Il est rare de googler un mot et de ne trouver qu’une seule correspondance...
C’est pourtant le cas d’Alkabaya ! C’est un groupe de musique et ce n’est rien d’autre.
Créé à Saint-Etienne en 2008 par le chanteur-guitariste Bastien Vidal, Alkabaya affiche plus de 400
concerts au compteur et le groupe, après 13 ans d’existence, aurait pu poursuivre sa route comme il
l’a toujours (bien) fait.
Mais un événement inattendu s’est produit au pays tranquille d’Alkabaya.
“Nous étions en résidence en mars 2021 dans une ferme en Haute-Loire, raconte Bastien, on essayait
de nouvelles chansons, et un soir pour la première fois, on a branché un synthétiseur, on a enregistré
quelques trucs pour plaisanter et on est allé se coucher”.
Le lendemain au réveil, c’est la révélation. Leur musique, jusqu’alors acoustique, sonne fichtrement
bien avec ces quelques pincées d’electro !
2022, Alkabaya s’offre une mise à jour.
“On a décidé d’explorer cette nouvelle voie. poursuit Bastien. J’aime beaucoup ce que font Grand
Corps Malade, Gaël Faye, ou Stromaé, ce sont des références pour nous avec ce virage musical”. Si
l’Alkabaya nouveau est arrivé, il conserve l’essentiel de l’ADN qui fait que l’on aime le quatuor. Des
compositions solides, des textes bien ficelés et cette énergie hautement communicative qui émane
d’un collectif déjà bien rodé.
Bastien connaît la musique.
A Saint-Etienne, il a d’abord chanté dans les bars, pour des gens pas toujours attentifs. La bonne
école. A 15 ans, il découvre la 2 guitare et la chanson française. Il est le pote qui joue de la gratte
dans les soirées entre amis et reprend les classiques made in France, et ce qu’il ressent quand il joue
en petit comité, il rêve de le vivre à grande échelle. Mais pour cela, il lui faut des chansons rien qu’à
lui. Un déclic survient.
“J’ai lu un article qui m’a frappé, l’histoire d’un jeune africain qui a dû quitter son pays pour la
France, je pensais à ce qu’il devait ressentir, quitter contraint et forcé un pays qu’il aime pour
l’inconnu. J’ai écrit mon premier texte en pensant à lui. Ça m'a débloqué, même si aujourd'hui
encore, je n’arrive pas à écrire sur moi, sur ma vie”
L’égo-trip, très peu pour lui. Bastien écrit sur le partage, l’union, l’échange, et voyager en solitaire n’a
jamais été son but. “Je ne conçois la musique que de manière collective” prévient-il.
Et depuis qu’Alkabaya a injecté quelques gouttes d’électro dans son moteur, c’est un processus
d’écriture et de composition presque “pimpé” que pratique aujourd’hui le chanteur-guitariste.
“Avant je bossais avec ma guitare et un carnet. Maintenant j'y ajoute un ordinateur. J’ai retrouvé un
côté ludique à la composition avec l’informatique, alors que j’y étais plutôt réfractaire je dois le
reconnaitre. C’est génial de se réinventer. Pour nous tous, c’est une redécouverte de notre métier,
de notre groupe, maintenant, on a hâte de présenter nos dernières créations sur scène ! ”