la musique classique et au-delà Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En janvier 1984, l’Ensemble Intercontemporain créé par Pierre Boulez quelques années plus tôt, fait l’évènement en interprétant l’œuvre d’une rockstar, Frank Zappa. La presse est sceptique, du moins un critique de Libération, Philippe Olivier n’y voit jamais qu’un exercice de style. Il écrit « un zeste de Stravinsky, de Berg et de Varèse liés par une sauce néoclassique. Il n’y a pas là de quoi effaroucher le mélomane moyen. » Le journaliste va jusqu’à demander à Pierre Boulez si l’EIC qui joue Zappa, ce n’est pas pour lui un gadget. Boulez dit que pas du tout. Les œuvres de Zappa sont intégrées à un programme et il les prend très au sérieux. Et alors que Philippe Olivier demande au chef d’en définir les qualités, il répond « Tant qu’elles n’auront pas été jouées au concert du 9 janvier, je ne peux pas dévoiler leurs qualités. La surprise de l’audition ne doit pas être définie par anticipation. » À lire cette phrase, le critique et musicologue Christian Merlin considère que Boulez botte en touche en même temps que, dans la monographie de presque 700 pages que le critique musicologue consacre à Boulez aux Editions Fayard, un seul paragraphe est consacré à la collaboration entre Boulez et Zappa, qui botte en touche à son tour en résumant l’épisode par ces deux phrases échangées avec le journaliste de Libé. Bref, la collaboration entre Zappa et Boulez n’a pas été le choc des cultures qu’elle semblait annoncer et il semble y avoir à y revenir pour savoir qu’est-ce qui la motivait et quel fantasme a-t-elle réveillé et pour lequel des deux musiciens a-t-elle été si déterminante ou si leurs intérêts respectifs étaient à ce point asymétriques ? Pour cela, nous sommes installés à la Médiathèque Musicale de Paris pour recevoir le chef d’orchestre Daniel Kawka, qui a lui-même dirigé Zappa pour orchestre, et puis le compositeur zapophille Jonathan Pontier, pour qui Zappa n’est rien de moins qu’un musicien des plus inspirants. Une émission pensée et animée par David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
26/03/2025 • 60:01
S’il fallait dire à quel point Boulez est une figure incontournable, on pourrait toujours dire qu’il a créé et animé le Domaine musical dans les années 1950 et 1960, fonder l’IRCAM et L’ensemble Intercontemporain dans les années 1970, dirigé le Ring de Wagner à Bayreuth dans la mise en scène de Patrice Chéreau en 1976, collecté des dizaines de Grammy Awards pour ses collaborations avec le Symphonique de Chicago ou le Philharmonique de New York, et qu’il a d’abord développé une œuvre musicale radicale en dialogue régulier avec des figures telles que Karlheinz Stockhausen, Bruno Maderna ou Luciano Berio. C’est-à-dire que, vu de haut et de loin, on ne peut que reconnaître que Pierre Boulez a changé la vie musicale française et défendu une ligne sans concession, avec une constance sans égale. Mais dans Metaclassique, on ne regarde jamais les choses seulement de haut, on cherche à mettre le haut en rapport avec le dessous et les à-côtés. Et pour ce numéro, nous allons prendre le temps de viser comment pour mener une vie aussi immense, Pierre Boulez s’adressait à ses complices à l’occasion du centenaire de sa naissance, les éditions de la Philharmonie de Paris font paraître le catalogue des œuvres de Boulez sous la direction d’Alain Galliari, en coédition avec Contrechamps, la correspondance que Boulez a entretenue avec Pierre Souvtchinsky, dont nous parlerons avec Gabriella Elgarrista. Et les éditions Contrechamps, font également paraître les correspondances entretenues sur plus de cinquante ans entre Pierre Boulez et Henri Pousseur. Une correspondance qui a été réunie par Pascal Decroupet. Autant de chantiers éditoriaux qui nous offrent une sorte d’observatoire tactique pour fouiller la dynamique créative et diplomatique de Boulez. Une émission enregistrée en public, dans le salon Marguerite Long de la bibliothèque La Grange Fleuret. Une émission pensée et animée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
26/03/2025 • 60:01
Il est certains instruments à cordes dont toutes les cordes ne sont pas directement manipulées par les instrumentistes et qui ne se donnent à entendre que “par sympathie”. La résonance d’une corde frappée ou frottée peut suffire à faire vibrer ces cordes dites “sympathiques” que l’on trouve sur des instruments comme la viole d’amour, le baryton ou encore le nyckelharpa. Volontiers associés à des moments émotionnels de tel ou tel opéra, les instruments à cordes sympathiques se sont attirés bien des… sympathisants : Johann Mattheson trouvait leur sonorité « languissante et tendre », Leopold Mozart « particulièrement charmante dans le silence du soir » et Hector Berlioz « séraphique ». Jusqu’à ce qu’une thèse soutenue en Sorbonne leur soit intégralement dédiée : une somme de 1306 pages que l’on doit à Louise Condi qui est l’invitée de ce Metaclassique “Sympathiser” auquel elle a voulu associer le multi-instrumentiste Colin Heller qui, au cours de cette émission, nous donnera à entendre certains de ces instruments : Une émission enregistrée à l’occasion de la Fête de la science, au Centre international de conférences de Sorbonne-Université, à l’invitation du Collegium Musicae. Une émission conçue et animée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
19/03/2025 • 60:01
