Fils d'un Palestinien et d'une Philippine, le guitariste Hanni El Khatib naît en 1981 et grandit à San Francisco avant de déménager pour Los Angeles et exercer son métier de musicien.
Passionné par le rock'n'roll, du modèle original Elvis Presley à ses enfants illégitimes The Cramps, Nick Cave et The White Stripes, le singer-songwriter est repéré par le label Innovative Leisure, filiale de Stones Throw Records, qui l'affecte directement dans un studio. Le premier trimestre de l'année 2011 voit la sortie de deux singles dévastateurs, dans un style mêlant rockabilly hirsute et garage rock : « Build Destroy Rebuild » et « Dead Wrong ». Par ailleurs, Hanni El Khatib montre son éventail en distribuant des reprises enflammées de « You Rascal You » (connue dans l'Hexagone sous le titre « Vieille canaille », popularisé par Serge Gainsbourg) et de « I Got a Thing ». Cette dernière signée Funkadelic est choisie par la marque Nike pour son nouveau spot publicitaire.
Hanni El Khatib dit de ses chansons qu'elles peuvent être comprises par des personnes « qui se sont fait tirer dessus ou sont passées sous un train ». Heureusement, il n'est nul besoin d'avoir subi l'un ou l'autre pour assister à ses concerts enfiévrés, livrés avec son batteur et ami d'enfance, Nicky Fleming-Yaryan. Tous deux participent au festival texan South by Southwest en mars 2011 et Bonnaroo en juin puis font les premières parties de Florence and The Machine.
En septembre 2011 sort le très attendu Will the Guns Come Out, premier album d'Hanni El Khatib. Succès-surprise sur la longueur suivi d'une tournée européenne, ce premier jet ne reste pas longtemps orphelin puisqu'en avril 2013 arrive son successeur Head in the Dirt, produit par Dan Auerbach, guitariste de The Black Keys. L'album, dans un style garage rock vintage plus ouvert et policé, est précédé des extraits « Penny » et « Family ».
Objet d'un engouement sur les deux rives de l'Atlantique, le rocker gominé et tatoué a eu le temps de s'habituer aux tournées-marathon. C'est avec ferveur qu'il accomplit son devoir avant de retrouver les studios. Cloîtré pendant un mois à Los Angeles, c'est seul qu'il produit les onze titres de son troisième album Moonlight, paru au début de l'année 2015. A la fin de celle-ci, il doit assurer un concert au Bataclan, à Paris, mais les évènements tragiques qui s'y déroulent le contraignent à annuler. Touché par ce qui s'est passé, il met ce temps à profit pour enregistrer de nouveaux titres. Il est épaulé par le producteur Jonny Bell qui conduit les sessions dans l'enceinte des Jazzcats studios de Long Beach. Les deux hommes en ressortent avec Savage Times, un disque concerné par le monde qui l'entoure. Il est publié en mars 2017.