVIème siècle ? (suite…)
17/08/2022 • 41:08
Une femme roi, née protestante et protectrice des arts auprès du pape ? Découvrez l’épopée de Christine de Suède dans cet épisode ! (suite…)
01/06/2022 • 59:12
Pendant les guerres de religion, le bruit court et vite. À la fois outil d’information et arme redoutable, la rumeur est un enjeu majeur dans une période de guerre civile. (suite…)
29/03/2022 • 39:24
Voyagez dans les terres fertiles de l’Asie du Sud Est vers le Siam de l’époque moderne, lieu de hautes luttes entre Orient et Occident, mais aussi entre occidentaux… (suite…)
20/01/2022 • 34:43
Le cannibalisme au XVIIIe siècle, une affaire sensible pour assouvir votre faim de connaissances ! (suite…)
23/11/2021 • 45:19
Quelle était la place de l’astrologie au XVIème siècle en France ? (suite…)
03/11/2021 • 39:53
Affûtez vos connaissances sur les épées de cour du XVIIe au XIXe siècle avec Simon Colombo ! Portrait Simon Colombo Dans cet épisode, Simon Colombo tire de son fourreau le sujet intrigant des épées de cour. Simon nous présente sa thèse « L’épée de cour de la première moitié du XVIIe siècle à l’aube du XIXe siècle » sous la direction de Pascal Julien (Université Toulouse – Jean Jaurès), commencée en 2018. Simon Colombo présente l’importance et les détails des épées de cour, armes civiles dérivées de la rapière du début de l’époque moderne. Entre décoration et arme blanche, indicatrice de rang militaire comme social, Simon Colombo vous parle de cet objet ambivalent. Les armes qu’il étudie proviennent des collections de beaucoup de cours d’Europe, parfois de lointains maîtres forgerons, allant jusqu’au Japon. De l’affirmation du rang de la noblesse à l’après Révolution Française Epée de cour, travail français ou anglais, vers 1780, Paris, Musée de l’Armée (copyright Simon Colombo) Simon Colombo raconte dans l’épisode comment l’épée de cour est devenu peu à peu un élément de mode et de distinction sociale. Particulièrement développée en France, l’épée de cour dérive de la rapière du XIVe siècle. Raccourcie et allégée, elle profite de l’immense influence française à la fin du règne de Louis XIV. Elle se diffuse ensuite en Angleterre, aux Flandres, en l’Italie et jusqu’à la Russie. Les colonies européennes en Amérique sont aussi d’important lieux de production, mais aussi l’Asie, où se développe un marché de la création d’épées de cour à destination des cours européennes, revisitées par les courants de décoration du Japon et du Tonkin. L’épée de cour au râtelier de la typologie Epée écaille de tortue, Naples, vers 1720, New York, Metropolitan Museum of Art, 26.145.339 Dans sa thèse, Simon Colombo dresse une classification des épées de cour afin de mieux en comprendre l’usage et les choix faits à leur création. Dans une période de profonde mutation de la noblesse avec l’opposition entre noblesse de robe, nouvelle et enrichie, et noblesse d’épée, souvent ancienne et appauvrie, l’épée de cour devient un objet de crispation identitaire. Pour les bourgeois anoblis elle est un moyen de se rapprocher de la noblesse, pour la noblesse ancienne elle est le symbole d’un héritage familial de charges et de puissance militaire, représentation de leurs privilèges. L’épée de cour est un objet ambivalent, entre arme et bijou : Objet d’apparat, elle se décline en différentes versions pour le matin, la rue ou l’opéra. Mais l’épée de cour reste une arme dont la lame doit être prête au combat. Même si le port de l’épée reste soumis à un privilège nobiliaire, nombreux sont les hommes du Tiers-État à s’en procurer pour se faire passer pour noble. Si tout le monde peut acheter une épée, mais pas forcément la porter en ville, la question de la défense face à une agression se pose. L’épée de cour n’est ainsi pas qu’un bel objet mais aussi bel et bien une arme qui, dans des mains expertes, peut s’avérer mortelle. Au sortir d’un opéra, une épée peut s’avérer bien utile dans les ruelles mal famées de Paris. Mortelle en effet, car l’épée de cour peut permettre de régler un conflit par le duel. Bien qu’interdit en France depuis 1666, le duel d’honneur reste une actualité à l’époque, comme le duel sportif. Découvrez les enjeux et les anecdotes qui entourent cet objet fascinant qu’est l’épée de cour dans ce nouvel épisode de Passion Modernistes ! Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, on vous conseille de lire : Simon Colombo avec une de ses épées en main Culture et mentalité de la noblesse : Barbier Muriel, Duvauchelle Christine, Vassogne Sophie, Chevaillier Yves, Être et paraître, la vie aristocratique au XVIIIe siècle : trésors cachés du musée national de la Renaissance, Paris, Artlys, 2015 Brioist Pascal, Drévillon Hervé, Serna Pierre, Croiser le fer : violence et culture de l’épée dans la France moderne (XVIe-XVIIIe siècle), Seyssel, Champ Vallon, 2008. Schalk Ellery, L’épée et le sang : une histoire du concept de noblesse (vers 1500 – vers 1650), Seyssel, Champ Vallon, 1986 Armes et armures : Norman Vesey, Armes et armures, Paris, Hachette, 1964 Malgouyres Philippe, Armes européennes, Histoire d’une collection au musée du Louvre, Paris, Louvre édition, 2014 Oakeshott Ewart, European Weapons and armor, Lutherworth Press, Guildford & London, 1978 Prevot Dominique, Renaudeau Olivier, Trucas Ronan, Les canons de l’élégance, Dijon, Faton, Pairs, Musée de l’Armée, 2019 Reverseau Jean-Pierre, Musée de l’Armée, les armes et la vie, Paris, Dargaud, 1982 Les épées : Epée de cour à poignée de porcelaine, Allemagne, vers 1750, Paris, Musée de l’Armée copyright Simon Colombo Blasco Almudena, Cognot Fabrice, Duvauchelle Christine, Huynh Michel, Lebedynsky Iroslav, L’épée : Usages, mythes et symboles, Paris, RMN, 2011 Capwell Tobias, The noble art of the sword: fashion and fencing in Renaissance Europe, 1520-1630, Londres, Wallace Collection, 2012. Collectif, Epées et armes blanche, Pairs Bordas, 1990 Scalini Mario (dir.), Epées d’hommes libres chevaliers et saints, Milan, Silivana Editoriale, 2007 Dans cet épisode vous avez pu entendre les extraits des œuvres suivantes : Cyrano de Bergerac (1990) Games of Thrones – Saison 1 Episode 2 Si cet épisode vous a intéressé vous pouvez aussi écouter : Épisode 24 – Gabrielle et les duels en Flandre Épisode 21 – Félix et la police à Caen pendant la Révolution Épisode 07 – Guillaume et les tournois de chevalerie (Passion Médiévistes) Merci à Julien Baldacchino et par Clément Nouguier qui ont réalisé le générique du podcast et à Ilan Soulima pour l’article ! Retrouvez Passion Modernistes sur Facebook et Twitter pour ne rien manquer de l’actualité du podcast !
22/09/2021 • 50:16
Comment se déroulaient les duels en Flandre au XVIIème siècle ? (suite…)
24/08/2021 • 34:25
Quelle est la (vraie) histoire de la guillotine ? (suite…)
14/07/2021 • 48:14
Découvrez dans cet épisode Madame Roland, femme de lettres du XVIIIème siècle ! Passion Modernistes RSSSpotifyDeezerApple Podcasts Portrait Edith Jouanjean Dans ce nouvel épisode de Passion Modernistes, Edith Jouanjean vous parle de son mémoire sur “Madame Roland ou les correspondances d’une femme des Lumières de 1780 à 1787 : entre incarnation et distinction de son temps”. Sous la direction de Dominique Godineau (Université de Rennes 2), Edith Jouanjean a soutenu ce mémoire en septembre 2019, et nous avons pu enfin nous rencontrer début 2021 pour enregistrer cet épisode ! Elle vous raconte la vie de Madame Roland, surtout connue pour ses écrits et prises de position pendant la Révolution, mais en se concentrant justement sur sa correspondance avant 1789. Edith Jouanjean s’est en particulier intéressée à ce que Madame Roland racontait de sa vie intime, comme lors des lettres où elle parle de sa fille à son mari. Une correspondance intime Bonneville / François / 17..-18.. / graveur / 0410. Portrait de Madame J. Ph. Roland, en buste, de profil dirigé à droite dans une bordure ovale / [estampe]. Gallica.frC’est à travers 289 lettres envoyées à des destinataires divers, comprenant son mari et plusieurs de ses ami·e·s,retranscrites par Claude Perroud en 1900 et conservées à la BNF,que Edith Jouanjean a pu entrevoir ce que fut une partie de la vie de Madame Roland. Cette femme, qui ne prend le nom de Roland qu’en 1780 en épousant celui qui sera son époux jusqu’à la fin de sa vie, est née le 17 mars 1754 sous le nom de Marie–Jeanne Phlipon, bien qu’elle fût surnommée Manon durant son enfance. Femme lettrée de la seconde moitié du XVIIIème siècle, elle fut surtout étudiée soit à travers ses lettres de jeunesse qu’elle échangea avec ses amies du couvent, les sœurs Cannet, ou avec ses différents prétendants, soit au prisme de la Révolution Française,à travers ses lettres et ses Mémoires, afin d’étudier le rôle qu’elle put avoir aux côtés de son mari et ministre girondin. C’est pourquoi l’invitée de l’épisode a