Certaines avant-gardes poétiques ont exacerbé la musicalité du langage en voulant détruire tout ce qu’il avait de sémantique et triturer musicalement les mots pour mieux en découdre avec tout ce qui pouvait rester de signification à même telle ou telle lettre. Il reste qu’on ne saurait faire apparaître les coutures d’un langage sans s’engager dans un jeu de reprises et de contre-couture. C’est comme ça qu’un compositeur comme Frédéric Acquaviva n’en finit d’en découdre avec ce qu’on veut bien appeler une œuvre musicale au moment même où il ne cesse de coudre des manières très particulières alors que très évidentes de faire musique à vouloir l’épanouir à chaque situation, jusqu’à inventer la job music, la laugh music, la kiss music, la herpes music… Tout ce qui fait couture dans la vie peut donc faire de la musique de Frédéric Acquaviva. Ce qui explique en partie pourquoi une grande partie de ses productions sont éditées par un éditeur de poésie, Al Dante. Pour cet épisode « Coudre » de Metaclassique, nous allons donc à la rencontre de la musique de Frédéric Acquaviva et du compositeur lui-même, tout en commençant par nous entretenir avec Yoann Sarrat qui est l’auteur, chez Al Dante, d’une monographie : Phonosophie et corporalité compositionnelle, au sujet de L’art sonore de Frédéric Acquaviva dont nous entendons un premier extrait de l’œuvre Comma. Une émission construite et tissée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
12/03/2025 • 60:01
Photo de Sébastien Yves Lefevre Il y a dix ans, au moment de #MeToo, un certain nombre d’acteurs et d’actrices du milieu musical se sont manifestés pour que les prises de conscience liées aux violences sexistes et sexuelles puissent aller jusqu’à résorber l’incroyable disparité entre homme et femme dans les œuvres éditées et programmées. Mais dix ans plus tard, malgré les communiqués, les appels, les pétitions, les essais, les signalements aux autorités, les baromètres, les campagnes de sensibilisation, il y a encore en France des saisons complètes d’opéra et d’orchestre, des collections de livres, des émissions de télé et de radio sans l’ombre d’une seule compositrice. Il restait encore une méthode qui n’avait pas été tenter : donner des récompenses à ceux qui font les efforts les plus remarquables en matière de non-mixité. C’est comme ça que la compositrice Lucie Prod’homme a eu l’idée d’organiser une cérémonie de remise des Zizis d’or spécialement conçue pour Metaclassique. Enregistré à La Générale à Paris avec la complicité de TT-Node, ce numéro « Savonner » va donc prendre la forme d’une remise de prix, avec ce qu’il faut de faste et de bonne humeur : dans l’heure qui vient, vous allez pouvoir entendre : Jean-Baptiste Apéré, Marianne Chauvin, Aliette de Laleu, Guillaume Kosmicki, Valérie Philippin et Alexandre Valette qui vont venir distinguer les professionnels qui se sont les mieux tenus à distance des compositrices dans les méthodes et livres qu’ils éditent ou dans les festivals qu’ils organisent ou les saisons lyriques et symphoniques ou les émissions qu’ils programment. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. De gauche à droite : Aliette de Laleu, Alexandre Valette, Guillaume Kosmicki, Marianne Chauvin, Lucie Prod’homme, Valérie Philippin et David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
05/03/2025 • 60:02
La philosophie a toujours tenté de tenir la musique en respect. Respecter vient du latin respirer, regarder en arrière. Cela peut aussi bien vouloir dire prendre en considération, tenir à distance. Dans le livre La musique en respect, paru en 2002 aux éditions Galilée, Marie-Louise Mallet cherche à préciser ce qui se tient dans la distance respectueuse que des philosophes comme Hegel, par exemple, viennent mettre entre leur pensée et l’art musical. Pour ça, Marie-Louise Mallet mobilise des textes de Nietzsche, Jacques Derrida ou encore Jean-Luc Nancy, autant d’auteurs qui ont justement cherché à excentrer leur activité philosophique au delà de la seule question du sens, pour ne pas dire plus franchement, du logos. Et alors que la philosophie tiendrait donc la musique en respect, peut être qu’on ne pourrait vraiment bien respecter la musique qu’en tenant en retour la philosophie dans une certaine distance. Autrement dit, est ce que respecter la musique revient à ne pas trop la penser pour se donner toutes les chances de bien la ressentir? Est ce qu’il faut aller jusqu’à se méfier de la croyance selon laquelle on apprécie mieux la musique quand d’abord on s’en fait connaisseur? Autant de questions soulevées par Marie-Louise Mallet et Redébattu par l’une de ses lectrices, Sylvie Pébrier, dans un livre La recherche musicale et l’épreuve du sensible, publié aux Editions Delatour et préfacé par Romain Louveau, qui est pianiste et directeur artistique de Miroirs étendus et la Brèche Festival, mais aussi ancien étudiant de Sylvie Pébrier. Pour ce numéro respecté de Metaclassique, c’est en public dans le salon Marguerite Long de la Bibliothèque Lagrange Fleuret qu’avec Sylvie Perrier et Romain Louveau. Une émission pensée et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
26/02/2025 • 60:01
