Descendant d'immigrés italiens, Michael Bublé est né le 9 septembre 1975 à Burnaby, en Colombie-Britannique, l'un des états anglophones du Canada. Son grand-père est le premier membre de sa famille à se soucier de son éducation musicale en lui faisant découvrir le jazz.
Bublé, qui était alors un jeune homme nourri d'influence rock tombe immédiatement amoureux de cette musique chaude venue du passé. Dès lors, sa passion se transforme en obsession, le garçon se montrant avide de découvrir tout ce qui touche au jazz et à la soul.
Bien décidé à faire du jazz sa profession, Bublé enregistre plusieurs démos entre 1996 et 2002 avec lesquelles il ne parvient cependant pas à convaincre les grandes maisons de disques de miser quelques dollars canadiens sur lui. Les titres issus de First Dance, Babalu ou Dream sont certes diffusés dans les clubs spécialisés ou les radios dont la programmation est axée sur le jazz, mais il ne semble pas destiné à évoluer au-delà d'un public de fans.
Travaillant occasionnellement pour le cinéma, il reçoit un prix pour deux chansons présentes sur la bande originale de Here's to Life d'Arne Olsen, ce qui lui rapporte une petite notoriété dépassant le cadre strict des aficionados de jazz et de soul. Se collant à plusieurs métiers artistiques et ne renonçant pas forcément à une carrière d'acteur, Bublé peut aussi être vu dans deux épisodes de la série TheX-Files.
Mais c'est surtout son culot qui va lui permettre de décoller. Ayant l'occasion de rencontrer l'homme d'affaires et politicien Michael McSweeney, proche du parti progressiste-conservateur de Martin Brian Mulroney, ancien premier ministre du Canada. N'hésitant pas à faire sa propre promotion devant le millionnaire, Bublé se voit invité pour animer le mariage de la fille de l'ancien député de Charlevoix. Pas bégueule et culotté, le jeune homme n'hésite pas à confier un CD en mains propres à Mulroney en guise de présent. Quelques temps plus tard, Michael Bublé est contacté par David Foster, producteur réputé de la Warner qui a été persuadé par l'ancien premier Ministre de tout le potentiel du chanteur. Accédant enfin à une maison de disques internationale et nanti d'un confortable budget pour l'enregistrement d'un premier album en 2003, appelé Michael Bublé.
Succès immédiat, Michael Bublé se classe dans les dix premiers albums des classements canadien et britannique, et fait une entrée timide dans les charts américains. Reprenant un titre de Dean Martin (« Sway ») et un autre de Georges Michael (« Kissing A Fool »), Bublé joue la sécurité mais s'impose comme un authentique successeur de Dino Crocetti, tout en modernisant le concept même du crooner. Avec sa tête sympathique, ses beaux costumes et sa voix d'or, Michael Bublé reprend pour lui le concept de « chanteur pour ces dames », même si la reprise d'un titre de George Michael lui vaut de passer un temps pour gay, assertion qu'il balaye d'un revers de la main en s'affichant très vite avec les actrices Debbie Timuss, puis Emily Blunt.
Après un mini-album de Noël remarqué, Bublé sort son deuxième album studio en 2005, It's Time. Là encore, c'est une fracassante réussite et s'il reprend quelques titres de Ray Charles ou des Beatles, Bublé démontre qu'il possède un vrai talent pour l'écriture en plus de la composition. Il décroche un Juno Award, l'équivalent des Victoires de la musique. Tournée internationale, bandes originales de films, caméos au cinéma ou invitations récurrentes dans des shows TV, Bublé est partout, assurant son statut de star internationale.
Un EP en 2006 annonce la sortie imminente de Call Me Irresponsible, son troisième album studio. Et cette fois, sa maison de disques insiste énormément sur une promotion américaine, afin de tenter de conquérir le public des Etats-Unis. Coup de « chance » pour l'artiste, le crooner Tony Bennett qui devait assurer un numéro de chant sur le plateau de la très populaire émission American Idol (l'équivalent américain d'A la recherche de la Nouvelle Star) est obligé d'annuler au dernier moment pour raisons de santé.
Bublé est là, sur le qui-vive pour s'engouffrer dans le vide laissé par l'interprète de « Capitol City » et passer en direct devant des millions de foyers américains pour chanter le titre «Call Me Irresponsible», le premier single tiré de l'album du même nom. La même année, la chanteuse de R&B Toni Braxton annonce son intention d'enregistrer un duo avec lui. Le public américain, d'abord réticent, devient friand des vocalises et du physique de jeune premier du successeur de Frank Sinatra.
Fin 2009, l'album Crazy Love transformé en best-seller achève sa conquête du territoire américain avec les hits « Haven't Met You Yet » et « Baby You've Got What It Takes » en duo avec Sharon Jones. Invité à ouvrir la cérémonie des Jeux Olympiques d'hiver 2010 à Vancouver, Bublé rafle quelques semaines après quatre Juno Awards pour cet album dont est tiré le nouveau hit « Hollywood ». Fin 2011, le crooner succombe à la tradition des chansons de Noël sur l'album Christmas où apparaissent des duos avec The Puppini Sisters (« Jingle Bells »), Shania Twain (« White Christmas ») et la Mexicaine Thalia (« Feliz Navidad »).
Jazz et pop font toujours bon ménage sur To Be Loved (2013), où l'actrice Reese Witherspoon, Bryan Adams, The Puppini Sisters et Naturally 7 viennent partager des duos avec le crooner canadien. Dans l'album suivant Nobody But Me (2016), comprenant des compositions originales dont une signée Harry Styles et Meghan Trainor, qui chante sur « Someday », le rappeur Black Thought l'épaule sur le morceau-titre. Apprenant que son fils Noah est atteint d'un cancer du foie, Michael Bublé marque une pause dans sa carrière pour l'assister dans sa chimiothérapie. Il revient néanmoins en 2018 pour proposer l'album Love, constitué d'une dizaine de reprises de standards du jazz vocal et de duos avec Cécile McLorin Salvant sur « La Vie en rose » et Loren Allred sur « Help Me Make It Through the Night ».