Pour beaucoup, les premières années de "La Cafetera Roja", c’était "L’auberge espagnole",
le film de Klapisch sorti en 2002, porté par la magnifique B.O de l’ancien programmateur de
Nova, Loic Dury, un collectif hip hop, rock festif, bêtes de scène, bouffeurs de planches,
créateurs d’un “Eurorap” vitaminé de guitares et de batterie. Une famille qui se choisit à
l’oreille, à Barcelone, en 2008, multigénérationnels, mixtes, autodidactes, un cercle étoilé
sur un champ d’azur, un groupe européen.
Aurélia Campione (Chant/Guitare), Anton Dirnberger (MC/ Claviers), Chloé Legrand
(Guitare/Chœurs), Fiti Rodriguez (Chant/Basse/Chœurs), Jean Michel Mota
(Violoncelle/Chœurs) et Pierre Jean Savin (batterie/Chœurs) un combo prolifique avec déjà
4 albums et aujourd’hui, pour la première fois, un album tricoté à distance mais finalisé en
studio.
Un an de travail chacun chez soi, pour ce cinquième disque “Mozaik”, à sortir au printemps.
La Cafetera Roja, c’est le refus des étiquettes, ils ne sont pas rock, pas trip hop, pas reggae,
pas chanson, pas jazz, pas latino, leur gloubiboulga, c’est le temps qui l’a mijoté, la “sono
mondiale” s’y est invitée, leur langage, ils se le sont inventé. Ils sont aujourd’hui, “hip hop -
world“, tout autant que “rock-électro". En quittant Barcelone, leur espagnol se transforme, se
mélange au français, à l’allemand, l’anglais, ils fabriquent leur propre esperanto, leur son
transpire la joie du jouer ensemble.
Aujourd’hui, La Cafetera Roja, n’est plus l’auberge espagnole, elle est « L'Incroyable Histoire
de l'île de la Rose », un nouveau chapitre dans l’histoire du groupe, l’utopie de 1968, de
Giorgio Rosa, une plateforme de 400 m2 dans les eaux internationales, que l'ingénieur italien
fit reconnaître comme un Etat indépendant. Leur île pour ce disque est virtuelle, la batterie
devient percussion, puis séquence, puis de nouveau rythmique, oscille au gré du vent de
l’organique à l'électronique.
Chefs d’orchestre de ces heures d’expérimentations solitaires, Pierre Jean SAVIN, Anton
Dirnberger et Mathias Chaumet, magicien de l’ombre fondateur de leur label Green piste,
leur mission, produire et surtout reproduire, l’alchimie du groupe en studio.
“Mozaik”, ce sont tous ces bouts de sons, cousus, décousus, sifflés et recousus.
Une œuvre humaniste de citoyens du monde déracinés mais “Full of Hope”, des chansons
baignées d’amour et de liberté, solaires et parfois nonchalantes. On y devine des influences
west coast d’un Dr Dre sur “I don’t need you”, la créativité d'Outkast“ sur "Walk like That”. Le
disque s’ouvre sur un clair de lune rappé en allemand, “Moonlight”, puis réminiscence du
Trip hop anglais des 90’s, glisse doucement vers des gimmicks électro sur “One Eighty” pour
finalement, nous délivrer son message d’espoir, “C’est l’amour”, rencontre d’arpèges, de
sérénade espagnole et de flow reggae. on y croise aussi une Cumbia en anglais, “Escucha
Mi Son” et un ovni en dialecte autrichien, “Alter Schleger”.
Un souffle “Mozaik” pour se rappeler des joies de l’amitié, une tiède brise valsant sur une
robe couleur du temps.