Née le 25 juin 1945, à New York, issue d'une grande famille de l'édition américaine (Simon & Schuster), Carly commence sa carrière dans les années 60 sur le circuit folk de Greenwich Village, en chantant en duo avec sa sœur Lucy. Elles signent un premier contrat chez Kapp Records et se produisent à la guitare et au chant en première partie de Woody Allen, Bill Cosby, ou Dick Cavett. Puis, Lucy se marie, donne naissance à une petite fille alors que Carly, moins sage que sa sœur, continue à écrire, composer des chansons et se produire ou elle peut. Elle finit par être remarquée par Albert Grossman (manager de Bob Dylan entre autres) qui la présente à des producteurs et des musiciens de renom mais sa carrière ne décolle pas.
Années de gloire
Son premier succès en 1971, avec la chanson « That's The Way I've Always Heard It Should Be » n’est d’ailleurs pas dû à Grossman. C’est avec une démo de ce titre qu’elle décroche un contrat en 1970, quand Jac Holzman de la maison de disque Elektra, l’entend et parie sur elle. En 1971, elle se produit au Troubadour de Los Angeles et fait la première partie de Cat Stevens, à New York au célèbre Carnegie Hall. Sa chanson devient un hit, elle passe en boucle sur les radios l’été suivant et booste les ventes du disque. Pari réussi. Elle enregistre ces deux albums suivants à Londres, dont No secrets sorti en novembre 1972, qui contient le tube « You’re so vain ». Numéro 1 des charts au U.S.A pendant un mois, il donne à son interprète une renommée mondiale. Carly Simon, a fréquenté tout le gratin de l’époque. Le titre est une critique de l’un de ses amants, mais à qui est-il destiné ? Mick Jagger, Warren Beatty, Cat Stevens ? La chanteuse a effectivement eu une relation avec chacun d’entre eux mais refusera obstinément d’avouer à qui elle s’adresse, justement pour que le titre garde son intérêt et son mystère. Une stratégie qui s’avère payante puisqu’on lui en parle toujours, trente ans après.
007 et les hommes de sa vie
1976 marque la sortie de l’album Another Passenger, sa première collaboration avec Michael McDonald, chanteur des Doobie Brothers. En janvier 1977, Carly Simon, mariée au musicien et compositeur folk James Taylor depuis 1972, donne naissance à un fils. En été, on la retrouve au générique de James Bond, en tant qu’interprète de la chanson titre du film L’Espion qui m’aimait. En 1978, elle enregistre son septième album en sept ans chez Elektra, Boys in theTrees porté par deux singles qui rencontrent le succès. C’est une femme comblée qui chante « You Belong to Me » écrit pour son fils Ben, et « Devoted to You » duo avec son mari. L’album atteint une nouvelle fois le top 10 des ventes. Mais son album suivant est un flop et sa vie privée n’est plus au beau fixe. Au cours d’une tournée en 1980, elle s’effondre sur scène et l’année suivante, divorce de James Taylor.
Working girl
Dans les années 80, après un album assez mélancolique de reprises de standards américains, elle écrit plusieurs musiques de film et revient sur le devant de la scène grâce à ses musiques de films. Elle remporte dans cette catégorie un Oscar, un Golden Globe et un Grammy Award pour la B.O. de Working Girl (Quand les femmes s’en mêlent, film de 1989 avec Harrison Ford, Sigourney Weaver) notamment avec le titre « Let The River Run ». En 1990, sort My Romance, second album de standards puis Have You Seen Me Lately ?, pour lequel elle retrouve sa sœur Lucy. Ce n’est qu’en 1995 qu’elle remonte sur scène après l’incident de 1980, pour une grande tournée.
Retour gagnant
En 1997, sa carrière est mise entre parenthèses : on lui diagnostique une grave maladie. Elle reviendra en studio pour enregistrer The Bedroom Tapes, album hautement introspectif, mais sa carrière peine à redécoller. Elle décide alors d’écrire des livres pour enfants, galvanisée par le succès de son opéra « familial » Romulus hunt, applaudi lors d’une représentation au Centre Kennedy pour les arts du spectacle de Washington, dans les années 1990. Carly Simon enregistre un cinquième album de reprises, qui paraît en janvier 2007 Into White, certainement le plus abouti. En 2008, paraîtThis Kind of Love, un album qui renouvelle son registre ballades folk en empruntant à la bossa et aux rythmes afro cubains, mais qui joue toujours la corde sensible en puisant dans le registre autobiographique (son fils y a d’ailleurs collaboré).