Le risque se prend. Il est donc une prise. Mais sur quoi est-ce qu’il est ? Comme une prise de parole qui vient faire violence au cours des choses pour chercher à en prendre la maîtrise de la situation ou simplement la mesure des choses ? Est-ce qu’on risque alors, sinon de dissiper des incertitudes ou de mettre de la netteté dans un monde qui aurait pu préférer entretenir un certain flou ? Quand un musicien prend son instrument et, pour ne pas tout de suite se résoudre à savoir ce qu’il exprime, choisit d’improviser, il se trouve dans une position qui ressemble beaucoup à celle d’un orateur qui prend la parole sans à l’avance déterminer sur quoi elle va porter ou en quoi elle va compter. Sauf que la vulgate musicologique à tendance à réserver les analogies entre musique et rhétorique à la musique des XVIᵉ, XVIIᵉ, voire XVIIIᵉ siècle, pour montrer que la musique s’est affranchie des modèles rhétoriques à partir de l’invention de la musique absolue au XIXᵉ siècle. Il reste pourtant une question : qu’est-ce que la rhétorique antique fait qui ressemble tellement à une improvisation en jazz ? Pour ce numéro risqué Meta classique réuni dans l’espace musique de la Bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou. Le musicien, improvisateur et musicologue Martin Guerpin et le spécialiste de rhétorique antique Pierre Chiron. Une émission pensée et réalisée par David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
19/02/2025 • 60:01
À composer des pièces pour la radio, certains compositeurs ont fini par concevoir leurs pièces de concert avec les dispositifs permis par la radio de la fin des années 1960 jusqu’aux années 2000. Le compositeur Mauricio Kagel n’a pas arrêté de composer des pièces pour la radio WDR-3 à Cologne, très tôt primées et emblématisées comme des œuvres intrinsèquement radiophoniques. Ses hörspiels développent en effet une esthétique sonore qui n’est possible qu’à la radio, mais qui n’arrête pas de dialoguer avec les œuvres que le compositeur a écrit pour la scène. Pour parler de l’œuvre radiophonique de Mauricio Kagel, nous recevons Héloïse Demoz qui travaille spécialement sur l’œuvre radiophonique de Mauricio Kagel et Jean-François Trubert, à qui l’on doit le texte « Théâtre musical et théâtre instrumental » dans le volume 2 des Théories de la composition musicale au XXᵉ siècle réunies par Nicolas Donin et Laurent Feneyrou aux éditions Symétrie. Une émission pensée et réalisée par David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
12/02/2025 • 60:01
Au XVIᵉ siècle, quand Josquin des Prés commence à faire des partitions dont le sens de lecture dépend d’une énigme à résoudre, il n’est pas loin de prolonger par la musique des jeux littéraires qui, depuis des siècles, se sont employés à penser des textes qui jouent à multiplier les sens de lecture, même si lesdits jeux littéraires n’ont pas une seule valeur ludique. Quand, dans les permutations de lettres, les anagrammes prétendent aussi révéler un sens caché, possiblement prophétique, ces phrases découpées pour donner au réassemblage une saveur étonnante, donnent envie de quelques analogies avec certains canons et autres échiquiers musicaux. Pour ce numéro « Permuter » de Metaclassique, intégralement consacré aux partitions et poèmes à lectures multiples, plus ou moins permutables en musique d’une part et en poésie d’une autre part, qui n’en est sans doute pas si éloignée, nous recevons le poète et érudit Emmanuel Rubio qui signe aux éditions Sens et Tonka, l’essai La Lettre au carré, poésie et permutation, et le musicologue spécialiste de canons énigmatiques Guillaume Bunel. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
05/02/2025 • 60:01
En 1896, la pianiste, compositrice et pédagogue Marie Jaëll publie La musique et la psychophysiologie. L’année suivante, elle approfondit ses recherches avec Le mécanisme du toucher, ouvrage dans lequel Jaëll étudie le piano « par l’analyse expérimentale de la sensibilité tactile. » Et alors qu’elle se spécialise à penser l’enseignement du piano à partir d’observations physiologiques, en prise avec la passion de l’expérimentation qui a pu échauffer les esprits des premières années du XXè siècle, elle écrit parallèlement des pièces pour le piano qui peuvent toujours s’entendre comme charmantes et doucereuses, mais qui sont aussi les émanations d’une pensée de la fluidité poussée à aussi loin que lui donne à entendre une approche très holistique du corps face au clavier. Entre 1904 et 1912, elle publie quatre autres essais dont les titres font penser à des poèmes, alors même qu’ils sentent bon le laboratoire : L’intelligence et le rythme dans les mouvements artistiques, Le rythme du regard et la dissociation des doigts, ou encore Un nouvel état de conscience : la coloration des sensations tactiles jusqu’à La résonance du toucher et la topographie des pulpes. Pour ce numéro « Pulper » de Metaclassique, nous avons rencontré Noémie Ochoa qui a signé Marie Jaëll. Le toucher pianistique aux Editions Gabriel Foucou et la pianiste Célia Oneto Bensaid qui a enregistré certains cycles de Marie Jaëll pour le premier disque du label Présence Compositrices, dont nous entendrons des extraits, après quelques valses sous les pulpes d’une autre pianiste jaëllienne, Axia Marinescu. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
29/01/2025 • 60:00
