Formé à Londres en 1983, Bronski Beat est composé de Jimmy Somerville (chant), Steve Bronski (claviers, percussions) et Larry Steinbachek (claviers, percussions). Groupe totalement imprégné de son époque (jouant à fond la carte « synthés »), la formation commence à se faire connaître dans les clubs londoniens et acquiert une notoriété qui se concrétise en 1984 avec la sortie de The Age Of Consent, leur premier album studio porté par le succès des titres « Smalltown Boy », « Why » et de la reprise de Gershwin, « It Ain’t Necessarily So ».
Militants
Triomphe pour le groupe qui voit son album classé au sommet des charts britanniques et devient l’une des valeurs sûres de la « synthpop » anglaise. Se présentant comme un groupe de gays militants (même si tous les membres ne le sont pas), Bronski Beat ne cible pas particulièrement cette catégorie d’auditeurs, même s’il fait un carton auprès des homosexuels, réputés pour être à l’avant-garde des modes.
Classique de discothèque
L'album contient un des plus grands classiques de discothèque de tous les temps, le duo avec Marc Almond sur « I Feel Love,Johnny Remember Me ». Cette reprise de Donna Summer et d'un classique de John Leyton (No 1 en 1961) est augmenté de passages de « Love to Love You Baby », toujours de Donna Summer. Il est qualifié à sa sortie « d'hymne à la gaytitude » tant Jimmy Somerville et Marc Almond s'en donnent à cœur joie et rivalisent de minauderies dans leur chant et leur attitude.
Droit des homosexuels
Dans la lignée de Boy George ou de Wham !, Bronski Beat multiplie les allusions plus ou moins voilées dans ses textes et se montre assez militant dans la défense des droits des homosexuels (le gay-bashing, consistant à agresser physiquement les personnes soupçonnées d’homosexualité était alors une pratique à la mode dans la jeunesse britannique... et n’était d’ailleurs pas l’apanage des groupes de petits blancs d’extrême-droite. Les communautés indiennes, pakistanaises, sikhs et jamaïcaines comportaient elles aussi leur lot de petits crétins faisant du « cassage de pédés » leur sport favori).
Des cent et des mille
L’année suivante voit l’enregistrement du second album du groupe (Hundreds and Thousands) quelque peu perturbé par les prises de bec régulières entre Steve Bronski et jimmy Somerville qui se situent politiquement aux antipodes l’un de l’autre. Malgré les tentatives de conciliation de leur manager, Mike Thorne, le divorce est consommé bien avant la sortie de Hundreds and Thousands ; c’est Jimmy Somerville qui quitte Bronski Beat en claquant la porte. Le groupe continue quelques temps, sans jamais se remettre du départ du garçon venu d'une petite ville.