The Selecter n'est, au départ, pas un vrai groupe mais l'association de musiciens réunis par Noel « Neol » Davies pour enregistrer son morceau « The Selecter » sur la face B du premier simple de The Specials, « Gangsters », publié en juillet 1979. Le guitariste et cofondateur du label 2-Tone Records est alors accompagné par John Bradbury (alias « Prince Rimshot », batterie), Desmond Brown (orgue), Kevin Harris (guitare) et Barry Jones (trombone).
Devant le succès du titre classé dans le Top 10 britannique, il décide de pérenniser le projet en recrutant la chanteuse Pauline Black (née Belinda Magnus en 1953) Arthur « Gaps » Hendrickson (chant), Charley Anderson (basse) et Compton Amanour (guitare). C'est cette formation qui propulse The Selecter parmi les actes les plus importants de la vogue ska anglaise au tournant des années 1980, aux côtés de The Specials, Madness et The Beat.
Après le succès du titre « On My Radio » (n° 8), abondamment diffusé en radio, l'album Too Much Pressure (n° 5 en février 1980) confirme le potentiel du groupe multiracial qui inscrit d'autres faits de gloire nommés « Three Minute Hero » et « Missing Words ». Le mélange de rythmes dansants sous des textes conscients fait de The Selecter le groupe le plus fidèle à l'esprit jamaïcain du ska. En 1981, la formule s'estompe avec le deuxième album Celebrate The Bullet, malgré de bons moments. The Selecter première mouture se sépare dans la foulée et sa chanteuse emblématique entame une carrière solo.
La suite est faite de reformations successives en 1991 et en 2006, de concerts enflammés et de nouveaux enregistrements moins passionnants réalisés entre deux compilations-souvenirs : The Happy Album (1994), Pucker! (1995) et Cruel Britannia (1998). En 2009, après une nouvelle éclipse de Pauline Black, plongée dans l'écriture de ses mémoires, The Selecter se reconstitue, d'abord sur scène pour une longue tournée puis en studio avec l'enregistrement de l'album Subculture, paru en juin 2015.