Show cover of De vive(s) voix

De vive(s) voix

Une émission consacrée à la langue française dans le monde et aux cultures orales. Un rendez-vous quotidien du lundi au jeudi, pour rendre plus vivant notre rapport à la langue, et être la vitrine des initiatives en faveur de la francophonie. Une émission consacrée à la langue écrite qui vit, s’adapte, se développe. Mais aussi une émission où la langue parlée, blablatée, tchatchée, déclamée et murmurée aura toute sa place. En compagnie d’historiens, linguistes, traducteurs, artistes… ce nouveau rendez-vous sur RFI sera aussi celui de l’oralité : ce qui est émis, qui est énoncé de vive voix. Théâtre, slam, poésie sonore, contes, traditions orales… Émission présentée par Pascal Paradou, en collaboration avec Cécile Lavolot. Réalisation : Laura Pinto. Et en podcast sur www.rfi.fr. *** Diffusions du lundi au jeudi : à 13h30 TU vers toutes cibles ; 18h30 vers l'Afrique lusophone ; à 22h30 vers l'Afrique haoussa ; du lundi au vendredi à 23h30 vers Malabo/Bata. Le vendredi à 23h30 vers l'Afrique lusophone et Peul. Et le dimanche à 15h30 vers l'Afrique peul & lusophone & Malabo/Bata. (Heure de Paris = TU + 2 en grille d'été). 

Titres

La Traviata, Rigoletto... tout le monde connait les opéras italiens de Verdi. Ce qu’on sait moins, c’est que certaines de ses œuvres furent créées à Paris en... français ! Mais quelle histoire lie la langue française à l'opéra italien ?  Don Carlos est un opéra de Verdi basé sur un drame du poète Friedrich Von Schiller et qui raconte les amours contrariées entre Elisabeth de Valois et Don Carlos, le prince héritier. C'est aussi une pièce politique qui pointe le pouvoir tyrannique de Philippe II, mais aussi le pouvoir de l'Église avec le personnage de l'Inquisiteur.  Cet opéra a été créé en français à Paris en 1867. Les compositeurs italiens sont tous passés par Paris vers la fin de leur carrière pour profiter de conditions de travail offertes par l'Académie Royale.Triompher à Paris au dix-neuvième siècle était le point d'orgue de la carrière, la consécration suprême à condition de produire des œuvres en français !Damien Colas-GalletÀ l'époque, l'opéra fonctionnait un peu comme la Comédie française : avec une troupe et un cahier des charges très exigeant. On ne pouvait composer en italien qu'au théâtre italien…  L'opéra a ensuite été raccourci et renommé Don Carlo dans sa version italienne. Le ballet a été « coupé », le Iᵉʳ acte a également été coupé. En abrégeant l'opéra, il a dû modifier certaines parties comme le duo entre Philippe II et le Marquis de Posa... Le duo était à l'origine composé « à la mode italienne » mais cela ne fonctionnait pas en français.             Pour les compositeurs, modifier une œuvre pour la réadapter était donc un défi ! Tant sur le fond que sur la langue… Il faut parfois travailler la prononciation et la stylistique. Passer d'une langue à l'autre en opéra est un travail énorme et passionnant ! La langue influence sur la couleur de la voix et sur l'expression. Tout le défi était qu'ils ne sentent pas entravés dans la manière de chanter les phrases ! Sandra Westphal Au XXe siècle, on a favorisé de nouveau la langue d'origine : langue italienne ou langue allemande. ► Invités : Damien Colas-Gallet, directeur de recherche au CNRS, musicologue et spécialisé sur l'opéra italien.   Sandra Westphale, pianiste, cheffe de chant à l’Opéra de Paris. Le chef de chant est un pianiste qui participe à tout le travail artistique qui se prépare avant l'arrivée de l'orchestre, qui joue la participation au piano pour faire travailler les chanteurs. Elle a travaillé sur le Don Carlos de Verdi, mis en scène par Krzysztof Warlikowski et actuellement joué à l’Opera Bastille.   Avec également le témoignage de Charles Castronovo, ténor lyrique américain qui joue le rôle de Don Carlos. Propos recueillis par Cécile Lavolot. ► Programmation musicale : L'artiste Anna Madjinson avec le titre Rose épine.

17/04/2025 • 28:59

Dans cet essai fondé sur l'analyse linguistique de nombreuses décisions de justice en France, Anna Arzoumanov entend éclairer le processus d'interprétation judiciaire.   Vit-on réellement dans une société où "on ne peut plus rien dire" ? Cet essai porte sur les lois qui organisent et régissent la Liberté d'expression. Il existe en France plusieurs lois qui régissent les délits langagiers. La Loi sur la Liberté de la presse du 29 juillet 1881 avait été prévue pour affirmer la liberté de l'imprimerie et de la librairie tout en prévoyant les abus d'expression. Le droit de la presse prévoit cependant une série de délits tels que la diffamation, l'injure, l'incitation à la haine ou au meurtre. Le contentieux de la liberté d'expression s'est enrichi en 1970 avec la loi Pleyben quand est apparu, dans le code civil, le droit des personnalités et qui condamne également l'incitation à la haine envers les communautés. La loi de 1990 dire Gayssot adoptée deux mois après la profanation du cimetière juif de Carpentras, réprime, quant à elle, les thèses négationnistes. Invitée : Anne Arzoumanov, maître de conférences. Elle publie Juger les mots : Liberté d'expression, justice et langue aux éditions Actes Sud. Et la chronique de Lucie Bouteloup nous invite cette semaine à courir comme un dératé dans La puce à l'oreille. Une chronique avec Sylvie BRUNET et la complicité des élèves de l'école primaire Léon Maurice Nordmann à Paris. Programmation musicale :Les artistes Voyou et Flore Benguigui avec le titre Pauvre Jésus Christ

