Né le 18 décembre 1948 à Paris, Lucien Voulzy, qui n'était pas encore devenu Laurent, passe son enfance à Nogent-sur-Marne, en banlieue parisienne. Très tôt attiré par la musique, Lucien apprend vite à gratter les cordes de sa guitare et évolue dans plusieurs formations lycéennes afin de faire ses premières armes.
À l'époque où le futur Laurent Voulzy use ses fonds de culotte sur les bancs de l'institution scolaire, les radios chantaient quelque chose qui lui collera longtemps au coeur et au corps. Les morceaux de Little Richard, des Rolling Stones, des Beach Boys et de Ray Charles inspireront les premières compositions musicales du jeune homme. Les Hellences, le groupe dont il fait partie à cette époque sont encore méconnus (et le resteront) mais arpentent les bars et les MJC de banlieue en quête de dates, de concerts et de reconnaissance.
À la fin des années 1960, Laurent Voulzy intègre une autre formation, le Mark Robson Group, et découvre l'univers du rock n' roll. Présenté à Christian Fechner, alors producteur d'Antoine, et d'un groupe parodique, Les Problèmes, (qui ferait ensuite carrière au cinéma et sur scène après avoir été rebaptisé Les Charlots), Voulzy confie à ce dernier une maquette de démonstration qui ne passe pas inaperçue : un an plus tard, le premier 45 tours de Lucien Voulzy sort dans les bacs et obtient un petit succès d'estime.
Lancé par ce premier succès, l'artiste monte un groupe, Le Temple de Vénus, dès 1970 qui enregistre à son tour un disque avant de splitter après une courte année d'existence. Contacté par le label RCA, il signe la bande originale d'un film érotique et quelques 45 tours qui ne marqueront pas les esprits. C'est à cette époque que Lucien devient Laurent, et surtout, que Laurent rencontre Alain. Alain Souchon, autre chanteur estampillé RCA qui galère lui aussi.
Présentés l'un à l'autre en 1973, les deux hommes ne se quitteront plus. Ensemble, ils composeront respectivement « J'ai dix ans », « Allô maman, bobo » et « Jamais content », les trois tubes-phares qui lanceront la carrière d'Alain Souchon, même si tous les arrangements sont faits par Laurent Voulzy. Ce n'est qu'en 1977 que Voulzy obtient le succès sur son seul nom, avec « Rockollection », patchwork musical en forme d'hommages aux artistes qui bercèrent sa propre jeunesse.
Si « Bubble Star », le deuxième 45 tours de Laurent passe un peu inaperçu, son album qui sort en 1979, Le Coeur Grenadine, le fait entrer dans la cour des grands. Laurent Voulzy n'est plus uniquement le parolier et l'arrangeur de Souchon, il est devenu un artiste à part entière. Cependant, plutôt que de partir comme une fusée quitte à s'écraser ensuite, le très nonchalant Laurent ne rebondit pas immédiatement sur le succès du Coeur Grenadine. Il prend son temps, composant quelques chansons pour son complice Souchon dans l'intervalle et ne revient sur le devant de la scène qu'en 1983 avec l'album Bopper en Larmes. Les singles « Désir, désir » (avec l'actrice Véronique Jannot) et « Mes nuits sans Kim Wilde » sortiront les deux années suivantes. Tranquille...
En 1987, « Belle Île en mer », son nouveau 45 tours rappelle au public que Voulzy est toujours présent et qu'il va désormais falloir compter avec lui. Cette ballade dédiée au voyage et à la célébration de ses propres racines bretonnes et guadeloupéennes sera consacrée « chanson francophone de la décennie 80 » en 1990 lors des Victoires de la Musique. Toutefois, il faudra attendre 1992 pour que son troisième album, Caché Derrière, ne sorte enfin dans les bacs trimballant avec lui son lot de tubes « bankables » : « Le pouvoir des fleurs », « Le rêve du pêcheur » ou encore « Paradoxal système ». Carton, évidemment, mais carton modeste pour un garçon timide qui s'excuse presque d'être là à chaque passage télé, en dépit de la Victoire de la Musique qui sera accordée à cet opus.
Perfectionniste tranquille, Voulzy continue, en dépit de sa carrière personnelle, à écrire pour Alain Souchon, Jean-Pierre Danel ou Véronique Jannot, à se produire en duo avec d'autres artistes comme Alan Stivell, ou à mettre sa notoriété au service de quelques associations à but humanitaire comme Les Enfoirés ou ATD-Quart Monde. Malgré la sortie de quelques albums live, Laurent Voulzy semble entrer en état d'hibernation jusqu'en 2001, où il revient en fanfare avec Avril, album ô combien voulzien dans l'âme renfermant quelques titres comme « La Fille d'avril » ou « Amélie Colbert », qui deviennent aussitôt autant de classiques de la variété pop francophone.
Si les années 2003 et 2004 voient sortir deux albums - la compilation Saisons - Best of et le Gothique Flamboyant Tour enregistré en public - il faudra attendre 2006 pour que Voulzy émerge à nouveau de sa léthargie studio avec La Septième Vague, évoluant dans un registre auquel il n'avait pas habitué son public, celui des covers (reprises), avec un panel de titres aussi surprenant que le « À bicyclette » d'Yves Montand, « Captain of Her Heart » de Double, « Light My Fire » de The Doors ou « Santiano » d'Hugues Aufray.
Producteur en sus de ses activités d'auteur-compositeur-interprète, Voulzy, après un duo avec Nolwenn Leroy sur le premier album de cette dernière, produit également le second album de la damoiselle, Histoires Naturelles . Éternel adolescent de soixante ans, passionné de Moyen-Âge et de Beatles, Laurent Voulzy revient en novembre 2011 avec l'album Lys & Love, première sélection de titres originaux depuis dix ans dont est extrait le simple « Jeanne ». Trois ans plus tard, en novembre 2014, paraît son premier album en duo avec son complice de toujours. Annoncé par l'extrait « Derrière les mots », le recueil simplement baptisé Alain Souchon & Laurent Voulzy fait figure d'événement pour ces complices aux quarante années de collaboration. Une tournée s'ensuit avant la parution de l'album en public Le Concert (2016).
Quelques mois après sort le simple « Spirit of Samba », premier extrait d'un neuvième album studio dédié à la bossa nova brésilienne. Paru en septembre 2017, cet hommage intitulé Belem comprend le duo « Minha Song of You » avec Nina Miranda, une adaptation du succès de The Carpenters et une version longue - plus de dix-huit minutes - de « Spirit of Samba », passant en revue les plus grands tubes brésiliens.