Née le 27 mars 1970, à Huntington (Long Island, New York), Mariah Angela Carey est la fille d'un ingénieur métis (« afro-américain » et vénézuélien) et d'une chanteuse d'opéra d'origine irlandaise. Selon la biographie officielle de la chanteuse, qui ne rechigne pas à faire pleurer dans les chaumières sans que cela préjuge en rien de son authenticité, la famille métissée de Mariah doit très tôt subir le racisme des noirs comme des blancs : le couple ne résiste pas aux tensions et les époux Carey divorcent alors que leur fille n'a que trois ans.
Pour compenser une certaine solitude (elle vit chez sa mère alors que sa s?ur vit chez leur père), la petite Mariah Carey se tourne assez rapidement vers la musique, se passionnant pour des artistes Soul et Rhyhtm & Blues comme Billie Holliday ou Aretha Franklin. Grâce à l'enseignement de sa mère, elle commence à se produire en public à un très jeune âge. Dès son adolescence, Mariah commence à composer ses premières chansons et prend des leçons avec des professionnels de la musique. Mariah Carey acquiert une certaine popularité locale et se dirige tout naturellement vers une carrière professionnelle une fois le lycée achevé. Après s'être installée à New York et avoir exercé quelques petits boulots pour faire bouillir la marmite (serveuse, employée dans un salon de beauté), Mariah décroche un poste de choriste, accompagnant la chanteuse portoricaine Brenda K. Starr.
Derrière la plupart des phénomènes de l'industrie musicale, il y a un gros malin. En l'occurrence, le futé s'appelle Tommy Mottola, patron de Columbia Records. Ce dernier, selon l'histoire officielle, rencontre au cours d'une fête Mariah Carey, qui lui offre un CD de démonstration. Frappé par la musique qu'il écoute dans sa voiture en rentrant chez lui, Mottola reprend contact avec la jeune fille et lui propose un contrat d'enregistrement. À 18 ans, Mariah Carey se voit protagoniste d'une histoire à la Cendrillon, que sa publicité exploitera tout naturellement.
Amateur de chanteuses à la beauté latine et/ou métissée (on le verra plus tard manager de Jennifer Lopez), Mottola prend en main la carrière de Mariah et même un peu plus puisqu'il l'épousera en 1993. En 1990, sort un premier album, sobrement intitulé Mariah Carey, composé de chansons pop teintées de R'n'B. La chanteuse participe à l'écriture de la plupart des titres. L'album est un succès aux Etats-Unis, bien que les ventes internationales soient encore insuffisantes pour lancer Mariah dans le reste du monde.
Le second album, Emotions, conçu comme un hommage à la Tamla Motown, est un nouveau succès, et voit cinq singles se succéder au premier rang du hit-parade de Billboard Magazine. La critique est moins emballée et accuse Mariah Carey de se répéter. Si sa musique n'est pas jugée d'une grande audace, tout le monde s'accorde cependant pour reconnaître l'étendue du registre vocal (cinq octaves, bien que certains parlent de sept ou huit octaves) de la chanteuse, capable de passer de l'alto au soprano.
Encore trop timide sur scène pour partir en tournée, Mariah Carey parvient à surmonter son trac et se produit en 1992 dans l'émission MTV Unplugged, prouvant qu'elle n'est pas qu'une créature de studio. Certaines rumeurs prétendaient en effet alors que la voix trop parfaite de cette chanteuse invisible sur scène était issue d'un pur traficotage informatique. Sa prestation, incluant une reprise de « I'll Be There », des Jackson Five, contribue à lui faire franchir un nouveau palier de notoriété. En 1993, le troisième album de Mariah Carey, Music Box, remporte un succès éclatant, grâce à la popularité des singles « Dreamlover » et « Hero ». Suit en 1994 un album produit spécialement pour les fêtes de Noël, Merry Christmas, qui bat des records de vente dans la catégorie américaine des « albums de Noël ».
