Duke Pearson

Pianiste, compositeur, arrangeur, producteur et chef d'orchestre de jazz, Columbus Calvin « Duke » Pearson Jr. est né à Atlanta (Géorgie), le 17 août 1932. Il apprend la trompette et le piano avant de suivre ses études et de partir au service militaire. Il forme à son retour un trio puis en 1957 un quintette avec Louis Smith et s'installe à New York deux ans plus tard. Engagé dans le Jazztet de Benny Golson et Art Farmer, il signe un contrat avec Blue Note et collabore avec Donald Byrd, pour lequel il prend part aux arrangements puis à la production. En parallèle, il mène une carrière en leader et enregistre une série d'albums qui font date, accompagné à son tour par la crème des musiciens du label sur Wahoo! (1964), Sweet Honey Bee (1967), The Right Touch (1968) ou The Phantom (1968), passant du hard bop au jazz soul et latin. Parmi ceux-ci s'illustrent Joe Henderson, James Spaulding, Stanley Turrentine, Freddie Hubbard, Bobby Hutcherson, Garnett Brown ou Pepper Adams. Après un recueil en grande formation, Introducing the Duke Pearson Big Band (1968), il opère un virage vers le Brésil dans How Insensitive (1969), I Don't Care Who Knows It (enregistré en 1968-1970 et paru seulement en 1996) puis It Could Happen to You (1974), auxquels collaborent Airto Moreiro, Flora Purim, Hermeto Pascoal ou Andy Bey. Cette dernière séance pour le label en vogue l'essentiel d'une carrière où il a aussi accompagné les chanteuses Nancy Wilson et Dakota Staton et fait preuve de son savoir-faire au piano ou aux arrangements pour d'autres musiciens-maison comme Johnny Coles, Grant Green, le quintette de Thad Jones et Pepper Adams, Lou Donaldson, Blue Mitchell, Hank Mobley, Lee Morgan ou Stanley Turrentine. De retour provisoirement à Atlanta en 1971, il enseigne au Clark College de son adolescence et accompagne Carmen McRae et Joe Williams. Dès la fin de l'année suivante, il retrouve New York où il crée un nouvel orchestre. Entre temps, sa composition « Jeannine » de 1961 devient un standard repris par Cannonball Adderley, Donald Byrd et, dans une version chantée, par Eddie Jefferson et The Manhattan Transfer. Nombre de ses autres compositions, au jeu mélodique et vibrant, garnissent les compilations de jazz. Atteint d'une sclérose en plaques, le musicien s'éteint le 4 août 1980, à l'âge de 47 ans.