Qu’ils soient adressés à Poséidon, à la Vierge, à Allah, qu’ils prennent la forme d’un cierge, d’une béquille en cire, d’un portrait, d’une inscription gravée dans le marbre, d’un bateau suspendu au plafond d’une église, l’« ex voto » n’est pas toujours figuratif ; sa charge « votive » tient au fait qu’il offert à la divinité pour avoir exaucé un vœu. Et si le dogme chrétien a beau avoir proscrit toute forme de prière qui ressemblerait à un marchandage avec Dieu et à toute adoration des images, l’Eglise a tout de même maintenu une forme de dévotion d’origine païenne qui consiste à dédier au divin une image, un objet pour supplier sa protection ou le remercier de son intercession. Mais comme l’objet s’adresse autant au divin qu’à la communauté, comme l’ex-voto est autant un acte de dévotion intime qu’une forme de prosélytisme, le voilà installé dans le paysage iconographique, discuté par les historiens de l’art et pourquoi pas modèle pour des œuvres musicaux. Mais à quoi bon encore parler d’ex-voto quand il se joue en-dehors de tout contexte religieux. Pour entrer dans le jeu de l’ex-voto d’art, nous sommes installés dans l’espace musique de la Bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou en compagnie du compositeur Mikel Urquiza et, à l’occasion de leur exposition « Ex-Voto » à la Galerie Duchamp d’Yvetot, du sculpteur Vincent Barré et du cinéaste Pierre Creton. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
24/01/2025 • 60:00
Pour raconter la vie et l’œuvre de l’accordéoniste et compositrice Pauline Oliveros, on consacre quelquefois comme à un rituel placer un moment clé en 1958, quand, à l’âge de 26 ans, Pauline Oliveros fait une expérience qui tient de l’épiphanie, ce moment où elle réalise que son magnétophone enregistre des sons qu’elle ne perçoit pas elle-même dans cette prise de conscience, peut tenir un point d’inauguration d’une attitude qui l’amène à approfondir la conscience des sons qui l’entourent et à développer le deep listening, jusqu’à publier en 1971 des Sonic Meditations qui sont encore pratiqués aujourd’hui en des contextes curieusement divers. Dans l’heure qui vient, l’artiste sonore Alan Courtis racontera sa rencontre avec Pauline Oliveros et la pensée de l’écoute profonde sur laquelle il a pu beaucoup échanger avec la compositrice et professeur d’accordéon au CNSMD de Paris, Vincent Lhermet expliquera pourquoi l’instrument que son père a donné à Pauline Oliveros est si crucial dans ce rapport à l’écoute. Etudiante de Vincent Lhermet, Charlotte Le Roux racontera comment la pratique des Sonic Meditations a pris une importance toute particulière dans le projet de recherche en art REPERES. Et puis, nous consulterons aussi le psychanalyste Franck Ancel, qui s’intéresse justement aux usages de la méditation dans les contextes artistiques depuis les années 1960-1970. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
22/01/2025 • 60:00
Dans Connaissance par les gouffres, Henri Michaux écrit : « Toute drogue modifie vos appuis, l’appui que vous preniez sur vos sens, l’appui que vos sens prenaient sur le monde, l’appui que vous preniez sur votre impression générale d’être, il le cède. » Henri Michaux est l’une des inspirations du compositeur Fausto Romitelli. Quand, en 1998, l’ensemble bruxellois Musiques nouvelles lui passe commande d’une œuvre qu’il intitule Professor Bad Trip, en référence directe au personnage de bande dessinée inventé par Gianluca Lerici, l’œuvre se veut en plein dans le son, loin du son propre des musiques académiques, même si son élaboration est en dialogue avec les questionnements de la musique spectrale qui domine les débats musicaux de l’époque. Parallèlement à la composition, Romitelli a laissé une œuvre théorique très précise où il cherche à repenser le spectralisme en voulant réorganiser le timbre sur des critères linguistiques. Pour rentrer en plein dans la matière mentale et sonore de cette œuvre souvent qualifiée d’iconique, nous avons interrogé l’auteur d’un livre dédié à Professor Bad Trip, paru aux éditions Contrechamps, le musicologue Luigi Manfrin (dont les propos seront traduits par Antonella Vignoli). Et puis nous pourrons aussi profiter des expertises de deux proches de Romitelli, le musicologue Alessandro Arbo et le réalisateur informatique Laurent Pottier, qui a travaillé à l’IRCAM avec Romitelli. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
15/01/2025 • 60:00
Sous l’Ancien Régime, il ne pouvait pas se passer un opéra sans que la nature s’emballe, déborde et menace l’ordre du monde. Des scènes de tempête aux emportements passionnels, pourquoi fallait il que les éléments se déchaînent pour exister ? Comment ? Ces moments tempétueux sont devenus le climax du rapport de l’homme à la nature pour préparer un retour à l’ordre et exorciser quelques angoisses métaphysiques au passage. En quoi les standards de représentation lyrique des cataclysmes dans les opéras du XVIIIᵉ siècle ont quelque rapport avec la pensée de la catastrophe au XXIᵉ siècle ? Pour instruire la question, Metaclassique est installé dans l’espace musique de la Bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou pour recevoir la musicologue Sylvie Bouissou, qui a signé aux éditions Minerve le livre Crimes, cataclysmes et maléfices dans l’opéra baroque en France, et l’historien de l’anthropologie Frédéric Keck, qui a fait paraître aux Presses Universitaires de France l’essai Préparer l’imprévisible. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
08/01/2025 • 60:01