16/04/2025 • 28:59

Dans cette féérie lyrique, Cendrillon, Barbe-Bleue ou encore la fée Morgane se rencontrent dans une mise en scène de Valérie Lesort. Un condensé d'une dizaine de contes de Charles Perrault. Tout commence dans une forêt un peu inquiétante où le Petit Poucet raconte à ses parents, éplorés, comment il s'est sauvé des griffes du méchant ogre Croquemitaine ! C'est alors que la fée Morgane apparaît et transforme notre héros en Prince charmant qui rencontrera Cendrillon, laquelle devra affronter Barbe-Bleue ou le démoniaque Holibrius… et se cacher sous une Peau d'âne pour leur échapper !  À l'origine, les contes de Charles Perrault ont été écrits entre 1691 et 1697. Ce sont des contes de tradition orale fortement inspirés par des contes populaires issus du patrimoine italien tel que le Pentameron. Les contes de fée sont alors très populaires dans les milieux mondains aristocratiques, mais il existe peu de versions pour enfants. Charles Perrault a l'idée d'« édulcorer » quelque peu ces contes, à l'origine affreusement cruels, et de les moraliser pour en faire des contes pour les enfants. Oubliés quelques décennies à la faveur des contes orientaux (Les Mille-et-une Nuits) ils connaissent un regain d'intérêt pendant la première moitié du XIXᵉ siècle : la mode est alors de lire des histoires aux enfants. Puis, les ballets, opéras, opérettes et plus tard les dessins animés inscrivent définitivement les contes dans le patrimoine.  Cette mise en scène loufoque et burlesque s'inscrit dans la tradition de l'opéra-comique du début du vingtième siècle. Elle est adaptée des livrets de Paul de Choudens et Arthur Bernède et de la musique de Félix Fourdrain.(début du XXᵉ siècle). À la manière d'un livre, les titres des chapitres défilent. Les personnages portent des costumes colorés créés en 2D aux couleurs vives. Quand on a cherché comment on allait raconter l'histoire de façon digeste, on était comme deux petites filles qui jouaient. J'aime bien aller vers la dérision et rire de certaines choses, mais j'aime aussi garder intact ce côté enfant.Le spectacle est produit par les Frivolités Parisiennes, une compagnie créée en 2012 qui allie danse, théâtre, chant et musique au service du répertoire lyrique léger français.  ► Invitée : Valérie Lesort, metteuse en scène, plasticienne, autrice et comédienne née en 1975. Elle a participé à de nombreuses créations au théâtre comme au cinéma ou à la télévision.   En 2015, elle adapte le roman de Jules Verne Vingt mille lieues sous les mers à la Comédie française et la Mouche de George Langelaan, en 2019, des spectacles qui obtiennent le Molière de la création visuelle. En 2022, les voyages de Gulliver de Jonathan Swift et en 2023, le Bourgeois Gentilhomme de Molière décrochent également plusieurs Molière dont celui de la mise en scène !  Son spectacle Les contes de Perrault est à voir à l'Athénée théâtre Louis Jouvet jusqu'au 17 avril Valérie Lesort produit également le spectacle-cabaret Que d'espoir ! au théâtre de l'Atelier à partir du 24 avril prochain.Programmation musicale :Les artistes Stranded Horse et Boubacar Cissokho avec le titre Le feu qui nous rend las. 

15/04/2025 • 28:59

Huit ans après Ascensions, le chanteur Babx nous revient avec un nouvel album Amour colosse. Neuf nouveaux titres mélodiques empreints de poésie nés pendant le confinement. L'album Amour colosse a été imaginé pendant le premier confinement de 2020 durant lequel la chanson Prendre soin a été écrite, mais il prend aussi racine avec la naissance de sa fille, Alma. C'est le premier album composé en tant que papa. Les contes et les légendes mêlées à la fureur du monde actuel y ont une part importante. Babx nous transmet un message engagé au travers de ses chansons comme dans Jeux d'Hiver ou Les apaches. Il y a toujours une lecture politique dans une chanson, une manière d'essayer de comprendre le présent. Chanter une chanson, c'est déjà un acte politique. Les chansons sont conçues comme des images avec parfois des ambiances cinématographiques... mais aussi comme des petits cocons, « des chansons cabanes, des chansons-refuge, des chansons-cailloux pour ne pas perdre notre chemin ». Amour colosse est sorti le 4 avril dernier et a été produit par JP Nataf du groupe Les Innocents.Invité : Babx, de son vrai nom David Babin, est né en 1981. Il est issu d'une famille d'artistes et de musiciens ; sa mère est pianiste. Il a appris le piano très tôt et a commencé à écrire des textes à son adolescence. Il sort son premier album en 2006. En 2015, il crée son propre label et sort l'album Cristal automatique #1, sur des textes d'Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, Jean Genet ou encore Aimé Césaire dont l'un des poèmes donne le titre. Programmation musicale :Les titres de Babx suivants tous issus de son album Amour colosse : Alma, Amour Colosse, Apaches, Nos années Lumière.Et la chronique Ailleurs nous emmène en Haïti avec Iléus Papillon, poète, journaliste, sociologue et président du salon du livre et des arts du grand nord d’Haïti (SLAGNH) qui aura lieu du 23 au 25 avril 2025 à Port-Margot, une commune située à 36 km de Cap-Haïtien. Ce rendez-vous a pour but de promouvoir la lecture et les arts dans le nord d’Haïti et de mettre en lumière le patrimoine matériel et immatériel de Port-Margot, avec des rencontres avec des écrivains, des conférences et panels sur l’art, la culture et l’histoire et des performances artistiques (musique, danse, théâtre).

14/04/2025 • 29:00

Gilles Siouffi publie "Paris-Babel" aux éditions Actes Sud. Il y retrace le panorama du savoir linguistique parisien du IIIe siècle à nos jours. C'est un panorama très savant du parler parisien qui va du IIIe siècle avant Jésus-Christ jusqu'aux Jeux Olympiques 2024. Mais quelle est l'histoire linguistique de cette ville qui représente à la fois le centre de la "standardisation" de la langue française et un creuset de toutes sortes d'immigrations de langues différentes ? Du gaulois au latinParis a été le lieu d'un plurilinguisme très important, notamment avec la survie très tardive du latin jusqu'au 17ᵉ siècle environ, un latin oral très éloigné, bien sûr, du latin de Cicéron, une sorte de langue un peu baragouinée entre étudiants de la Sorbonne, université qui accueillait à l'époque des étudiants de toute l'Europe ! Le Paris de la RenaissanceUn certain nombre de rois n'ont pas été, au départ, francophones, par exemple Henri IV, par exemple "le béarnais" parlait gascon. La présence des Médicis à Paris a également influencé la langue puisque ce sont des mots italiens qui infiltrent la langue française. Si l'oral fait vivre le français, c'est l'écrit qui au 17ᵉ siècle va imposer et normer le français et devenir un marqueur social très restreint.  Le français va alors "se normaliser..." avec la création de l'Académie française. Et aujourd'hui Il y a eu le Paris avec le "parler populaire" avec des parlers de métiers et des argots. L'argot était à la base un langage "clos" propre à une communauté, à un métier, puis c'est devenu un langage assimilé au parisien populaire.  Aujourd'hui, on dénombrerait environ 150 langues parlées à ParisIl y a certaines langues totalement invisibles et inconnues à Paris, qui se parlent dans ces cercles familiaux et qu'on ne soupçonne pas !  ► Invité : Gilles Siouffi, professeur en langue française à Sorbonne Université, est spécialiste de l'histoire de la langue française. Il porte un intérêt particulier à l'imaginaire de la langue au XVIIe et XVIIIe siècle. Entre autres, il est l’auteur de la partie Histoire externe de la Grande Grammaire historique du français (De Gruyter, 2020), et a également dirigé Une histoire de la phrase française, des Serments de Strasbourg aux écritures numériques (Actes Sud, 2020).Paris-Babel, histoire linguistique d'une ville monde vient d'être publié aux éditions Actes Sud.► Programmation musicale : l'artiste DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson avec le titre Danse divine

