Roberto Carlos Braga est né le 19 avril 1941 à Cachoeiro de Itapermirim (Espirito Santo) à l'est du Brésil. Il débute dans la chanson dans les années soixante, où il fait partie du mouvement dit de la "jovem guarda", une nouvelle vague musicale à la brésilienne qui introduit de la pop dans la bossa nova. Son premier album Louco por Você en 1961 est un échec et ne laisse pas présager de la suite de sa carrière.
Roberto Carlos tâte alors un peu du rock, mais s'épanouit vite dans un registre romantique. Il prend alors les habits du séducteur désabusé, un peu mauvais garçon mais grand coeur et se met à enchaîner les hits à un rythme frénétique. « Não quero ver você triste », « Lobo Mau », « A garota do baile », « Não é papo pra mim » « Parei, olhei », « História de um homem mau », « Quero que vá tudo pro inferno », « Esqueça », « É papo firme », « Mexericos da Candinha », « Eu te darei o céu », « Nossa canção », « Namoradinha de um amigo meu », « Eu sou terrível », « Quando », « Só Vou Gostar de Quem Gosta de Mim », « Como é grande o meu amor por você », et leurs titres explicites font tous rêver les midinettes locales et les disques de Roberto Carlos se vendent par millions.
Les années soixante-dix et quatre-vingt voient encore s'amplifier le mouvement. Non content de régner sur le monde lusophone, Roberto Carlos enregistre en espagnol et s'impose comme une star dans toute l'Amérique Latine. Ne reculant devant rien, Roberto Carlos enregistre aussi en anglais et en français, mais sans vraiment séduire au-delà du monde latino. C'est une nouvelle moisson de tubes avec des titres comme « Emoções », « Cama e mesa », « Fera ferida », « O côncavo e o convexo » « Caminhoneiro » qui est l'un des titres les plus diffusés en radio au Brésil, « Verde e Amarelo », « Pergunte pro seu coração », « Dito e feito », « Tanta solidão » , et tant d'autres. D'autant qu'en prenant de l'âge, Roberto Carlos ajoute une inspiration religieuse à ses chansons, tranquillisant ainsi les bonnes âmes qu'il a tourmentées de sa voix de velours.
En 1986, Roberto Carlos reçoit le Grammy Award de meilleur album de pop latino pour Tolo. Alors qu'il commence à être considéré comme ringard au Brésil même dans les années quatre-vingt-dix, il est redécouvert par une nouvelle génération d'artistes qui reprennent ses titres. Devenu une part du patrimoine national brésilien au même titre que Pelé, il est lui aussi surnommé "le roi". Le décès de son épouse en 1999 pousse Roberto Carlos à une semi-retraite surtout à partir de 2008. Ce qui ne 'empêche pas de célébrer avec faste ses cinquante ans de carrière par un concert grandiose au mythique stade de Maracana à Rio de Janeiro.
Moins connu en France que Julio Iglesias, Roberto Carlos en est une variante brésilienne somme toute assez proche. Les albums Roberto Carlos : 30 Grandes Canciones en 2006 et En Vivo en 2008 sont suffisants pour découvrir un répertoire qui a tendance à se répéter de chanson en chanson. Roberto Carlos n'en est pas moins un auguste représentant d'une race en voie de disparition, le chanteur de charme qui assume parfaitement un romantisme que les esprits matérialistes peuvent qualifier de désuet.