Au siècle dernier, la musicologie parlait beaucoup des formes de l’évolution des procédés de tels compositeurs ou des modèles extra-musicaux de la pensée musicale de tel autre. Mais depuis le début de ce XXIᵉ siècle, la musicologie parle davantage de la musique du point de vue de qui l’écoute, au lieu de croire que le thème est pour autant nouveau. Martin Kaltenecker a proposé à huit autres musicologues d’aller à la recherche de textes qui parlent de l’écoute depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. Il en ressort une anthologie de plus de 1300 pages co-éditée par les éditions MF et les éditions de la Philharmonie de Paris, dans laquelle des textes de musicologues, mais aussi des traités de conversation, des extraits de pièces de théâtre, de romans, puisque tous les modes de discours peuvent alimenter la pensée de l’écoute de la musique. Dans Metaclassique, nous allons prendre l’anthologie par l’un de ces milieux : les XVIᵉ et XVIIᵉ siècles, qui seront respectivement représentés par celles qui s’en sont chargées dans l’anthologie : Isabelle His pour le XVIᵉ siècle et Theodora Psychoyou pour le XVIIᵉ. Mais comme l’une et l’autre ont relevé dans leurs périodes respectives des tendances au comparatisme entre musique à grand effectif et musique à plus petit effectif, entre musique du Nord et musique du Sud, nous ne ferons pas que chronologiquement. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
01/01/2025 • 60:01
Le 23 octobre 1764, le compositeur Jean Marie Leclair est retrouvé mort à son domicile parisien de trois coups de poinçon. L’événement est hors du commun. Toute la ville est en émoi. Le commissaire Antonin Thiot est chargé de trouver le meurtrier, mais l’affaire est classée sans suite quarante jours plus tard, faute de preuves et sans doute plus encore, faute d’une enquête plus poussée. Si bien que les mystères s’accumulent. Qui l’a tué ? Pourquoi les investigations policières se sont si vite arrêtées ? L’affaire était-elle devenue trop politique pour que l’instruction puisse aller plus loin ? Autant de questions qui resteraient anecdotiques s’il n’y en avait pas d’autres plus pressantes pour qui écoute la musique de Leclair. Est-il seulement possible de faire l’impasse sur les mystères qui l’entourent pour pouvoir l’apprécier ? Et les progrès de la police scientifique peuvent-ils vraiment mieux les éclaircir que la musicologie ? Pour y répondre, nous recevons l’historien de la police scientifique Amos Frappa et la violoniste Hélène Schmitt, qui s’est lancée pour le label Aeolius dans l’enregistrement du Quatrième livre de l’œuvre pour violon de Leclair et qui, pour ce faire, a mené l’enquête sur le cas Leclair, dont l’assassinat n’est pas le seul mystère. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
25/12/2024 • 60:01
Dans Le Temps scellé, Andrei Tarkovski écrit qui lui est arrivé une fois d’enregistrer une conversation sans que personne ne s’en aperçoive. Et en réécoutant la bande, il raconte ne pas avoir pu s’empêcher de penser « Quelle écriture géniale, quelle mise en scène, quelle logique dans le mouvement des caractères, quels sentiments, quelle énergie, quelle voix, quel silence ! Tout y était. Aucun Stanislavski n’aurait pu justifier de pareilles pauses, et même le style de Hemingway prenait un air naïf ou prétentieux à côté de ce banal dialogue. » De cette émotion peut naître une nouvelle manière de noter et de faire attention aux interactions entre les acteurs d’une conversation. Un domaine des sciences sociales s’est même dédié à cette activité qui s’appelle l’ethnométhodologie et qui pratique notamment l’analyse conversationnelle. Ces outils ont été beaucoup mobilisés pour aborder les conversations et mises en scène de la vie quotidienne. En laissant les conversations entre artistes loin de ses enquêtes dans le cadre d’une thèse à l’EHESS, Arsène Caens s’est doté des outils de l’analyse conversationnelle pour se lancer dans un projet d’ethnographie de la consigne musicale. Nous en parlons avec lui, mais aussi avec le poète Jacques Jouet et le pianiste Maroussia Gentet et Julien Blanc. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
18/12/2024 • 60:01
Quand Brahms disait qu’on ne saurait discuter de la valeur d’une mélodie, il en faisait une valeur suprême, en même temps qu’un sujet hors de portée de l’analyse. Et c’est peut-être en en faisant un quelque chose de si sentimental qu’il échappe à toute raison. Au point que la mélodie est devenue hors sujet, quand ce n’est tabou. Pendant que les uns en magnifient les charmes, les autres en refoulent le côté sucré. Et pourtant : la mélodie aura beau être taxée d’être justement trop consensuelle pour être honnête, trop anecdotique pour résumer la musique ou encore trop subjective par un certain nombre de compositeurs modernistes, ce sont les mêmes modernistes qui ont ouvert et renouvelée la pensée de la mélodie sans doute plus qu’ils n’ont cherché à complètement l’abolir. Pour évoquer les tensions qui ont fait l’histoire de la mélodie au cours des cent dernières années, nous recevons Martin Kaltenecker qui publie aux éditions Contrechamps, l’essai L’expérience mélodique au XXè siècle. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
11/12/2024 • 60:01
