Contrairement à se que l'on pourrait croire en l'écoutant, Emilie Simon n'est pas venue au monde dans le grand Nord, mais le 17 juillet 1978 à Montpellier. Un père ingénieur du son et une mère coiffeuse et mélomane : tout la prédestinait à emprunter une voie musicale.
Après sept années d'études du chant lyrique au Conservatoire national de Montpellier, Emilie Simon choisit le cycle de musicologie de la Sorbonne (Paris) où elle obtient un DEA, puis se perfectionne en électro-acoustique et ingénierie sonore à l'IRCAM. Formée pour devenir un compositeur ou chercheur dans le domaine contemporain, ce solide bagage l'amène pourtant à emprunter une autre voie, celle de la chanson electro-pop, plus en rapport avec son penchant pour le rock sombre de The Velvet Underground.
Un premier album paraît en février 2003, récompensé l'année suivante par une Victoire de la musique dans la catégorie « musiques électroniques », tant Emilie Simon fait montre de son goût pour les expérimentations sonores et les collaborations avec la pointe de la scène electro anglaise. Mais le public suit timidement. Le succès intervient finalement par le biais de la bande originale du film La Marche de l'Empereur (2005), récompensée par une nouvelle Victoire dans la catégorie dédiée, cependant remplacée dans les cinémas d'outre-Atlantique.
Sa carrière désormais lancée, Emilie Simon se tourne vers la scène. Le 1er juillet 2005, elle se produit au festival des Eurockéennes de Belfort, accompagnée par un orchestre classique, la Synfonietta, et l'ensemble Percussions-Claviers de Lyon, pour un concert plus proche du happening contemporain que de l'évènement pop. Sa griffe si particulière est basée sur des chansons sophistiquées faisant appel à une pléiade d'instruments parfois créés sur-mesure et une voix fragile, en adéquation avec l'atmosphère ouatée de son troisième album Végétal (mars 2006). Une troisième Victoire vient gâter l'enfant prodige de la pop française, adepte des reprises décalées de The Stooges ou de Nirvana sur le CD et DVD live À l'Olympia (mars 2007).
Emilie Simon appose encore plus son empreinte sur l'electro française en 2009 avec The Big Machine. Elle doit affronter le 15 septembre 2009 le décès tragique de son compagnon et producteur François Chevalier, terrassé par les suites de la grippe A. L'artiste lui déde logiquement l'album suivant Franky Knight, paru en 2011 et servant en partie de bande originale au film des frères Stéphane et David Foenkinos, La Délicatesse. Quant à « Jetaimejetaimejetaime », il figure au générique du film Quand je serai petit sorti en 2012.
Après un unique concert Salle Pleyel à Paris, la musicienne et interprète retourne en studio afin de peaufiner son sixième album Mue, marquant son retour à la langue française. Le recueil sorti en mars 2014 est appuyé par le titre « Menteur » livré en premier extrait et comporte, outre dix nouvelles compositions, sa reprise du « Wicked Games » de Chris Isaak. Un deuxième extrait, « Paris j'ai pris perpète », précède sa sortie.