Formé à Bordeaux en 1995, Improvisators Dub est composé de Manu Picard (alias Manutension) à la guitare et aux programmations, Nicolas Cabos (alias Nico) à la basse et aux claviers, Franck Poquet (dit Knarf) à la batterie et au mélodica, Michael Elliot (Daddy Mike) au clavier et à la basse, et enfin Yves Dubreuil (Fouine) au synthétiseur Korg MS-20 et aux programmations.
Si, dans le dub, l’électro est de plus en plus mise en avant par rapport au drum’n’bass, les membres d’Improvisators Dub ont, à l'inverse, la même passion pour le son roots, typiquement instrumental et vocal des Sound Systems jamaïcains, développé sur scène dans les années 1970 par les légendaires Osbourne Ruddock (alias King Tubby) et Errol Thompson. A l’instar de U-Roy, la scène est leur terrain de création et d’expérimentation préférée.
London calling
En 1997, ils sont repérés, par le producteur Junior Delgado et c’est à Londres, scène d’où est issu Mad Professor, autre référence pour le groupe, qu’ils enregistrent leur premier album, Hybride, en 1998. Le maxi-CD Ovo suit en 1999 et confirme leur talent.
Puis, Improvisators Dub enregistre Dub and Mixture (2000) avec The Disciples, formation dub de Londres. Un album qui inaugure une série de featurings, récurrents dans la carrière du groupe. Après la sortie de Live Act Outernational (2001), qui le place en tête des représentants du dub poetry (dub et poésie chantée, avec un minimum d’effets). Ils sortent en 2002, Super Vocal & Dub Session, projet construit autour des voix de Johan Dan des Disciples et de Danny Vibes.
« Impro dub » et les autres dubs
Fort d’une décennie de carrière, passée en évitant le grand mélange des genres (à l’opposé de Zenzillé ou Ez3kiel, qui ont fait disparaitre les frontières entre rock, électro et reggae), Improvisators Dub parvient à éviter l’ennui en restant fidèle au son classique de ses débuts. La preuve par deux avec Highvisators, un album issu de la rencontre avec le groupe français de novo dub, Hightone, et W.I.C.K.E.D, un double album sorti en 2005. Sur ce dernier, un second disque propose les versions instrumentales des titres dub « chantés » du premier.
Mojo Risin’
Depuis, le groupe semble plus que jamais décidé à faire de l’efficacité du dub classique, sa marque de fabrique. Sur Rrumble (2007), c’est la technique qui est mise en valeur, les samples électro restent discrets. En 2008, c’est avec un nouvel album de dub vocal, Inna Steppa Dub, résultant d’une nouvelle collaboration cette fois avec ses « frères » musicaux anglais d’Iration Steppas, que le groupe continue son chemin. Respect des traditions et mojo inchangé : ce chemin-là est pavé des meilleures intentions.