10/04/2025 • 29:00

Le Théâtre 14 organise du 1er au 11 avril 2025, le Festival Woke avec comme sous-titre : « Ça va bien se passer », histoire de réunir tout le monde ! Mais quelle histoire se cache derrière le mot « woke » ? Cabarets, théâtre, lectures, conférences, documentaires... Le festival Woke au Théâtre 14 met en avant depuis le 1er avril les minorités et les œuvres qui parlent en leur nom, une programmation qui « affirme joyeusement et collectivement le droit à être et à raconter. »Le mot « woke » est né aux États-Unis de manière un peu confidentielle entre militants des droits civiques dans les années 1970. C'est un mot qui veut dire « éveillé », volontairement mal utilisé grammaticalement. Il devrait se dire « awaken », c'est un parler de rue, un dialecte populaire. Ce n'était pas à l'origine un mot militant, mais juste un mot qui signifiait de rester vigilant face aux discriminations.Je ne pense pas qu'on puisse être "woke". Il s'agit plutôt d'une attitude, d'une vigilance générale, d'un principe éthique qui doit accompagner une action et une façon d'être. Cela devient une identité, dès lors que c'est mis dans la bouche de ses ennemis. Un "label" pour l'extrême droite, un principe éthique pour les gens de gauche qui renvoient à une diversité d'attitudes . Le mot est né de nouveau, il y a quinze ou vingt ans suite aux attaques d'extrême droite, mais aussi d'une certaine gauche... Ce mot est devenu péjoratif avec le temps…« Le but de ce festival est de vider ce mot de sa substance négative et de se le réapproprier » nous dit Mathieu Touzé.Invités : Mathieu Touzé est comédien et metteur en scène. Il codirige depuis 2020 le Théâtre 14 aux côtés d'Edouard Chapot. Nommés en 2019, le duo a su donner une nouvelle dynamique au Théâtre 14, en faisant un lieu de partage et de discussions qui met l'accent sur l'ouverture, la diversité artistique, mêlant artistes reconnus et compagnies émergentes. François Cusset est historien des idées et professeur de civilisation américaine à l’Université de Paris-Nanterre. Il signe des livres clés comme French Theory ou encore La droitisation du monde. Dans son dernier ouvrage publié dans la collection Tracts chez Gallimard, La Haine de l'émancipation, debout la jeunesse du monde, il s'intéresse à la notion de « woke » : il condamne les polémiques contreproductives qui l'entourent et analyse les codes propres aux nouvelles luttes émancipatrices.► Le festival Woke a lieu jusqu'au 11 avril au Théâtre 14 à Paris. Et la chronique de Lucie Bouteloup La puce à l'oreille nous invite cette semaine à découvrir l'expression « se monter le bourrichon » avec Sylvye BRUNET et la complicité des élèves de l'école primaire Léon Maurice Nordmann à Paris.Programmation musicale :L'artiste Sam Sauvage avec le titre« Les gens qui dansent (j'adore) » 

09/04/2025 • 29:00

« La Cerisaie, c'est une tragédie pour certains personnages, mais pas pour d'autres. Ce qui est certain, c'est que chaque comédienne et comédien ne peut pas y faire l'économie de lui-même. Chez Tchekhov, on est obligés de faire avec ce qu'on est, et on ne peut pas tricher. C'est sans doute pour cela qu'il est si difficile à jouer. » La Cerisaie, achevée en 1904, est la dernière pièce et la plus emblématique d’Anton Tchekhov. Le dramaturge veut montrer les tiraillements de la fin d'une époque : la chute de l'aristocratie russe après l'abolition du servage en 1861 et les mutations sociales qui s'ensuivent dans la Russie du début du XXe siècle. Lioubov Ranevskaïa [Florence Viala] refuse de vendre sa cerisaie familiale, mais est rattrapée par la réalité lorsque Lopakhine [Loïc Corbery], riche marchand et fils d’un ancien moujik, finit par racheter la propriété aux enchères et détruire le verger pour y construire des datchas.Je ne conçois pas la vie sans la cerisaie, et, s’il faut la vendre, qu’on me vende avec elle…Invité(e)s :♦ Clément Hervieu-Léger est acteur et metteur en scène. En février, il a été nommé administrateur général de la Comédie-Française, à compter d’août 2025, succédant à Eric Ruf. Formé au Conservatoire du Xe arrondissement de Paris, il fait ses premiers pas à la Comédie-Française en 2000 dans L’Avare de Molière par Andrei Serban, a intégré la Troupe en 2005 et en est devenu le 533e sociétaire en 2018. Sa carrière a été marquée par des rôles notables comme Robespierre dans La Mort de Danton et Günther von Essenbeck dans Les Damnés. Il a joué sous la direction de plusieurs metteurs en scène renommés comme Robert Wilson, Marcel Bozonnet ou Denis Podalydès. Il fut également un disciple de Patrice Chéreau, qu'il a accompagné sur de nombreux projets. Il enseigne aussi le théâtre à l’école de danse de l’Opéra national de Paris et préside, depuis 2021, la Société d’histoire du théâtre.♦ Florence Viala incarne Lioubov Andreevna Ranevskaïa dans La Cerisaie. Ancienne élève du Conservatoire national supérieur d'art dramatique à Paris, elle rejoint la Comédie-Française en 1994 et en devient la 503e sociétaire en 2000. Elle a fait ses débuts dans la salle Richelieu avec le rôle de Cyprienne dans Mille Francs de récompense de Victor Hugo, mis en scène par Jean-Paul Roussillon et sa performance dans Occupe-toi d'Amélie de Georges Feydeau, sous la direction de Roger Planchon, a contribué à la faire connaître du public et de la critique. En parallèle de sa carrière théâtrale, Florence Viala a également tourné dans plusieurs films et téléfilms, dont ​​​​​​​Guermantes de Christophe Honoré et ​​​​​​​Une jeune fille qui va bien de Sandrine Kiberlain. La Cerisaie n'est pas sa première collaboration avec Clément Hervieu-Léger : elle a interprété le rôle de Dorimène dans ​​​​​​​Le Petit-Maître corrigé de Marivaux (en 2016) et celui d'Arsinoé ​​​​​​​Le Misanthrope de Molière (en 2014 puis pour sa reprise en 2022) sous sa direction. ► Créée le 13 novembre 2021, la reprise de la Cerisaie de Clément Hervieu-Léger se joue jusqu'au 1er juin 2025 salle Richelieu à la Comédie-Française. Programmation musicale : Pandémonium – Vald 

