Né le 19 novembre 1989 à Gardena, en Californie, Michael Ray Nguyen-Stevenson grandit à Compton, cité difficile de la banlieue de Los Angeles. Bien connue des amateurs de rap West Coast, cette ville est le berceau du gansta rap et du groupe culte N.W.A, comprenant Easy E, Dr. Dre et Ice Cube.
L'enfance de « Tiger », surnom trouvé par sa mère en raison de sa ressemblance avec le golfeur star Tiger Wood, n'a pas été simple. D'origine vietnamienne et jamaïcaine, Tyga est élevé sans son père. Il doit rapidement se débrouiller seul quand sa mère se fait incarcérer alors qu'il entre au lycée. Tyga emménage donc chez sa marraine à Compton et se met sérieusement au rap, écoutant en boucle ses modèles. Il étudie minutieusement les paroles et rappe sur les instrumentaux d'Eminem, d'artistes de Cash Money Records, de 2Pac ou de Nas, s'installant même un studio à domicile.
Délaissant complètement ses études, Michael Stevenson se crée également un nom de scène s'inspirant du surnom maternel. Il fait évoluer « Tiger » en Tyga et lui attribue un sens très spirituel, « To You God Always », car le rappeur est croyant. Il écoule ses premières mixtapes faites-maison auprès de ses amis (Young On Probation, 2007) et fait écouter ses démos à son cousin, Travie McCoy, leader du futur groupe à succès Gym Class Heroes. Impressionné par son talent, Travie décide de prendre Tyga sous son aile et l'invite à le rejoindre sur la tournée Young Wild Thing Tour, à l'automne 2007, avec notamment Fall Out Boy et Plain White T's.
Tyga sort pour la première fois de sa vie de Los Angeles, son ascension sera désormais fulgurante. Il rencontre Lil Wayne de nouveau grâce à son cousin et lui envoie de nombreux morceaux. Le rappeur de la Nouvelle-Orléans, fer de lance du « Dirty South Rap », décide de le signer sur son label, Young Money Entertainment. Son premier album, No Introduction, publié le 10 juin 2008, suscite un certain engouement. L'album contient notamment « Coconut Juice », single très efficace et dansant chanté en duo avec Travie McCoy ; Lil Wayne apparaît également en forme de clin d'oeil dans le vidéo clip. On sent bien sur ce disque l'influence de son mentor, et malgré son enfance à Compton, Tyga ne se place pas du tout dans la lignée du gansta rap. Ses influences sont clairement plus sudistes, entre OutKast et surtout Lil Wayne ou Lil'Jon pour le crunk.
Tyga participe ensuite à l'album collectif We Are Young Money (2009) qui regroupe les artistes signés sur le label de Lil Wayne. On le retrouve sur deux des trois singles issus de l'album, les très remarqués « Bedrock » et « Roger That ». Le jeune talent renoue ensuite avec la mixtape en sortant Fan of a Fan (2010), réalisée entièrement avec l'artiste de R&B Chris Brown. Le titre « Deuces » est un succès et se classe 14ème au Billboard Hot 100. Il s'attaque ensuite à la préparation de son deuxième album studio, Careless World: Rise of The Last King, qui comprend de très nombreuses collaborations. Outre l'incontournable Lil Wayne, s'y trouvent des duos avec la fine fleur du rap : Pharrell Williams, Nicki Minaj, Busta Rhymes, T-Pain, Chris Brown, Nas....
Ce second disque, bien plus travaillé que le premier, permet à Tyga de décrocher son premier tube solo avec « Rack City », certifié disque de platine (un million de ventes). L'album, publié en version digitale le 20 février 2012, sort dans les bacs le 12 mars 2012 et fait rentrer Tyga dans la cour des futurs grands rappeurs américains.
Cet enthousiasme est quelque peu tempéré par le recul de popularité noté en 2013 avec la sortie d'Hotel California. Tyga repasse à l'action en février 2015 avec l'album Fan of a Fan: The Album, version officielle élaborée avec Chris Brown. Réalisé en solo, The Gold Album: 18th Dinasty paraît en juin de la même année. Ce dernier, reporté à deux reprises pour de sombres histoires de label, comprend les participations de Boosie Badazz et Lil Wayne. Malgré la production de Kanye West, il collecte de maigres ventes.