souhaité se concentrer une étude plus approfondie des années 1780 à 1787, toujours sous le prisme de l’épistolaire. La lettre a en effet toujours été une pratique régulière chez Madame Roland, une activité quotidienne dont elle dépasse la seule fonction d’expression mondaine et sentimentale pour en faire l’outil d’une pensée dialogique en prise sur le monde. Une femme influencée par les Lumières 3 : Silhouettes de la famille Roland, par Lavater à Zurich, vers 1792, Paris, musée Carnavalet. (page de garde de l’ouvrage Siân Reynolds)) Edith Jouanjean souhaitait dans son mémoire mettre en avant l’individualité et la singularité de Madame Roland tout en cherchant à voir en quoi elle a pu et peut être comparée au type de la « femme des Lumières », prônant les idées progressistes d’une société qui loue l’autonomie intellectuelle et la critique des savoirs. Cette étude s’inscrit directement dans une histoire des femmes et du genre dont le point de départ se trouve dans une considération de la différence sexuelle, agrémentée de la notion centrale d’agency. Cette recherche propose ainsi de voir en quoi Madame Roland a pu atteindre un certain degré d’autonomie en tant que femme. Ses lettres illustrent une prise d’autorité féminine au sein de son entourage proche mais également maternelle dans sa prise en charge de l’éducation de sa fille. Sa capacité à asseoir un cercle d’influence dans l’espace privé mais aussi dans celui du public permet de questionner sa place dans une République des Lumières à laquelle elle participe à un certain niveau via la pratique culturelle qu’est l’épistolaire. Il s’agit de voir comment cette femme se positionnait face à son genre et aux règles sociales qui lui étaient assignées, dans son couple, puisqu’elle contribua fortement aux travaux de son mari, dans sa famille, mais aussi dans la société même. Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, on vous conseille de lire : Anonyme, Portrait de Manon Roland, v. 1790, huile sur toile, musée Lambinet, Versailles. Sur l’épistolaire féminin: Brigitte Diaz et Jürgen Siess, L’épistolaire au féminin : correspondances de femmes, XVIIIe-XIXe siècle, Actes du Colloque de Cerisy, 1-5 octobre 2003, Presses Universitaires de Caen, Caen, 2006. Dena Goodman, Becoming a Woman in the Age of Letters, Ithaca, NY, Cornell UP, 2009 Sur le corps, la grossesse, l’allaitement et l’éducation de sa fille : Emmanuelle Berthiaud , « Grossesse désirée, grossesse imposée : le vécu de la grossesse aux XVIIIe-XIXe siècles en France dans les écrits féminins privés », Histoire, économie & société : Varia, Armand Colin, 2009/4. Nahema Hanafi, « Des plumes singulières : Les écritures féminines du corps souffrant au XVIIIe siècle », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 2012-35, 2012 Marie-France Morel, « Madame Roland, sa fille et les médecins : prime éducation et médicalisation à l’époque des Lumières », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 1972/86-2 Sur l’éducation de sa fille : Dominique Julia et Egle Becchi (dir.) Histoire de l’enfance en Occident, Edition du Seuil, Paris, 1998. Isabelle Brouard-Arends et Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval (dir.), Femmes éducatrices au Siècle des Lumières, PUR, Rennes, 2007. Extrait manuscrit d’une lettre de Madame Roland Sur les pratiques de lecture : Isabelle Brouard-Arends (dir.), Lectrices d’Ancien Régime, Rennes, PUR, 2003 Sur le couple Roland : Siân Reynolds, Marriage & revolution: Monsieur & Madame Roland, Oxford, Oxford University Press, 2012. Dans cet épisode vous avez pu entendre les extraits des œuvres suivantes : Lecture par Cancerso de l’incipit de Candide ou l’Optimisme de Voltaire (1759), sur un extrait de la cantate Le Sommeil d’Ulysse de Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729) Lecture par Estelle du podcast Futur Chien Guide d’un extrait de L’Emile ou de l’Éducation de Jean-Jacques Rousseau (La Haye, 1762) sur un extrait de l’intermède Le Devin du Village (1752) toujours de Jean-Jacques Rousseau Anne Sylvestre – Écrire pour ne pas mourir Si cet épisode vous a intéressé vous pouvez aussi écouter : Épisode 20 – Philippine et la puberté au Siècle des Lumières Épisode 16 – Benjamin et Mme Eloffe, marchande de mode Épisode 1 – Sophie et Gaston d’Orléans Le générique du podcast a été réalisé par Julien Baldacchino et par Clément Nouguier (du podcast Au Sommaire Ce Soir).