08/04/2025 • 29:01

Dans ce roman, l'auteur Antoine Laurain aborde avec tendresse et humour cet exercice redoutable qui traverse les générations et qui a traumatisé plus d'un élève : la dictée !  Benjamin rate régulièrement des dictées. Pour prouver que les adultes commettent aussi des fautes, ses parents décident d’organiser un grand jeu familial à l'occasion d'un grand pique-nique pendant lequel ils plancheront sur la dictée de Mérimée.La dictée de Mérimée a été écrite en 1857 par Prosper Mérimée (1803-1870) à la demande de l'impératrice Eugénie, femme de Napoléon III. Les dictées étaient alors très populaires, elles étaient considérées comme des jeux. Cette dictée est considérée comme étant l'une des plus difficiles de la langue française. Napoléon III aurait fait 75 fautes, l'écrivain Alexandre Dumas, vingt-quatre !Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l'amphitryon, fut un vrai guêpier. Extrait de la Dictée de MériméeInvité : Antoine Laurain. Écrivain français né en 1972. Il a écrit une dizaine de romans dont La femme au carnet rouge sorti en 2014 et traduit en vingt-deux langues. Son dernier ouvrage, La dictée est publié chez Flammarion. Reportage dans une école dans le nord de Paris : Éléonore CoupetEt si vous êtes mordu de dictée, sachez que vous pourrez participer à la Grande dictée de Paris qui aura lieu le vendredi 11 avril au Petit Palais ! Trois textes (niveau débutant, intermédiaire et expert) inédits écrits par les autrices Emma Green, Tatiana de Rosnay et Leïla Slimani seront lus. Retransmission vendredi 16 avril sur France TV. Cette semaine, la chronique Ailleurs nous emmène à Brazzaville en République du Congo où Mariusca La Slameuse, artiste, nous parlera de la 4e édition de Slamouv dont elle est la directrice générale. Slamouv, c'est le Festival international de poésie urbaine : des racines et des ailes. Programmation musicale : l'artiste Mariusca La Slameuse avec le titre Kaka yo.

07/04/2025 • 29:00

Pour ce septième roman, l’écrivain camerounais Max Lobe nous raconte son pays au travers de trois générations d’hommes dans une langue inventive et swingante. Il définit son roman comme un roman de «saudadegie», un souvenir lumineux d'une enfance passée quelque part...C'est un roman dédié à son père, aux pères : mais quels pères ? Ils sont nombreux. Tout d'abord le père, le géniteur, le «daron» puis, il y a aussi le père ancêtre, l'arrière-grand-père, Wolfgang, mais aussi le premier père du Cameroun, le père des Indépendances en 1960, Ahmadou Ahidjo, surnommé «le président berger». "Le roman, c'est une œuvre d'art, et comme toute autre œuvre d'art, s'inscrit dans quelque chose d'infiniment plus grand que Max Lobe. On vient, on vit, on meurt et au milieu de tout ça, il y a la danse de la vie."  Il y a aussi l'histoire familiale et intime. Par la voix de Benjamin Muller, le narrateur et double de l'auteur. Max Lobe raconte la conflictuelle relation entre son père et son fils. Adoré, puis rejeté, parce qu'homosexuel, «neuf mois pour rien» dans une société très traditionnelle axée sur la famille. Comme le personnage principal, l'auteur a fui son pays natal pour la Suisse : un véritable «exil psychiatrique»..   Invité : Max Lobe est né en 1986 à Douala, au Cameroun, dans une famille de sept enfants. Arrivé à Genève il y a presque vingt ans, il fait des études de communication et de journalisme à Lugano avant de se mettre à l'écriture en 2011 - date du décès de son père. Ses romans, très souvent axés sur l'histoire du Cameroun, sont principalement aux éditions Zoé. Son dernier roman «La danse des pères» est paru en février 2025.  Programmation musicale : Dandyguel, Beau et fort.

03/04/2025 • 28:59

Dans ce documentaire, les réalisatrices-teurs Lucie Lahoute et Stéphane Miquel ont exploré les origines de la rature !  À l'origine, il y a cette peur que nous avons toutes et tous connue : celui de raturer, car on nous apprend à l'école, qu'écrire beau, c'est écrire bien. Les ratures, c'est moche et ça fait brouillon ! Pourtant, pour le philosophe et critique littéraire Roland Barthes : « La littérature, c’est la rature... ». Ce documentaire prend cette définition au mot ! Et explore les origines de toute œuvre littéraire. Les réalisateurs nous plongent dans les trésors de l'IMEC (l'Institut Mémoires de l'Édition Contemporaine), une association française créée en 1988. Dans cet institut situé dans une ancienne abbaye en Normandie, se trouvent les fonds de centaines d'écrivains contemporains qui sont venus déposer leurs archives, de leurs manuscrits, de leurs correspondances. On peut y trouver les archives d'une centaine d'autrices et d'auteurs tel-le-s que Marguerite Duras, d'Edgar Morin, Violette Leduc, Jean Genet.... et même Erik Satie. Chaque année, de nouveaux auteurs y déposent leurs fonds dans le but de conserver la mémoire de leurs brouillons, leurs écrits, genèse du travail d'écrivain. En la rature, se trouvent toutes les métamorphoses du texte, toutes les bifurcations possibles. C'est toute la richesse de la création littéraire. La rature, c'est le symbole de la vivacité d'une œuvre en train de s'écrire. Dans une rature, il y a toute l'intimité de l'auteur"Gustave Flaubert, par exemple, auteur de Madame Bovary a modifié la fin de son manuscrit, la toute dernière phrase. Puis, il a modifié la première phrase en y mettant un mot qui fait du livre une œuvre éminemment politique.  Lucie Lahoute, réalisatrice du documentaire Éloge de la rature. À voir sur la plateforme France Télévisions. Et cette semaine, dans Façon de parler, Lucie Bouteloup retourne au collège pour entendre le parler des adolescents ! Programmation musicale : L'artiste Yoa, Princesse chaos.