Si la musique peut donner l’impression de changer de couleur sans changer d’instrument, cela peut tenir dans l’évolution de l’harmonie. Une superposition de hauteurs fait un accord qui, lui-même, définit un cadre harmonique et qui, souvent, est porté à évoluer. On parle alors de « modulation » pour désigner le passage d’un cadre harmonique à un autre. Ladite modulation peut alors s’entendre comme une balise au cours de ce qu’on appelle couramment un parcours harmonique. Ces considérations forcément techniques sont aussi des vérités artisanales. Et, d’ailleurs, cela peut être à sa manière de moduler que l’on va reconnaître telle manière de composer. C’est-à-dire que la modulation peut devenir une marque de fabrique. De Schubert à Brassens, il est justement des musiciens que l’on peut reconnaître à leurs façons de faire modulation. Et puisque c’est là ce qui les réunit, c’est sans doute par là qu’il serait intéressant de les distinguer et c’est l’exercice auquel Metaclassique a invité deux musicologues. Accueilli par la Médiathèque Musicale de Paris, nous recevons Etienne Kippelen pour représenter Georges Brassens pour la simple et très bonne raison qu’il est l’auteur de l’essai Brassens & la musique. Une question d’harmonie publié par l’Université de Provence et Claude Abromont pour défendre la musique de Franz Schubert parce qu’il est joueur, mais surtout incontournable en questions harmoniques et qu’il fait d’ailleurs paraître un Précis d’analyse des formes musicales aux éditions Minerve. Claude Abromont qui a déniché une version du Voyage d’hiver pour voix et… guitare. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
04/12/2024 • 60:01
On ne compose pas de la même façon selon que l’on travaille sur un instrument ou un autre. Et dans l’hypothèse où on ne compose même pas la même chose en fonction du piano que l’on utilise, la musicologie s’est ouvert de nouveaux horizons depuis qu’elle regarde les Sonates que Beethoven compose pour le piano en vis-à-vis des différents instruments qu’il a pu avoir sous les doigts. Pour chercher comment les mutations du style musical sont en rapport direct avec le passage du compositeur d’une marque de pianoforte à une autre, nous recevons Cyril Van Ginneken qui pratique le piano moderne et qui s’est vu remettre le Prix en recherche artistique 2024 au CNSMD de Lyon, en partenariat avec Metaclassique. Et comme son travail de Master à la Haute Ecole de Musique de Genève portait sur « L’influence des évolutions de la facture du piano dans l’œuvre pour piano de Ludwig van Beethoven », il s’entretiendra au cours de cette heure avec le pianofortiste Luca Montebugnoli, spécialiste des pianos des premières années du 19è siècle et qui fait justement paraître sur le label Evil Penguin, une version de la Symphonie Eroïca de Beethoven jouée sur un pianoforte français, du facteur Sébastien Erard. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
27/11/2024 • 60:01
Sous le règne de Louis XIV, la musique française a tout fait pour se distinguer de la musique italienne. Au lieu de faire des opéras, on a préféré faire des tragédies lyriques. Au lieu de faire des Sonates, certains ont parlé de « sonades ». Et quand on s’est mis à faire des Cantates, on a cherché à franciser le genre italien en y mettant des paroles en français, en suivant les inflexions de la langue française, en faisant des rythmes pointées à la française… mais comme il n’était quand même pas question de bouder les plaisirs des vocalises à l’italienne, il est maintenant compliqué d’interpréter les Cantates françaises sans aller jusqu’à les franciser plus qu’elles ne pouvaient l’être par les musiciens français de l’époque qui étaient d’ailleurs d’origine italienne pour les uns et n’étaient pas loin de faire comme si pour certains autres. Ce numéro « Franciser » de Metaclassique a été intégralement enregistré au Centre de musique baroque de Versailles en parallèle d’une formation sur les cantates françaises, dispensée par toutes celles et ceux que vous entendrez dans l’heure qui vient, à savoir, dans l’ordre d’apparition : le musicologue et responsable éditorial du CMBV Julien Dubruque, la chanteuse Chantal Santon, le chercheur et directeur artistique du CMBV Benoît Dratwicki, le violoniste Benjamin Chénier et la claveciniste Violaine Cochard. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
20/11/2024 • 60:01
Quatuor Lontano en concert à Notre-Dame de Toute Grâce Il n’est plus complètement sûr que se déplacer aux urnes renforce l’ardeur démocratique. Mais dans le même temps, il est pratiquement certain que d’être sollicité à voter pendant un concert de création musicale pour l’œuvre que l’on sent se détacher, ouvre l’appétit et aiguise l’attention au cours du Festival des musiques d’Asie. À l’occasion d’une après-midi où se suivaient plusieurs concerts de création, le public a été invité à voter pour remettre un prix du public dont le moment du dépouillement était aménagé spécialement pour accueillir les micros de Metaclassique. Au cours de cette heure, nous irons à la rencontre de la directrice artistique des Musicales d’Asie, la violoniste Pauline Klaus, qui, avec le Quatuor Lontano, a créé quatre pièces mises au concours, mais aussi des extraits du premier quatuor du compositeur Christophe Maudot, avec lequel nous échangerons aussi, mais encore la harpiste Constance Luzzati, qui a créé cinq pièces pour harpe, dont celle de Maarten Lingier, qui était lui aussi sur le plateau avec la douzaine de personnes qui se sont jointes au dépouillement, dont les mots laissés par le public pourront donc augmenter l’écoute des créations enregistrées à l’église Notre-Dame de Toute Grâce du Plateau d’Assy qui, au milieu des années 1940, a été le cœur névralgique d’une controverse parce que le père Couturier a commandé des œuvres à Georges Braque, Fernand Léger, Jean Lurçat, Germaine Richier, Marc Chagall, Henri Matisse… Autant d’œuvres qui font de cette église un musée et un lieu de créations d’artistes pas forcément catholiques, en plus d’être un lieu de culte catholique. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