28/06/2021 • 49:14
Explorez l’érotisme au XVIIIème siècle avec le musée Cognacq-Jay et son exposition l’Empire des sens. (suite…)
17/05/2021 • 46:26
Comment travaille la police à Caen pendant la Révolution ? (suite…)
23/04/2021 • 33:57
Comment était conçue la puberté à l’époque moderne, que ce soit du point de vue médical ou social ? Passion Modernistes RSSSpotifyDeezerApple Podcasts Portrait Philippine Valois au micro de Passion Modernistes Philippine Valois travaille sur l’histoire médicale de la puberté au siècle des Lumières (XVIIIème siècle) dans sa thèse dirigée par Didier Boisson et co-encadrée par Nahema Hanafi au sein du Laboratoire TEMOS Angers. Dans cet épisode, elle raconte ce qui l’a motivé à travailler sur ce sujet et nous explique l’histoire de ce concept si particulier, du point de vue médical et social. Dans sa thèse, Philippine Valois veut comprendre comment les phénomènes physiologiques et biologiques de la puberté ont été compris par les médecins du XVIIIème, quels termes ils utilisent et quels imaginaires ils convoquent. Elle s’interroge aussi sur les incidences des représentations médicales, les maladies spécifiques, sur le quotidien des personnes pubères à cette époque ou encore les représentations sociales. Une définition compliquée de la puberté Annexe : Louis Binet (1744-1800), Les six âges de la fille. 1er âge, 1780-1782, Paris, Duchesne, taille douce, format inconnu. Bibliothèque nationale de France [en ligne].Le concept de puberté est en plein de construction à l’époque des Lumières. A noter que le concept d’adolescence tel que nous le concevons aujourd’hui ne naît qu’au XIXème siècle. Il y a une forte ambiguïté des auteurs sur les mots entre puberté, adolescence et nubilité, parfois utilisés comme synonymes ou contraires. Philippine Valois montre qu’en général pour les médecins du XVIIIème siècle, l’adolescence désigne une période de la vie et la puberté les phénomènes biologiques, même si pas toujours, avec des différences selon le sexe. En général, la puberté est définie comme une crise à la fois positive et négative. La transformation pubertaire est sensée soigner certains maux de l’enfance comme l’épilepsie, l’échauffement créé par la puberté pouvant, toujours selon les médecins du XVIIIème siècle, guérir certaines maladies. Mais c’est aussi une crise négative avec son lot de nouvelles maladies, car la puberté « trouble l’âme et le corps« , on commence à dire que l’adolescent éprouve du mal-être. Les médecins utilisent des termes parfois poétiques, comme « orage« , « tempête » ou même « révolution« , parce que l’on passe d’un enfant asexué à un être sexué. Le contexte des Lumières Toute cette vision de la puberté s’inscrit dans le mouvement des Lumières, un mouvement à la fois culturel et philosophique, une période où l’éducation des enfants devient un sujet prioritaire. L’Émile de Rousseau est notamment une référence pour les médecins de l’époque, dont le chapitre 4 est consacré à l’adolescence. C’est aussi un contexte de « dégénérescence de l’espèce humaine« , formulée entre