02/04/2025 • 28:59

Le metteur en scène Jean Bellorini revisite le thème d'Antigone avec l'Afghan Girls Théater. Une adaptation de la pièce de Sophocle en langue dari, l'une des deux langues officielles d'Afghanistan.  Lorsque les Talibans prennent le pouvoir en Afghanistan en août 2021, la performeuse Kubra Khademi lance un appel pour aider les artistes qui cherchent à fuir le pays. L’Afghan Girls Theater Group, compagnie de neuf jeunes comédiennes, sont parmi les dernières personnes à fuir le pays en 2021. Elles sont alors accueillies par Joris Lacoste (directeur du Théâtre Nouvelle Génération) et Jean Bellorini, qui les font alors travailler sur une adaptation de la pièce de Sophocle, Antigone. C'était un véritable acte de résistance pour ces femmes de faire du théâtre en AfghanistanLa figure d'Antigone est un symbole de résistance. Dans la mythologie grecque, Antigone est la fille née de l'union incestueuse d'Œdipe et de sa mère, Jocaste. Elle est aussi la sœur d'Etéocle et de Polynice qui se sont entre-tués lors de la guerre des Sept chefs. Le Roi Créon, également oncle d'Antigone, refuse une sépulture à Polynice qu'il juge responsable de cette guerre fratricide, il se veut intraitable et menace de mort quiconque transgresserait cette loi. Antigone va pourtant braver cette interdiction et sera condamnée à mort par son oncle. Un véritable message de résistance pour leurs consœurs restées à Kaboul...  Invité : Jean Bellorini, directeur du TNP (Théâtre national Populaire de Villeurbanne).  Le TNP est une institution centenaire de la scène de théâtre française fondé par Firmin Gémier en 1920. C'était, à l'origine, un théâtre ambulant qui avait à cœur de rendre le théâtre populaire. Depuis 2002, Jean Bellorini adapte des textes de grands auteurs tels que Victor Hugo, Alexandre Pouchkine, Rabelais, Proust. En 2023, il met en scène  Les Messagères, une adaptation de la pièce Antigone de Sophocle.À voir au théâtre des Bouffes du Nord du 4 au 13 avril 2025.  Programmation musicale : L'artiste Gabi Hartmann, Salinda la fille aux yeux de sel.

01/04/2025 • 29:00

L'Institut français a confié à l'entreprise de sondage IPSOS une enquête sur la perception de la langue française à l'étranger. Ce sont près de 25.000 personnes dans douze pays qui ont été sondées.  Les résultats de cette enquête ont été publiés à l'occasion de la semaine de la francophonie qui a eu lieu fin mars. Réalisée dans douze pays pilotes (États-Unis, Colombie, Nigeria, Liban, Maroc, Pologne, Corée du Sud, Chine, Ouzbékistan, Vietnam, Arabie Saoudite et Allemagne), elle avait pour objectif de percevoir comment les habitants non francophones des pays sondés percevaient la langue française afin de susciter davantage « l’envie d’apprendre en français » et d'attirer de nouveaux publics. Selon l'enquête, une personne sur trois estime que la maîtrise de la langue française est "essentielle". Quant à la langue française, elle est bien perçue par huit sondés sur dix mais elle est perçue comme une langue plutôt difficile à apprendre. L'aspect utilitariste de la langue (partir travailler ou étudier en France, voyager plus facilement) est mis en avant par les personnes interrogées.  Invités : Fédérico Vacas, directeur du Département Opinion chez IPSOS, et Stéphane Ré, directeur du Réseau à l'Institut français. L'Institut français est l'établissement public chargé des relations culturelles extérieures de la France.  Connaissez-vous le lien entre la langue française, le numérique et l'Estonie ?  La chronique "Ailleurs" nous emmène aujourd'hui à Tallinn en Estonie et c'est Emmanuel RIMBERT directeur de l'Institut français d'Estonie et conseiller de coopération et d’action culturelle qui nous parlera de la conférence de Mathieu Goux, Numérique et langue française.  Programmation musicale : L'artiste Weekend Affaire avec le titre Ton appel

31/03/2025 • 29:00

Dans ce roman, l'autrice Minh Tran Huy s'adresse à sa grand-mère décédée et qui l'a en partie élevée. Elle revient alors que le silence qui entoure son histoire familiale. Elles ne parlaient plus la même langue. En grandissant, l'autrice, s'est éloignée du vietnamien tandis que sa grand-mère n'a jamais vraiment parlé le français. Minh Tran Huy l'appelait «Bà» ce qui signifie «grand-mère» en vietnamien. Elle l'appelait Con ce qui veut dire enfant.En vietnamien, il n'existe pas de pronoms personnels comme «je» ou «tu» pour se désigner ou désigner son interlocuteur.  Dans ce roman, elle restitue l'histoire tragique de «Bà» qui a connu le deuil, l'exil. Un livre au présent pour comprendre le passé qu'elle a recomposé grâce aux fragments laissés par sa grand-mère et son père, mais aussi par ses propres souvenirs d'enfance. C'est également un hommage à cette «Bà» qui n'a vécu que pour se dévouer aux autres. Invitée : Minh Tran Huy, autrice française d'origine vietnamienne née en 1979. Elle a notamment écrit La Double vie d'Anna Song, mais aussi Un enfant sans histoire, consacré à son fils autiste. Son dernier roman «Ma grand-mère et le pays de la poésie» est publié chez Flammarion.  Programmation musicale : Les artistes Marion Rampal et Naïssam Jalal avec le titre Cantilène.

27/03/2025 • 29:00

La nouvelle exposition temporaire accueillie à la Cité des sciences et de l’industrie invite à une réflexion sur notre rapport au silence et au bruit, deux phénomènes qui structurent notre quotidien.  Comment parler du silence ?C'est une exposition immersive qui commence avec beaucoup de douceur. On est accueillis, casque aux oreilles, avec le bruit d'un homme qui marche sur la neige. Mais c'est quoi le silence ? Le silence absolu existe-t-il ? Il n'y a que l'Espace où il semble exister. En effet, il y a trop peu de matière pour que le son puisse se propager. Le Big Bang est donc le feu d'artifices le plus silencieux de tous les temps... Se taire ne créé pas pour autant du silence. D'autres bruits se font entendre : les sons des pensées ou celui de la nature... Saviez-vous, par exemple, que les harengs du Pacifique font du bruit lorsqu'ils pètent dans l'eau ? Que les poissons-clowns grinçaient des dents ? Ou que le chant des grillons peut parfois atteindre les 90 décibels ? Le silence a aussi son histoire :  les premiers bouchons d'oreille pour se protéger du bruit ont été inventés par une société allemande au début du vingtième siècle lorsque naissait la Première Révolution Industrielle. Le bruit devenait alors gênant, les populations qui commençaient alors à s'installer dans les villes et cherchaient à se préserver. De nos jours, deux personnes sur trois affirment être gênées par le bruit. Le silence peut aussi inspirer les artistes. Le musicien John Cage a composé 4'33, une œuvre musicale de quatre minutes et trente-trois secondes de silence. De silence ? Pas si sûr… Invité : Mark Read, commissaire de l'exposition. Silence est à découvrir à la Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris jusqu'au 31 août 2025. Et cette semaine, dans La Puce à l'Oreille, Lucie Bouteloup nous invite à l'oisiveté et nous incite à "coincer la bulle". Avec les explications de Géraldine Moisnard, lexicographe aux éditions Le Robert.  Programmation musicale : L'Artiste Spill Tab avec le Morceau Assis

