Né le 10 mai 1955 au Tampon, à La Réunion, Danyèl Waro (créolisation du nom Daniel Hoareau) découvre le maloya en 1973.
Subjugué par cette musique jouée par les esclaves de l'île sous la colonisation, combinant des influences africaine, malgache et indienne, il décide de la faire revivre dans ses chansons interprétées en créole réunionnais en s'inspirant des chansons de Georges Brassens qu'il apprécie beaucoup.
Symbole de revendication identitaire, le maloya était interdit par les autorités. Danyèl Waro s'emploie à le sortir de l'ornière et s'en servir pour ses textes engagés. En autodidacte, il crée ses propres instruments de percussion comme le kayamb, le bobre ou le rouleur. Incorporé dans l'armée en métropole, il refuse de porter l'uniforme, ce qui lui coûte deux années de prison. Détenu centre d'Ecouvres, il écrit les textes de ses chansons en créole (Romans ékri dan la zol an Frans, 1978).
De retour dans l'île fin 1975, Danyèl Waro donne ses premiers concerts lors de fêtes kabars tout en s'investissant en politique. Il commence à enregistrer tardivement, son premier album Gafoum sortant en 1987, assorti d'un recueil. Après une invitation au Japon et le festival Africolor 93 sortent Batarsité en 1994, Foutan Fonnker en 1999 et Bwarouz en 2002. Le suivant, Somminkèr (2003), réalisé avec l'harmoniciste Olivier Ker Ourio, se rapproche du jazz.
Danyèl Waro se produit régulièrement en métropole avec son emblématique kayamb. En 2003, il participe à l'album hommage à Alain Peters Restl'a Maloya avec René Lacaille, Tikok Vellaye, Loy Ehrlich, Joël Gonthier et Bernard Marka, puis enregistre Grin n Syel sorti en 2006. L'année suivante, il s'associe à Titi Robin pour la création du spectacle Michto Maloya.
L'année 2010 voit le couronnement de la carrière de Danyèl Waro, sacré artiste de l'année lors du festival Womex. Dans la foulée sort le double album Aou Amwin, enregistré avec l'ensemble corse A Filetta et le chanteur Tumi Molekane, du groupe sud-africain Tumi & the Volume. En 2013 sort l'enregistrement en public Kabar, qui contient ses plus grands titres et une nouvelle chanson. Après sept années de pause discographique, le chanteur et poète réalise Monmon (2017), un album hommage émouvant aux mères de famille de la Réunion.