13/11/2024 • 60:01
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
06/11/2024 • 60:01
Dans un essai marquant – et presque traumatisant – intitulé La Haine de la musique, Pascal Quignard décide que « Les salles de concert sont des grottes invétérées dont le dieu est le temps. » Au pied de la lettre de Quignard il y aurait donc à se demander si un compositeur qui en aurait conscience pourrait alors survivre à son temps. Et s’il fallait aller jusqu’à acter la dilapidation des êtres composants devant les gouffres du temps, on ne parlerait jamais du même Gabriel Fauré s’il fallait l’évoquer du point de vue du rituel en forme de cap qu’est, là, le centenaire de sa mort. Comme si la musique de Fauré manquait à sa consistance et, pour ne pas totalement s’évaporer, devait se définir par ce manque. Au bout d’un moment, c’est même à se demander si Fauré a vraiment voulu que sa musique existe, s’il n’a pas préféré la maintenir à un niveau d’existence justement chancelant. Pour enquêter autour de cette idée et à l’occasion de ce 300è numéro de Metaclassique, on va faire plein de choses : demander au musicologue spécialiste des étendues Ange Ailli en quoi Fauré n’a peut-être pas tant que ça existé, organiser un salon littéraire autour de ses textes de référence avec Sylvie Gouttebaron, Johan Faerber et Alahin Badihou. Pour commencer, suivre la médiatrice de la musique Camille Villanove qui organise des promenades musicales dans les rues de Paris et qui nous emmène sur les traces de Fauré, boulevard Malesherbes. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
30/10/2024 • 60:01
En l’an 509 avant l’ère commune, le fils du roi, Sextus Tarquin a violé Lucrèce, la précipitant dans un déshonneur que sa condition ne pouvait supporter, qui l’a porté à mettre fin à ses jours dans un sacrifice vengeur. Rapporté par Tite-Live, l’épisode a marqué la fin du règne des Tarquins et entraîné l’instauration de la république romaine. L’histoire étant devenue un mythe, on ne sait plus si elle a réellement eu lieu. Ses sources sont largement manquantes, là où les récits du mythe sont plutôt abondants. Avant l’opéra Le Viol de Lucrèce de Britten en 1946, mais après Le Viol de Lucrèce de Shakespeare en 1594, l’abbé Benedetto Pamphili se saisit de l’histoire et compose un poème pour qu’Alessandro Scarlatti – le père du claveciniste – en fasse une cantate en 1688. Plusieurs compositeurs vont aussi faire cantate à partir de la figure de Lucrèce : Benedetto Marcello ou encore Haendel et Montéclair. En y mettant chacun sa patte, les compositeurs soulignent des traits différents du drame de Lucrèce : du désir de vengeance jusqu’à l’extase paradoxale. En 2024, l’ensemble Les Paladins fait paraître un enregistrement de quatre de ces cantates par quatre chanteuses qui, au moment de les graver, se sont confiées au micro de Metaclassique. Pour ce numéro « Violer », vous allez donc entendre, par ordre d’apparition : Lucile Richardot, Karine Deshayes, Amel Brahim-Djelloul, Sandrine Piau avec, en contrepoint, les interventions du directeur artistique des Paladins à l’origine de cette quadrature, Jérôme Correas. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
23/10/2024 • 60:01
Christophe Tarkos se définissait comme « artiste texte texteur dessin dessinateur chant chanteur lecture lecteur performance performeur mot moteur » (Le Kilo, p. 500), mais plus souvent encore comme « fabricant de poèmes ». À partir de cette définition artisanale de sa poésie, il produisait des textes, des dessins, des performances et aussi bien des livres que des K7 et CD. Mais il ne passait pas d’un support en toute indifférence. Cette émission va même tenter une hypothèse : c’est en improvisant avec son ami, le pianiste et compositeur Thierry Aué, que Tarkos a fabriqué la plupart de ses poèmes. En complicité avec la Galerie Duchamp qui présente 247 euros de photocopies des œuvres de Tarkos et à l’occasion de la parution aux éditions POL de Morceaux choisis et autres morceaux choisis, Metaclassique a voulu faire l’histoire des rapports de Tarkos à la musique. Les quelques vidéos disponibles sur YouTube pourraient laisser imaginer que la musique ne s’est associée que sporadiquement à ses performances. Alors qu’en interrogeant ses partenaires de jeu, il paraît beaucoup plus évident que Tarkos peaufinait ses poèmes en commençant par les improviser à haute voix aux côtés de fabricants de musique. Metaclassique a donc rendu visite à Eryck Abecassis au Havre, à Joëlle Léandre à Paris et à Thierry Aué à Nevers pour parcourir quelques poèmes de Tarkos fabriqués en musique. Une bonne part des enregistrements que vous allez entendre sont inédits et diffusés ici avec l’aimable autorisation de Valérie Tarkos, Nathalie Quintane et Thierry Aué. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
16/10/2024 • 60:00