26/03/2025 • 29:00

Entre le roman et l'essai, Profaner Ananda est avant tout la construction d’un mythe autour de l'écrivaine mauricienne Ananda Devi, dont l'œuvre est célébrée à travers le double regard de Sami Tchak et d'Annie Ferret, et avec la complicité de l'intéressée. Ils unissent leurs voix pour livrer une fiction torride et hors-norme, plus qu'un hommage : un accaparement. Profaner Ananda raconte entre autres la rencontre entre l'écrivaine Ananda vieille de plusieurs siècles, et Ananda, disciple du Bouddha qui a l'éternité derrière lui. Ils vont cheminer ensemble, jusqu'à l'extase. Un livre pour dire l'importance d'Ananda Devi et surtout celle de la littérature.Écrivaine et poétesse, née à l'île Maurice de parents d'origine indienne, ayant vécu au Congo, l'anthropologue de formation Ananda Devi est l’auteure d’une œuvre foisonnante récompensée par de nombreux prix, dont notamment Eve de ses décombres (prix des Cinq Continents, prix RFO, 2006), Le Sari vert (prix Louis Guilloux, 2009), et Le Rire des déesses (prix Femina des lycéens, 2021). Elle a reçu le prix international de littérature Neustadt 2024 pour l’ensemble de son œuvre.Sami Tchak a d'abord eu un coup de foudre pour l'œuvre, avant de rencontrer la personne. Une rencontre puissante qui lui a inspiré cette fiction, comme un hommage, hors-norme et teinté d'érotisme. Mais alors pourquoi profaner ce qu'on admire ? Pour Sami Tchak, la profanation n'est pas la destruction. Pour que profanation il y ait, il faut d'abord avoir sacralisé.« Quand on parle de profanation, ça signifie qu'on a d'abord sacralisé. » Sami TchakMais s'arrêter au sacré, c'est rester passif, dans un lien vertical. Alors que pour Sami Tchak, la lecture d'une grande œuvre se doit d'être un échange où le lecteur, actif, projette ses propres expériences dans ce qu'il lit, dans un rapport d'horizontalité. Il s'agit en fait d'accaparement, de fusion, et c'est dans cette fusion que la vraie rencontre lecteur-auteur peut advenir.Invité : Sami Tchak est un écrivain né au Togo en 1960, installé en France depuis 1986. Il a publié plusieurs essais et une douzaine de romans dans lesquels il explore principalement le thème de la sexualité et ses diverses expressions transgressives ou socialement réprimées. Depuis Cuba où il se rend en 1996 pour y mener des recherches sur la prostitution, il découvre le continent et la littérature sud-américains, où se dérouleront nombre de ses romans. À partir de 2011, Sami Tchak se tourne vers l'Afrique, avec son roman Al Capone le Malien (Mercure de France). Il a obtenu de nombreux prix littéraires et publie aujourd'hui Profaner Ananda. Profaner Ananda, de Sami Tchak et Annie Ferret, est paru chez Gallimard dans la collection Continents noirs.Programmation musicale :Keren Ann - La sublime solitude.

25/03/2025 • 29:00

Chaque année au mois de mars, un vent souffle dans nos vi(ll)es avec le Printemps des poètes dont le thème de cette vingt-septième édition (du 14 au 31 mars) est : «Volcanique».  Il est loin le temps où la poésie était élitiste et hermétique ! Ce genre littéraire s'est beaucoup démocratisé ces dernières années et même la poésie jeunesse a le vent en poupe. Le chiffre d'affaires de la poésie a bondi de 17% en 2024, ce qui le porte à vingt millions d'euros. Une frénésie qui semble s'expliquer par le besoin de s'éloigner du chaos du monde, étant marqués par les difficultés et les nombreux conflits qui traversent le monde aujourd'hui.   Invités :Bruno Doucey, poète, écrivain. Il a dirigé pendant huit ans les éditions Seghers (de 2002 à 2010), puis a créé les éditions Bruno Doucey qui éditent exclusivement de la poésie et qui fêtent cette année leur quinzième anniversaire. Ils ont publié en février le 15 – Service d'Aide aux Mots Universels. Dans cette anthologie «sans frontières», 115 poètes ukrainiens, afghans, palestiniens, israéliens se retrouvent autour de 15 mots tels que «découverte», «ensemble» «vivante», «désobéissance», «sororité»...Une véritable «géopolitique du dialogue».  La poésie essaye de dompter ce fauve qu'est le monde dans lequel nous vivons, avec une infinie douceur. La poésie déplace aussi nos habitudes de langage, faire jouer les mots"  Ses derniers ouvrages : Indomptables, un roman aux éditions Emmanuelle Collas (2024) qui vient tout juste d’obtenir le prix VLEEL (Varions Les Éditions En Live) qui met en lumière les petites maisons d'édition indépendantesPetit abécédaire de la désobéissance civile, un livre jeunesse paru aux éditions du Calicot (2024) Fanny Quément, écrivain, traductrice. Elle se définit comme une «travailleuse du texte», un clin d'œil malicieux volontaire à «travailleuse du sexe».D'un côté, la poésie lutte contre un certain chaos mais la poésie peut aussi semer du chaos dans la langue" Elle vient de publier Juice Casaganthe aux Éditions Quartett, un titre en prose libre qu'elle définit une « fiction poétique pas très au clair avec son genre ». Une écriture faite d'emprunts, «gausteries» de mots inventés, «scoribe» mais aussi de mots fantômes... tels que «treslatresses». Pour encore plus de poésie : Delphine Arras  «Je plonge des bleus» aux éditions Quartett. Et la chronique Ailleurs à Venise, en Italie où Giuseppe SOFO, maître de conférences en Langue, traduction et linguistique française à l'Università Ca' Foscari Venezia nous parlera de la quatrième édition du Festival Venise pour la Francophonie.   Programmation musicale : God save Zinedine, de l'artiste Terrenoire.