Malgré le scepticisme de la critique, qui continue de trouver Mariah artistiquement trop timorée, l'étoile de la vedette brille de plus en plus fort. Elle contribue fortement à la popularité mondiale du R'n'B (Rythm & Blues teinté de Hip-Hop), grâce notamment à son cinquième album Daydream, qui comprend des duos inattendus avec le rappeur Ol' Dirty Bastard (echappé du Wu-Tang Clan) et les Boyz II Men. Pratiquant une intelligente fusion des modes, Mariah Carey et Tommy Mottola proposent une musique mélangée et consensuelle, via une version allégée et tout public du rap, qui dynamise des chansons pop énergiques et sucrées. En 1996, pour promouvoir Daydream, Mariah Carey réalise sa première tournée internationale. Elle se produit au Japon et en Europe : sept concerts seulement hors des Etats-Unis, mais suffisamment réussis pour que le public apprécie sa rencontre avec une diva jusque-là lointaine.Séparée en Mottola à partir de 1996 (le couple divorce en 1998), Mariah Carey rénove son image avec l'album Butterfly, pimenté de davantage d'influences rap et proposant une image plus sexy de la chanteuse. Les contributions d'artistes tels que les Trackmasters et Puff Daddy, ainsi que des tubes comme « Honey » et « My All » fortifient l'assise de Mariah Carey, qui remporte cette fois un réel succès critique. « My All » est sa treizième chanson à atteindre la cime du Billboard Hot 100, constituant un record pour une artiste féminine.
Désormais productrice d'autres artistes, elle fonde son propre label, Crave Records, sous la bannière de Sony Entertainment, et lance des poulains comme le quatuor R'n'B Allure. Composant pour d'autres chanteurs, se produisant pour l'industrie cinématographique (la chanson du film Men In Black) et préparant son propre projet de film, Glitter, Mariah Carey est la reine du Monde et ne se prive pas de souligner sa succession de records de ventes en sortant #1's, une compilation de toutes se chansons n°1 au hit-parade. « When You Believe », duo avec Whitney Houston, est un succès commercial et critique. Tout va bien pour Mariah, qui se voit décerner par Billboard le titre emblématique d' « artiste de la décennie ».
Le septième album de Mariah Carey, Rainbow, comprend les hits « Heartbreaker » et « Thank God I Found You ». La combinaison Pop-Soul, alternant de douces ballades et des duos avec des artistes comme Snoop Dogg, Usher, Missy Elliott et Jay-Z, continue d'être appréciée par le grand public et d'alimenter médias et radios en musique consensuelle et de qualité. Néanmoins, malgré de très bons chiffres de vente, l'album se vend moins que les précédents et la critique accuse à nouveau Mariah Carey de se répéter à travers des chansons trop semblables les unes aux autres. Son image publique souffre également de divers ragots qui se plaisent à la décrire comme une diva insupportable, mégalomane et capricieuse. Le tournage de Glitter, film vaguement auto-biographique à sa propre gloire, dont elle interprète le rôle principal, s'éternise et Columbia Pictures donne des signes de nervosité au bout de trois années d'attente.
Au début 2001, Mariah Carey quitte Columbia Records pour un juteux contrat de 80 millions de dollars avec Virgin Records, du groupe EMI ; ses relations avec son premier studio de production ne s'étaient jamais vraiment remises de sa rupture avec Tommy Mottola. Partie voir si l'herbe était plus verte ailleurs, Mariah est cependant loin de se sentir à son aise chez EMI, où elle ne connaît personne. Ayant perdu son entourage professionnel habituel, harassée de travail, Mariah Carey donne des signes de grande fatigue physique et nerveuse et doit entrer en clinique pour se reposer.
