Né en 1978, A Filetta est originaire de la région de Balagne, située en Haute-Corse. Il voit le jour sous l'impulsion de Michel Frassati, alors instituteur. Le nom de l'ensemble fait référence aux fougères, comme symbole de fidélité à la terre natale. La composition du groupe varie au fil des ans, Michel Frassati quittant lui-même le groupe, les sept chanteurs gardant en commun d'être d'ardents défenseurs de la complexité des polyphonies corses. A Filetta ne se contente pas de suivre la tradition, et offre les tonalités des chants corses aux répertoires de la musique sacrée, contemporaine, ou aux métissages des musiques du monde.
Le groupe débute sa carrière en 1981 avec l'album Machja n'Avemu Un Altra et attire bientôt l'attention pour la richesse de ses oeuvres. En 1992, Ab'Eternu reçoit un Diapason d'or et deux ans plus tard, Una Terra Ci He un « Choc » du Monde de la Musique. En 1997, Passione récolte les deux récompenses. A Filetta commence alors à élargir son horizon en participant à la bande originale du film Don Juan de Jacques Weber (1998). L'année suivante, la formation corse reçoit, avec Bruno Coulais, le César de la meilleure musique de film pour Himalaya, l'enfance d'un chef. En 2001, le film Le Peuple migrateur de Jacques Perrin bénéficie du travail conjoint de Bruno Coulais et A Filetta.
A Filetta ne se réduit pas à ses seuls enregistrements, le groupe écrit pour des spectacles de danse ou de théâtre, compose un requiem en 2004 et partage la scène ou les studios avec Paolo Fresu ou Danyèl Waro. Impliqué dans la solidarité corse, sans cautionner l'extrémisme et les dérives, l'ensemble reste concrètement présent en Balagne, créant en 1989 les Rencontres de Chants Polyphoniques de Calvi. Ce parcours singulier et exemplaire se voit couronner en 2009 par le coffret CD et DVD Trent'Anni Pocu, Trent'Anni Assai, comprenant un concert filmé et un documentaire réalisé par Cathy Rocchi.
En 2011, l'ensemble vocal s'illustre du côté du jazz avec le trompettiste Paolo Fresu et bandéoniste Daniele di Bonaventura pour l'album Mistico Mediterraneo. La même année, il interprète la composition de Jean-Claude Acquaviva, Di Corsica Riposu, Requiem pour deux regards, créée au festival de Saint-Denis, puis publie Pé a Scusa, un recueil de reprises et de pièces originales. L'album Castelli qui suit en 2015 réunit des compositions sacrées ou profanes écrites pour le cinéma, le théâtre ou la danse.