Le nouvel album de Voyou, “Les Royaumes Minuscules”, s’écoute comme si la musique avait des bras et nous enveloppait de sa peau, à la manière d’une amie ou d’un animal.
Sensibles et chaleureux, les 11 morceaux qui le composent ont tous un corps et une histoire.
Celle-ci s’enracine dans le nord de la France, où, jeune, Thibaud Vanhooland pratiquait des cuivres au conservatoire et dans un orchestre d’harmonie, avant de faire partie de groupes de musique pop en tant que bassiste. Il initie, enfin, son propre projet musical avec un premier album “Les bruits de la ville” en 2019, et un disque instrumental, “Chroniques terrestres Vol.1“.
Musicien complet, Voyou poursuit et précise sa trajectoire : entièrement composés, écrits et arrangés par lui, les titres ont d’abord été enregistrés dans divers studios français avant de voyager au Brésil, où Voyou est parti, seul, enregistrer les rythmiques qui ont été joués live.
Tous semblent avoir été imaginés par un jeune homme clairvoyant, qui s’inquiète avec douceur du monde tel qu’il va, et chante tout haut ce que tout le monde éprouve tout bas.
A la fin, cela donne une impression de terrible proximité. “Les Royaumes Minuscules” sont la preuve que dans chaque geste, chaque visage et chaque présence, même les plus microscopiques en apparence, se cache l’univers entier — pour peu qu’on lui prête notre oreille, pour peu qu’on l’écoute et qu’on laisse sa musique intime l’emporter. Et, avec élégance et malice, c’est ce que parvient à faire Voyou.