C'est en septembre 2001, alors que l'image de la chanteuse pâtit de ses petits soucis, que le film Glitter sort enfin. Mal considéré par la critique, Glitter est un échec commercial cinglant. Pour ne rien arranger, les dates de sortie du film (21 septembre) et de l'album homonyme (dix jours plus tôt, soit... le 11 septembre 2001) n'aident en rien à leur succès commercial, le grand public ayant autre chose en tête. Les malfaisants des « Razzie Awards » (Anti-Oscars) nominent Mariah Carey pour le prix de la plus mauvaise actrice de l'année. Une autre nomination, pour le prix du pire duo de l'année, est galamment accordée... à sa paire de seins.
Columbia, peu après la sortie du film, donne en quelque sorte le coup de pied de l'âne à son ex-pouliche Mariah Carey en sortant un album best of qui ne se vend guère. Alarmé par l'apparente baisse de popularité de sa nouvelle vedette, découragé par leurs mauvaises relations, Virgin Records, au début de 2002, paie 28 millions de dollars à Mariah Carey pour se libérer du contrat qui les liait. La chute de Mariah paraît spectaculaire, le décès de son père venant lui porter un coup supplémentaire.
Entrée chez Island Records pour 20 millions de dollars, Mariah Carey sort en décembre 2002 l'album Charmbracelet, qui ne remporte qu'un succès modeste et dont les singles ne font pas d'étincelles. Le succès, l'année suivante, d'un duo avec Busta Rhymes vient heureusement apporter un peu d'air frais à Mariah Carey, qui se relance avec une nouvelle tournée mondiale : si le public américain semble la bouder, le reste du monde lui fait très bon accueil.
C'est en 2005 que Mariah Carey revient au sommet, avec le succès triomphal de l'album The Emancipation of Mimi, qui se hisse à nouveau au n°1 du Hit-parade et remporte le Grammy Award du meilleur album de R'n'B. L'album inclut des chansons Soul Retro et Gospel, ainsi que des contributions de Kanye West, Nelly et Jermaine Dupri. L'énorme succès du single « We Belong Together », qui bat les précédents records de vente de l'artiste (n°1 durant quatorze semaines), confirme que le style musicalement métissé de Mariah Carey a retrouvé son public. La chanteuse s'embarque pour une nouvelle tournée et reprend le chemin des studios.
Classée en 2007 par le magazine Forbes comme la femme la plus riche de l'industrie du divertissement, avec une fortune personnelle estimée à 225 millions de dollars, Mariah Carey a su populariser une musique métissée née d'un habile mélange de styles musicaux. Réconciliant Pop, Soul et Rap, Mariah Carey est en grande partie responsable du succès d'une musique pop grand public, parfois accusée d'être trop fade et consensuelle, mais à l'indubitable sensibilité artistique. En 2009, la sortie de Memoirs of an Imperfect Angel n'obtient pas le retentissement espéré. Malgré une nette baisse aux Etats-Unis où elles sont divisées par deux, les ventes mondiales de Mariah Carey arrivent cependant à se maintenir.
L'année suivante, Mariah Carey s'adonne de nouveau à l'exercice du disque de Noël avec Merry Christmas II You. Mariah Carey occupe principalement les années qui suivent à développer sa carière au cinéma et à apparaitre en tant que juge dans American Idol en 2013. Pour son retour en mai 2014, Mariah Carey choisi des producteurs comme Jermaine Dupri ou Rodney Jerkins ainsi que les voix mâles de Miguel, Nas, Wale et Fabolous pour des duos. Le disque porte le titre de Me. I Am Mariah...The Elusive Chanteuse qui fait référence au nouveau surnom que l'artiste s'est elle-même attribué.
Sa baisse de popularité semble désormais inexorable et Mariah Carey se rabat entre 2015 et 2017 sur un show au Colosseum du Caesars Palace de Las Vegas (Nevada). Pour accompagner cet évènement, elle sort en mai 2015 la compilation #1 to Infinty qui contient ses dix-huit numéros un au Billboard et l'inédit « Infinity ». En 2018, l'album Caution, produit entre autres par Timbaland et Skrillex, comprend un duo avec Ty Dolla Sign et un autre avec Slick Rick et Blood Orange.