Vous entendez le bruit du T-Max qui gronde ? Il s’approche, il accélère. Le bruit du véhicule se mêle aux cris de la foule électrisée, qui a sorti ses meilleurs survêtements de football pour danser sur les rythmes estivaux. Pas de doute : Marseille, le meilleur centre de formation du rap des années 10, a encore accouché d’un phénomène. Cette fois-ci, il vient du quartier de la Marine Bleue, est originaire des Comores, et cumule déjà des dizaines de millions de vues sur ses clips. Musique décomplexée et artiste super-productif, Elams s’insère sans freiner dans la voie de ces artistes qui font réveiller l’été, dynamiter les playlists et ambiancer les soirées.
Elams, c’est la simplicité et la street. Instinctive et sucrée, sa musique est un symbole d’une jeunesse marseillaise, à mi-chemin entre des histoires liées à la rue et des instants chaleureux de vie. Sur des rythmiques ensoleillées du type de celles qui n’arrêtent pas de faire le succès d’artistes comme JuL, Naps ou L’Algérino, Elams se distingue avec une intensité contagieuse et des gimmicks imparables. Aux lignes de basses funky se mêlent les rythmiques rapides qui invitent le soleil à la cité, les sourires sur les snaps. Idéal pour une génération amoureuse de la pop urbaine, bercée à l’autotune et aux “r” roulés à l’espagnole. Histoires d’amour, histoires de rue, la jeune crapule de Marseille s’adresse à tous les publics. Lui qui n’a pas grandi avec son père ne se lasse pas de laisser transpirer l’amour qu’il a pour son jeune fils. La musique d’une jeunesse qui parfois, va trop vite, mais qui sait assumer.
Ce n’est pas uniquement grâce à la musique qu'Elams a su se distinguer, mais aussi par son style de vie et sa communication. C’est depuis la prison de Luynes dans les Bouches-du-Rhône qu’il tourne au portable son clip “Prétoire” sorti début 2017, où il avait été incarcéré depuis juillet 2014. Créant la polémique et relançant le débat problématique de l’utilisation des téléphones au sein des prisons, Elams fait coup double en faisant parler de lui, et se rendant identifiable pour ceux qui sont passés par la case prison, ou qui ont des proches qui ont connu cette vie. À la manière du rappeur Fianso, Elams va également tourner dans différentes cités françaises des clips, excitant les locaux, ameutant la police et générant le buzz. En harmonie avec son temps, Elams est un homme de réseaux : généreux en partage sur Snapchat, et en musique avec de nombreux projets et clips pour satisfaire ses fans.
Indépendant et autonome, il s’associe avec le label AllPoints début 2018 et sort les singles “Vamos” et “Ma Beauté”. Il compte à son actif pas moins de trois albums, tous sortis en 2016, et une mixtape. Ceux qui ne l’ont pas connu suite à son apparition sur l’album Capo Dei Capi d’Alonzo ou au Planète Rap de Djadja & Dinaz le découvriront certainement sur son projet à venir, intitulé Ce que l’on vit, disponible le 6 juillet. En 2016, il sortait le morceau “Hollande”. En 2017, il demandait “et il va faire quoi le président Macron ?”. Nul doute qu’il faut déjà compter sur Elams pour toujours être là en 2022 et s’adresser au prochain ou à la prochaine chef de l’État français.
Shkyd