24/03/2025 • 28:59

Le grand trompettiste américain Wynton Marsalis dit d'elle «qu'on ne trouve une telle chanteuse qu'une fois par génération !»En cette journée internationale de la Francophonie, micro ouvert pour la chanteuse de jazz Cécile McLorin Salvant qui chante en anglais, en français et en occitan.  Née à Miami, en Floride (États-Unis) le 28 août 1989, d'un père haïtien et d'une mère française, Cécile McLorin Salvant parlait français dans sa famille. C'est vers l'âge de trois ans qu'elle a appris l'anglais à l'école, et se frotte à d'autres langues, car Miami est une ville polyglotte. De formation vocale classique et baroque, elle commence le piano très jeune. C'est au conservatoire d'Aix-en-Provence où elle est formée qu'elle découvre le jazz.  La francophonie, pour moi c'est un pont entre les gens, la langue est un pont. Quand je suis en France, j'ai envie de chanter en français.  Quand je suis aux États-Unis, je chante plutôt en anglais.  Elle chante habituellement en anglais, mais son dernier album en date est entièrement en français, prouvant ainsi que l'anglais n'est pas la seule langue du jazz. Dans cet album, Mélusine sorti en 2023, elle s'inspire de la légende folklorique de la fée Mélusine qui se transforme en serpent et reprend des textes du XIVè siècle de Jean d'Arras. Dans cet album aussi, elle reprend quelques standards des années trente et au-delà, tels que «ll m'a vue nue» de Mistinguett ou «Est-ce ainsi que les hommes vivent» de Louis Aragon et Léo Ferré. De cette musique jazz, elle aime le côté théâtral. Depuis le début de sa carrière, elle a obtenu trois Grammy Awards pour le meilleur album de jazz vocal. Elle a également écrit un conte musical, Ogresse qu'elle va adapter en film d'animation.Et en confidences, hors-micro, elle nous a annoncé la sortie d'un nouvel album pour août 2025 avec une chanson en... japonais. Cécile McLorin Salvant en concert à Stains ce jeudi 20 mars 2025 au Festival Banlieues bleues puis en tournée aux États-Unis. 

20/03/2025 • 29:00

Vous êtes-vous déjà arrêté un instant sur le mot « prou », de l'expression « peu ou prou », ou questionné sur le sens du mot « fur », de la locution « au fur et à mesure » ? Vous aurez beau les chercher dans tous les dictionnaires, vous ne les trouverez pas : ces termes ont perdu leur existence autonome et ne sont plus utilisés que dans des expressions. Mais d'où viennent-ils ? Comment expliquer leur disparition, et leur survie ? Petite leçon d'archéologie linguistique avec Sylvie Brunet ! Il y a ces mots désuets, tombés dans l'oubli, que nous serions bien en peine de définir et que nous n'employons tout simplement plus, comme « crapoussin », « mirliflore » ou autre « paltoquet » compilés notamment dans le Dictionnaire insolite des mots oubliés d’Alain Duchesne et Thierry Leguay (Larousse). Et il y a aussi ces mots dont nous ne connaissons pas non plus le sens et que nous employons pourtant quotidiennement ! Ils nous semblent très familiers alors que nous n'avons aucune idée de ce qu'ils peuvent bien vouloir dire... Ils n'ont pas d'existence autonome et ne figurent même pas dans les dictionnaires. Pourtant, ces mots ont bien une origine et une histoire, et c'est ce que raconte Sylvie Brunet dans son nouvel ouvrage Ces mots qui n'existent pas... mais qu'on emploie quand même !Je suis une arpenteuse de dictionnaire, je m'y promène. Là, je suis partie à la recherche de fossiles !Invitée : Sylvie Brunet, écrivaine, journaliste et linguiste. Son livre Ces mots qui n'existent pas... mais qu'on emploie quand même ! est paru en mars 2025 aux éditions L'Opportun.Et en fin d'émission, retrouvez la chronique de Lucie Bouteloup « Façon de parler » avec le rappeur ivoirien Zagba le requin. Une chronique à retrouver sur le site Le Français facile avec RFI.Programmation musicale : Angélique Kidjo et Rosaline Layo - On sera là.

19/03/2025 • 29:00

À l'occasion de la semaine de la Francophonie, place à la littérature québécoise avec Mathieu Blais qui publie «Brûler debout», son premier roman à être publié en France.   «Brûler Debout» est un roman haletant aux accents post-apocalyptiques, dans lequel une bande de hors-la-loi ultra-violents traverse le pays, du Nord au Sud, pour semer le chaos partout où ils passent. De ce road-movie sanglant, seul survivra François d'Octobre, le narrateur, qui essaye de comprendre ce qui a motivé cet accès de violence. Brûler debout s'ouvre sur une citation de Frantz Fanon : comment passons-nous de l'atmosphère de violence à la violence en action ? Qu'est-ce qui fait exploser la marmite ? Question qui, selon Mathieu Blais, est LA question de notre époque.  Toute l'histoire du Québec est construite autour de l'histoire de la langueToute l'histoire du Québec est construite autour de l'histoire de la langue. Si on parle encore français en Amérique, c'est parce qu'il y a eu cette défense de la langue qu'on a su maintenir vivante, affirme Mathieu Blais. Ardent francophone, il revendique aussi une «parlure» et un style québécois avec de nombreux néologismes empruntés à l'anglais et un vocabulaire propre à la «Grande Province». Pour les 9 millions de francophones québécois, le roman de Mathieu Blais est transparent mais, pour l'édition française, un lexique a été ajouté pour comprendre le sens de goon ou baise-la-piastre.  Invité : Mathieu Blais, auteur québécois. Né à Montréal au Canada en 1979, il écrit depuis près de vingt ans. Il a commencé à écrire des recueils de poésie, des nouvelles, puis des romans et prépare actuellement un roman jeunesse.«Brûler debout» est à retrouver aux éditions Denoël.Programmation musicale : STP, de l'artiste belge Ilona.

