Fans avant tout des Clash, de Madness, de Lee « Scratch » Perry et des Specials, Matt McManamon (chant et guitare) et Ben Gordon (guitare et claviers) se connaissent depuis l'enfance. Vers leur majorité, ils rencontrent au lycée Charlie Turner (basse) et Bryan Johnson (batterie), issus d'une bande rivale de la leur, mais ils deviennent vite des copains et se lancent dans la musique, ceci en 2001. Ils sortent d'abord sous le nom Pinhole, puis Resthome, deux EP's (sur Thrill City Records et Too Nice Records), jouent en première partie de Green Day et sont même invités par John Peel à faire une séance à la BBC. Après une courte pause, ils décident en 2003 de repartir à zéro et de se renommer The Dead 60's, empruntant à une expression en vigueur dans les clubs de leur ville (« ce que tu fais, ça sonne sixties à mort ! »), souhaitant aussi par ce biais faire un peu table rase du glorieux passé de leur ville.
Peu après, ils rencontrent le producteur Central Nervous System et trouvent aussi sur leur route le label Deltasonic (The Coral, The Zutons), qui les signe. C’est en 2004 qu’ils sont remarqués pour de bon, d'abord avec la chanson « You're Not The Law », puis avec l’excellent « Riot Radio », qui paraît en single (avec en face B une reprise du « Seven Nation Army » des White Stripes) et devient un tube raisonnable (numéro 30 en GB), matraqué sur toutes les radios rock. « The Last Resort » sera le troisième simple et il marchera encore mieux que « Riot Radio » (numéro 24).
En mai 2005, un album complet, The Dead 60's, voit enfin le jour, en édition anglaise et américaine et en version limitée aussi, en double CD. Il reprend tous les singles et, conformément à la tradition du ska et du reggae, leurs chansons ont été confiées à des DJ’s et ont fait l’objet de remixes dub, qui sont présentés sur le deuxième disque. Ils tournent alors sans discontinuer, se rendant même aux Etats-Unis, où « Riot Radio » a été très remarqué par les antennes alternatives. Comme Kasabian ou The Thrills avant eux, Social Distorsion les prend en première partie et Morrissey (pour lequel ils essuient aussi quelques plâtres) leur apporte sa caution. En novembre 2007, ils retourneront même l'ascenseur à un de leurs mentors, Terry Hall, des Specials, en l'invitant à chanter avec eux lors d'un concert.
Leur deuxième album, Time To Take Sides, plus « pop », est enregistré à New York et voit le jour en août 2007, ainsi qu'un single, « Stand Off », mais, bizarrement, le disque paraît uniquement en France, pays où ils semblent connaître leur plus forte popularité : ils participeront le 21 juin à la fête de la Musique, place de la Bastille, et donneront peu après une série de show-cases acoustiques dans l'Hexagone. Pourtant bien accueilli chez nous, Time To Take Sides est pour l'instant inédit dans le reste du monde (même en Grande-Bretagne !) et semble destiné à le demeurer, puisqu'après quelques mois de rumeurs, le groupe a annoncé en février 2008 sur son MySpace sa séparation, sabordant en même temps son site officiel. Désormais, le public est donc privé des Dead 60's - jusqu'à ce que Liverpool ironise sur une autre décennie et les amène à se trouver encore un nouveau nom ?