autres par Buffon en 1766 : pour lui, on pourrait expliquer toutes les variations entre les individus par une dégénération d’une espèce originelle. Une vision bien sûr profondément raciste, et les médecins ont dans ce sens un discours alarmant sur les problèmes démographiques et la faiblesses des enfants. Et à la fin du XVIIIème siècle, les débuts du mouvement hygiéniste dénoncent le mode de vie oisif des élites socio-culturelles. Il est par exemple constaté que les jeunes filles qui vivent dans ces milieux fastes étaient réglées plus précocement ou ont des problèmes de menstruations. Et dans le reste de l’épisode… Dans le reste de l’épisode, on parle notamment des différences entre les hommes et les femmes, de la vision de la masturbation, des maladies propres à la puberté, du contrôle des corps adolescents par les médecins et la société, et de comment Philippine Valois travaille sur ses sources pour sa thèse. Nicolas Lancret, L’Adolescence, 1707-1708, Paris, N. De Larmessin, estampe. Bibliothèque Nationale de France. [en ligne]. Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, on vous conseille de lire : Michel Bernos, Yvonne Knibiehler, Elisabeth Ravoux-Rallo et Eliane Richard, De la pucelle à la minette : les jeunes filles, de l’âge classique à nos jours, Paris, Temps actuels, 1983 Scarlett Beauvalet-Boutouyrie et Emmanuelle Berthiaud, Le rose et le bleu, Paris, Belin, 2016 Patrice Huerre, Martine Pagan-Reymond et Jean-Michel Reymond, L’adolescence n’existe pas, Paris, O. Jacob, 1997 Thomas Laqueur, Le sexe en solitaire, Paris, Gallimard, 2005 Agnès Thiercé, Histoire de l’adolescence, Paris, Belin, 1999. Juan Jiménez-Salcedo, « L’hygiénisme au XVIIIe siècle et l’éducation des jeunes filles », in Bernard Bodinier, Martine Gest, Paul Pasteur et Marie-Françoise Lemmonier-Delpy (dir.), Genre & Éducation : Former, se former, être formée au féminin, Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Éducation », 2018, pp. 141-152. Karen Harvey, « Le Siècle du sexe ? Genre, corps et sexualité au dix-huitième siècle (vers 1650-vers 1850) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 2010, no 31, pp. 207-238. Gabrielle HOUBRE, Le corps des jeunes filles de l’Antiquité à nos jours, edi8, 2010, 189 p. Dans cet épisode vous avez pu entendre les extraits des œuvres suivantes : « Chantez dans ce riant bocage », extrait de « Les Génies ou les Caractères de l’Amour » par la compositrice Mademoiselle Duval L’échange des princesses, film de 2017 Ouverture de « Fleur d’épine » composée par Marie-Emmanuelle Bayon Rockollection – Laurent Voulzy Si cet épisode vous a intéressé vous pouvez aussi écouter : Épisode 19 – Laura et les malades dans la peinture néerlandaise Épisode 15 – Isabelle et les médecins à Paris au XVIIIème siècle Épisode 12 – Paul-Arthur et les épidémies au XVIIIème siècle Épisode 3 – Johana et les sages-femmes en Alsace Ce très beau générique a été réalisé par Julien Baldacchino (des podcasts Stockholm Sardou, Radio Michel, Bulle d’art…) et par Clément Nouguier (du podcast Au Sommaire Ce Soir).
