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Comme toutes les belles histoires, la saga de The Gathering débute en famille, dans une petite bourgade hollandaise lorsque deux frères amateurs de hard rock, Hans et René Rutten décident de monter leur propre formation de heavy metal. Le premier est batteur, le second flûtiste et guitariste et, dès 1989, ils commencent à chercher d’autres musiciens susceptibles de les accompagner sur scène.
Le guitariste Jelmer Wiersma, le chanteur Bart Smis , le clavièriste Frank Boeijen et le bassiste Hugo Prinson Geerligs rejoignent les deux frères et la petite bande, nourrie de références à l’heroic fantasy se donne le nom de The Gathering (l’Assemblée), inspirée du nom dont s’affuble le cercle des Immortels du très bon Highlander mais aussi de ses suites plus discutables dont ils sont pourtant fans.
Les années doom metalLe heavy metal des débuts cède bientôt la place à des rythmes death, plus brutaux, plus rageurs et plus sombres, même si, déjà, des instruments moins conventionnels comme les flûtes, les triangles ou le piano s’ajoutent aux ustensiles plus traditionnels du rock que sont les guitares électriques et la batterie. Se faisant un nom dans le petit milieu du hard rock hollandais, The Gathering enregistre un premier album en 1992. Always rencontre un petit succès, dû essentiellement à la présence de la chanteuse Marike Groot sur certains des titres.
Les musiciens, d’ailleurs, comprennent immédiatement la plus-value artistique que représente une voix féminine et, pour l’album suivant, le live Almost a Dance en 1994, débauchent Martine Van Loon. Le résultat est artistiquement intéressant, mais le succès commercial décevant malgré une notoriété accrue grâce à une tournée en première partie de Morbid Angel. La voix de Van Loon est certes suave, mais elle ne colle pas complètement au style que veut se donner The Gathering qui ne reste qu’un groupe de death metal comme il en existe des dizaines à travers les Pays-Bas, celui-ci présentant juste la particularité de disposer d’une voix féminine.
Anneke van GiebsbergenVan Loon, elle, ne poursuit pas l’aventure, rejoignant le groupe Orphanage. Cependant, l’une des choristes ayant participé à l’enregistrement d'Almost a Dance, attire l'attention des musiciens de The Gathering. Elle s’appelle Anneke van Giebsbergen : c’est une soprano douée, elle est belle et son timbre est en parfaite conformité avec les riffs du groupe. Engagée en remplacement de Van Loon, elle impose très vite ses vues à ses collègues. Désormais, terminé le sous-Morbid Angel, The Gathering doit se trouver une identité bien à lui.
Passant d’un doom metal basique à un metal atmosphérique plus fluide et esthétiquement mieux servi par la voix de la soprano, le groupe enregistre Mandylion, en 1995, qui connaît un succès fulgurant, porté par le timbre puissant mais cristallin de Van Giebsbergen et le titre « Strange Machines », inspiré par le film La Machine à explorer le temps, de Georges Pal. Pianos, flûtes, et instruments classiques sont exploités au mieux et le groupe détonne dans la galaxie du doom et du death devenant résolument « autre ».
Trip rockEn 1997, Nighttime Birds rencontre également le succès, mais un succès moins mérité – comme le souligne alors la critique – car The Gathering n’a pas vraiment fait d’efforts de composition, se contentant de reprendre les grosses ficelles du succès de Mandylion. Plus le temps passe, et plus le groupe évolue vers un style à la fois ésotérique et planant, se rapprochant presque de groupes comme Dead Can Dance ou Visionary Dreams, ce qui déroute une partie de leur public venu avant tout pour pogoter furieusement et pas forcément entrer en transe devant les trilles de van Giebsbergen. The Gathering se définit d’ailleurs désormais comme un groupe de « trip-rock », et non plus comme une formation de death.
Fatalement, cela influe sur son audience qui évolue de gros chevelus sautillants à sensibles demoiselles éthérées et gothiques. En 2000, lassés de l’influence de leur label Century Media qui persiste à sortir leurs albums dans la catégorie doom metal, ils prennent leur destin en main en créant Psychonaut Records, après la parution du pourtant excellent If_then_else (2000). Souvenirs est le premier CD qu’ils sortent sous leurs propres couleurs en 2003 : là encore, c’est un triomphe. Un triomphe marqué cependant par une guéguerre juridique incessante avec leur ancienne maison de disques qui ne veut pas laisser s’échapper la poule aux œufs d’or.
Le grand départEn 2004, Geerligs quitte le groupe, remplacé par Marjorie Kooijman. Home, entièrement écrit par Van Giebsbergen sort en 2006 mais marque l’épilogue de la carrière de la charismatique chanteuse aux côtés de The Gathering, partie tout d’abord chanter quelques titres sur Smear Campaign de Napalm Death avant de se consacrer à son projet personnel : Agua de Annique. Petit séisme chez les fans. The Gathering restera t’il The Gathering sans sa soprano ?
Pendant quelques temps, le groupe semble effectivement au bord du dépôt de bilan. La sortie d’une compilation à tirage limité, Sand and Mercury - The Complete Century Media Years laisse fortement présager du pire pour la pérennité du groupe, cet ultime compilation semblant annoncer un arrêt total des activités dans un court laps de temps. Fin 2008, cependant, Hans Rutten annonce que The Gathering a recruté une nouvelle chanteuse. Silje Wergeland (ex Octavia Sperati) fait son entrée pour l'album The West Pole qui voit le jour en mai 2009.