Dans son autobiographie Née sous un piano parue en 2020, la pianiste lituanienne Mūza Rubackytė avait stabilisé un corpus d’événements déterminants qui ont jalonné sa vie. Des sept années enfermées dans l’union soviétique à son arrivée en France en passant par la Révolution chantante, la vie de la pianiste est balisée par un panel de récits d’événements aux contours stabilisés. Et quand, à l’occasion de la saison de la Lituanie en France, la réalisatrice Agnė Marcinkevičiūtė retrace le parcours dans un documentaire portrait intitulé Mūza, celui-ci vient donc redoubler le corpus d’anecdotes instaurées par l’autobiographie. La pianiste y apparaît alors en témoin, mais aussi en actrice de sa vie, amenée à se faire l’emblème de soi-même pour pouvoir raconter son histoire. Metaclassique a voulu interroger cette fabrique du récit de soi en partant des images offertes par le documentaire pour interroger parallèlement son héroïne Mūza Rubackytė et sa réalisatrice Agnė Marcinkevičiūtė, dont nous remercions chaleureusement Linas Maknavičius de nous avoir offert la traduction des propos en français. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
09/10/2024 • 60:01
Sous l’Ancien Régime, un certain nombre de compositeurs se sont prêtés à des canons énigmatiques. Autant de partitions qu’on ne pouvait exécuter sans avoir d’abord réussi à résoudre l’énigme qui revelait le canon, c’est-à-dire la règle du jeu ou la clé pour bien lire la partition. Cinq siècles plus tard, on ne sait pas toujours si ces canons énigmatiques se voulaient purement ludiques ou reposaient sur un sens plus ésotériques. On pense qu’ils avaient une valeur pédagogique, mais on semble hésiter à leur prêter une portée pleinement spéculative. Mais l’ignorance et les hésitations qui les entourent sont peut-être feintes, pour prolonger le plaisir de résoudre toutes ces énigmes. Pour ce numéro « Résoudre », Metaclassique a interrogé quelques participants des Entretiens de Musique Ancienne en Sorbonne qui se sont tenus en juin 2024 et qui étaient dédiés à ces canons énigmatiques. Vous allez pouvoir entendre Davitt Moroney, Renée Barbre, Felix Verry, Vincent Chomienne et, pour commencer, Vijay Ratiney qui cherche à résoudre les énigmes contenues dans l’Offrande musicale de Jean-Sebastien Bach Une émission produite et réalisée par David Christoffel.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
02/10/2024 • 60:01
On peut composer une pièce de musique en assemblant des bouts, mais à entendre la musique en segments, reste à savoir quels principes ont pu commander leur segmentation. Si bien que la segmentation peut agir à plusieurs niveaux de la composition et par suite ouvrir l’écoute par différentes échelles au cours d’un concert donné au festival. Sono Mundo. Le guitariste Omar Nicho et le saxophoniste Iñaki Bermudez ont présenté des pièces très segmentées du compositeur Keita Matsumiya et commandées par la Maison de la musique contemporaine, une création de la compositrice Imsu Choi. Au cours de cette heure très segmentée, nous interrogerons Keita, Hayashi, Omar et Insoo sur leur pensée de la segmentation. Leurs pensées viendront segmenter l’écoute d’une version jouée pour et enregistrée par Metaclassique de leurs deux pièces. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Autre numéros lié au festival Sonomundo : #208 – Trafiquer Autres numéros de Metaclassique sur le langage musicale : #158 – Bourdonner, #200 – Compresser, #225 – Arpéger, #236 – Osciller, #243 – Bégayer et #262 – Diluer. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
25/09/2024 • 60:02
Quand John Cage a commencé à mettre des clous et des gommes sur les cordes d’un piano, il rappelait à qui l’oublierait que le piano est un instrument à percussion. Mais à écouter les sonates que John Cage a pensé pour ce que depuis on appelle le piano préparé, il est possible d’y trouver les germes de la musique aléatoire que le compositeur a justement composé à développer dans les années qui ont suivi. Et en tirant les fils et en enfonçant les clous et les gommes de l’histoire de la préparation, nous pourrions prêter l’oreille aux jeux harmoniques produits par le dépôt de tel objet à telle distance de l’étouffoir sur telle corde. Ces jeux trouvent des prolongations au XXIᵉ siècle dans la musique du compositeur Nicolas Mondon, l’invité de la première partie de l’émission. Pour la seconde partie, nous avons convoqué deux pianofortistes, Luca Montebugnoli et Eloy Orzaiz, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris pour qu’ils nous expliquent, à même un instrument à janissaire, à quoi servaient les différentes pédales que les pianofortes du début du XIXᵉ siècle avaient pour transformer les effets sonores et modifier le son des cordes en anticipant de plus d’un siècle ce que, depuis John Cage, nous appelons le piano préparé. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Autres numéros de Metaclassique sur les enjeux de lutherie : #35 – Onduler (sur le theremin), #148 – Electriser (sur la guitare électrique), #160 – Ossifier (sur les instruments osseux), #168 – Cheminer (autour du metallophone), #188 – Sourdiner (sur les sourdines), #194 – Raboter (sur le travail d’atelier), #255 – Combiner (sur le componium de Winkel), #233 – Postillonner (sur le cor de postillon), #249 – Tenir (sur le violoncelle « Le Poilu »), #265 – Percer (sur les hautbois baroques) et #282 – Relâcher (sur le metapiano). Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
18/09/2024 • 60:02