14/03/2021 • 39:50
Comment les malades étaient représentés dans la peinture néerlandaise du XVIIème siècle ? Passion Modernistes RSSSpotifyDeezerApple Podcasts Portrait Laura Pennanec’h Dans cet épisode Laura Pennanec’h vous parle de représentations des maladies, de la peinture néerlandaise du XVIIème siècle et de l’histoire du genre. Depuis 2017 elle prépare une thèse sur le sujet « Réseaux de savoirs genrés autour du corps malade dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle » au Centre Alexandre-Koyré (EHESS), sous la direction de Christian Jacob et Rafael Mandressi. A partir d’une centaines de tableaux, elle étudie comment des peintres nés ou formés à Leyde qui a vu se développer une école de peintres, « les peintres précieux« , qui ont beaucoup représentés les malades et les médecins. Parmi ses peintres, elle étudie notamment Gérar Dou, Frans van Mieris l’Ancien et Jan Steen. Une représentation genrée de la maladie Gerard Dou (Leyde, 1613 – Leyde, 1675), La femme hydropique, (De waterzuchtige vrouw), 1663, huile sur panneau de bois, (86 cm x 68 cm), Paris, Musée du Louvre. La thèse de Laura Pennanec’h entend mettre en lumière les réseaux de savoirs genrés enserrant les corps malades tels qu’ils furent dépeints dans la Hollande du XVIIe siècle. Cela permet d’établir d’abord une histoire des corps malades tels qu’ils ont été peints à l’époque en prenant pour entrée les variations iconographiques produites par le sexe des malades représentés. Il s’agit également de faire une histoire de l’insertion des tableaux dans un territoire donné, une histoire des circulations des motifs et des thèmes iconographiques entre les images et entre les peintres afin d’étudier ce que ces circulations disent de la culture visuelle des artistes, de leurs relations personnelles, de leurs sociabilités. Comparer avec l’histoire des sciences Parallèlement, l’utilisation d’un corpus textuel (médical comme artistique) permet de resituer les tableaux par rapport aux discours écrits sur la maladie, sur les relations entre hommes et femmes, sur les modalités de figuration des corps. Si elles ne sont pas prises pour centre, les intentions des acteurs — peintres, médecins — sont néanmoins intégrées dans un raisonnement qui souligne l’importance du cadre personnel, social et intellectuel dans lequel ils évoluaient, donnant à voir, d’une certaine manière, une sociologie rétrospective de ce qui existait à l’époque. En ce sens, Laura multiplie les échelles d’analyse, en se concentrant tour à tour sur les lieux (faculté de médecine, maison particulière, atelier de peintre), les individus (peintres, médecins, chirurgiens, malades), les objets et les pratiques (visite médicale, saignée, pose de ventouses, observation des urines). Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, Laura vous conseille de lire : Frans van Mieris l’Ancien (Leyde, 1635 – Leyde, 1681), La visite du médecin ou La malade d’amour (Het bezoek van de arts of De zieke vrouw), 1657, huile sur cuivre, (34 cm x 27 cm), Vienne, Kunsthistorisches Museum. Sur la peinture néerlandaise du xviie siècle :Une synthèse dense mais efficace : Haak, Bob. The Golden Age: Dutch Painters of the Seventeenth Century. Londres: Thames and Hudson, 1984. Une référence plus récente qui permet de repenser la notion de « siècle d’or » : Blanc, Jan. Le siècle d’or hollandais : une révolte culturelle au XVIIe siècle. Paris, France: Citadelles & Mazenod, 2019. Sur la médecine et les savoirs sur le corps au xviie siècle : Un manuel à destination d’étudiants en histoire de la médecine (et avec une visite du médecin de Jacob Toorenvliet, peinte en 1666, en première de couverture !) : Elmer, Peter, éd. The Healing Arts: Health, Disease and Society in Europe, 1500-1800. Manchester: Manchester University Press, 2004. Un ouvrage sur la circulation des savoirs dans les Provinces-Unies : Cook, Harold J. Matters of Exchange: Commerce, Medicine, and Science in the Dutch Golden Age. New Haven: Yale University Press, 2007. Le frontispice de la Genees-Oeffening de Paul Barbette, graveur anonyme, vers 1670. Sur les femmes dans la peinture néerlandaise du xviie siècle : Un ouvrage synthétique : Franits, Wayne E. Paragons of Virtue: Women and Domesticity in Seventeenth-Century Dutch Art. Cambridge: Cambridge University Press, 1993. LE texte de référence sur les représentations de femmes malades : Dixon, Laurinda S. Perilous Chastity: Women and Illness in pre-Enlightenment Art and Medicine. Ithaca: Cornell University Press, 1995. Dans cet épisode vous avez pu entendre les extraits des œuvres suivantes : Constantijn Huygens – Pathodia Sacra: Multi dicunt animae meae Jan Pieterszoon Sweelinck – Fantasia Cromatica Anthoni van Noordt – Psaume 2, pour orgue Dalida – Je suis malade Si cet épisode vous a intéressé vous pouvez aussi écouter : Épisode 15 – Isabelle et les médecins à Paris au XVIIIème siècle Épisode 14 – Axel et le peintre Watteau Épisode 12 – Paul-Arthur et les épidémies au XVIIIème siècle Épisode 3 – Johana et les sages-femmes en Alsace Ce très beau générique a été réalisé par Julien Baldacchino (des podcasts Stockholm Sardou, Radio Michel, Bulle d’art…) et par Clément Nouguier (du podcast Au Sommaire Ce Soir).
21/02/2021 • 50:51