18/03/2025 • 28:59

Olivier Letellier, metteur en scène et directeur des Tréteaux de France, a imaginé KiLLT «Ki-Lira-Le-Texte», un dispositif hybride où chaque spectateur devient acteur. Sa nouvelle création est un texte de Magali Mougel, «Mauvaise pichenette».  Tout le monde a déjà connu cette peur de lire un texte à voix haute, devant tout le monde, en classe ou ailleurs.La peur de bafouiller, de buter sur les mots et d'être moqué. Olivier Letellier a été traumatisé par la lecture à voix haute ! Et c'est sans doute pour exorciser cette peur, qu'il a imaginé KiLLT (Ki LIra Le Texte). Le principe est simple, mais très innovant : la pièce de théâtre s'affiche tantôt sur les murs, tantôt sur des panneaux, tantôt sur des objets et c'est au public de la lire accompagné par un.e seul.e comédien.ne. Le public est guidé par un mode d'emploi et un code couleurs qui indique aux lecteurs-acteurs qui doit lire le texte. Le but est que le public s'approprie le texte. "La lecture à voix haute est quelque chose qui me terrifie. Je me suis dit: comment en faire un jeu ?" Olivier LETELLIER  «Mauvaise Pichenette», de Magali Mougel, est un texte engagé qui raconte la montée des idées nationalistes chez les jeunes en milieu rural. C'est l'un des premiers textes de cette autrice qui écrit depuis une dizaine d'années. Les Tréteaux de France est un centre dramatique national itinérant créé en 1959 par Jean Danet et se voulant un modèle de la décentralisation pour aller au devant du public dans les petites villes ou les campagnes. Longtemps, les Tréteaux se déplaçaient avec un chapiteau, aujourd'hui les spectacles produits par ce CDN sont accueillis par les mairies, les écoles, les centres culturels...Invité : Olivier Letellier, metteur en scène, directeur des Tréteaux de France depuis 2022.Un spectacle à voir du 17 au 21 mars au Collège Paul Éluard de Montreuil, du 25 au 29 mars à la Mairie du XXè arrondissement de Paris, puis du 9 au 12 avril 2025 au Festival les Utopiks à Chalon-sur-Saône. À partir de 14 ans. Et la chronique Ailleurs nous emmène ce jour à Maurice pour parler des évènements proposés par l'Institut français de Maurice en lien avec le mois de la francophonie, avec d'une part le lancement de Dan balizaz barlizour, une traduction en créole mauricien par Michel Ducasse du poème d'Aimé Césaire Cahier d’un retour au pays natal, mais aussi l’exposition Écrire en français : histoires de langues, voyages de mots. Pour plus d'informations cliquez ici.  Programmation musicale : Single Bénies,  Les artistes 2L, Yend & Yelsha du collectif  «Rappeuses en liberté».

17/03/2025 • 29:00

Un premier roman pour le comédien Jean-Christophe Folly qui revient avec humour et sensibilité sur le désenchantement de sa génération, celle qu'on a appelée «black blanc beur» dans le Paris de la fin des années 80. Dans ce premier roman, la parole est omniprésente. Le fait que Jean-Christophe Folly arpente les plateaux de théâtre et de cinéma depuis près de 20 ans, n'y est peut-être pas étranger.«Benoit blues» : c'est l'histoire de cet homme, Benoît, un homme qui n'aime personne et qui a du mal à accepter qui il est, se suicide dès les premières pages du roman.Après sa mort, son ami de longue date Geoffrey récupère son journal de bord.   Invité : Jean-Christophe Folly. Comédien et écrivain français d'origine togolaise. Son premier roman « Benoit Blues » paraît aux éditions Mémoires d’encrier. Parallèlement, il joue dans « Dolorosa », une pièce adaptée des Trois sœurs de Tchekhov au Théâtre du Rond-Point jusqu’au 18 mars 2025.Programmation musicale : L'artiste Babx avec son titre «Les héros».

13/03/2025 • 28:59

Quelle place pour l’enseignement de la langue arabe en France ? C'est la question qui sera posée lors d'une journée d'études organisée conjointement par l'INALCO et le CAREP lundi 17 mars 2025.  Bien que l’arabe soit la deuxième langue la plus parlée en France, avec quelque 3 à 4 millions de locuteurs, elle reste peu enseignée. Quelle perception a-t-on de l'arabe ? Langue vivante, dynamique, langue internationale ? Tantôt vue très positivement comme une langue de poésie et de philosophie, elle est aussi parfois vue comme polémique. Y a-t-il un problème d'image de la langue arabe en France liée à son histoire coloniale et à son histoire migratoire ? AvecNisrine Al Zahre, directrice du Centre de Langue et Civilisation Arabes à l’IMA (Institut du Monde arabe) Isabel Ruck, responsable de la recherche et de la coordination scientifique du CAREP, le Centre Arabe de Recherche et d’Études Politiques et enseignante à Sciences Po en Relations internationales.  Reportage de Cécile Lavolot dans un cours d’arabe laïc avec l'association Averroès basée au Pré-Saint-Gervais. Retrouvez le programme de la journée d'études ici.Pour en savoir plus : Livres :- CHEIKH Y : L’enseignement de l’arabe en France. Les voies de transmission, Langues et migrations- Nada Yafi : Plaidoyer pour la langue arabe. Paris, Éditions Libertalia- Alain Messaoudi : Les arabisants et la France coloniale. Savants, conseillers, médiateurs (1780-1930). Paris, ENS éditions- Alexis Ogor : Les usages différenciés d'une «langue rare». Étudier l'arabe en licence à l'Inalco- Nabil Wakim : L'Arabe pour tous. Pourquoi ma langue est taboue en France. Paris, Seuil. (2020). Et le documentaire de Nabil Wakim «Mauvaise langue». Et en fin d'émission, retrouvez la chronique de Lucie Bouteloup « La puce à l’oreille ». Aujourd'hui l'expression «rester en carafe».Une chronique en partenariat avec les éditions Le Robert.Retrouvez toutes les expressions sur le site Le Français facile avec RFI. Programmation musicale :Artiste : Camélia Jordana avec le titre Win rak. 

12/03/2025 • 29:00

Une nouvelle mise en scène pour la pièce de Nathalie Sarraute écrite en 1981, désormais au programme du baccalauréat. « C’est bien, ça ». Ces trois syllabes ont jeté un froid entre eux amis de longue date, H1 et H2. Pourquoi ? Un texte sur les non-dits, sur le sens des mots et ce qu’ils cachent.   Invités :► Sylvain Maurice, metteur en scène de Pour un oui ou pour un non► Scali Delpeyrat, qui joue le rôle de H2.À voir au Lucernaire jusqu’au 16 mars 2025. 

11/03/2025 • 28:59

Depuis 2019, l’Éducation nationale a généralisé un « quart d’heure de lecture » dans toutes les écoles pour inciter mes élèves à lire plus. Cette année, le Centre national du livre appelle à célébrer collectivement « un quart d’heure de lecture national » le 11 mars 2025. Le compositeur Nicolas Frize a, pour l’occasion, conçu une installation, Les pensées géantes, pour lire et entendre les langues.  ► Nicolas Frize, compositeur de musique contemporaine.Les Pensées géantes sont proposées au Panthéon toute la journée du 11 mars, en continu, de 10h à 18h, et s’accompagnent d’une visite libre du Panthéon.Événement gratuit sur inscription en ligne ici.Et la chronique Ailleurs nous emmène à Cotonou où Sandrine Platteau, ambassadrice de Belgique à Cotonou, nous parlera des Rencontres internationales de la bande dessinée qui ont lieu à l'occasion du mois de la francophonie. Programmation musicale : Albin de la Simone avec le titre J'aime lire. 

10/03/2025 • 28:59

Podcasts similaires