L'Américaine Madeleine Peyroux, née à Athens (Géorgie), en 1974, est l'une des plus grandes chanteuses de jazz de sa génération, présente sur la scène internationale depuis le milieu des années 1990.
Adolescente, elle commence à s'intéresser à la musique et au chant au cours d'un séjour à Paris. À cette époque, son attention se porte sur les musiciens de rue qui exercent sur elle une certaine fascination. À la fin des années 1980, après avoir passé le chapeau dans le public pour The Riverboat Shufflers, les musiciens lui offrent une place de chanteuse à leurs côtés. Elle entre ensuite dans une autre formation, Lost Wandering Blues and Jazz Band, avec laquelle elle travaille une bonne partie du répertoire classique au cours de plusieurs concerts en Europe.
Elle rentre ensuite aux États-Unis pour entamer un début de carrière en soliste, accompagnée par de jeunes musiciens réputés de la scène new-yorkaise parmi lesquels James Carter et Leon Parker. Elle enregistre son premier album Dreamland, sorti en 1996, dans un style blues qui met en valeur au travers de standards la chaleur de son timbre de voix. Huit ans après la parution de ce premier album, Madeleine Peyroux lance un second recueil intitulé Careless Love (2004), paru sur le label Rounder. Celui-ci devient un best-seller dans la catégorie à forte concurrence du jazz vocal.
En août 2005, sa maison de disques Universal s'inquiétant de la voir disparaître à nouveau, engage un détective privé. La chanteuse s'est en fait discrètement installée à Paris. Madeleine Peyroux finit par revenir elle-même en 2006, année qui voit la sortie de Half the Perfect World. Elle revient en 2009 avec l'album Bare Bones, prouvant qu'elle n'a rien perdu de son talent avec des titres qu'elle compose elle-même et une voix considérée comme l'une des plus belles de la scène jazz contemporaine.
Compositions originales et reprises éclectiques sont au menu du cinquième album produit par Craig Street. Standing on the Rooftop voit défiler les pointures Allen Toussaint, Meshell Ndegeocello et Marc Ribot pour une réunion au sommet. En 2013, l'album The Blue Room couve une série de reprises soignées concoctées avec le producteur Larry Klein. Trois ans après suit Secular Hymns, ensemble varié de reprises qu'elle produit elle-même, marquant ses vingt années de carrière. L'album suivant Anthem (2018), qui marque le retour de Larry Klein à la basse et la production, doit son titre à une reprise de Leonard Cohen. Il comprend, entre autres versions et compositions originales, une mise en musique du poème Liberté de Paul Eluard.