1989 fans
Comme la plupart des groupes sénégalais tournés vers les instruments électriques, ils débutent dans un répertoire rhythm'n'blues, rock, bossa et salsa. Le groupe se taille une réputation dans toute l'Afrique de l'Ouest, couronnée en 1975 par une tournée dans le sillage des Sud-Africains Myriam Makeba et Hugh Massekela. Sous l'impulsion du batteur Prosper Niang, véritable pivot du groupe, Xa-lam élabore progressivement un style propre où les tam-tams jouent un tempo jazz, tandis que les guitares électriques se coulent dans le moule des instruments à cordes traditionnels, comme le xalam, lyre de trois à cinq cordes. En 1979, le groupe est l'un des premiers orchestres africains à figurer au programme du festival de jazz de Berlin. Avec à la clef un premier album live, Ade. Deux ans plus tard, les musiciens du Xalam s'installent en région parisienne, d'où ils entament une carrière européenne.
Les précurseurs du mbalax moderne. Ils s'attachent bientôt un public fidèle et obtiennent une reconnaissance internationale : après un concert à Dakar auprès des géants du jazz Dizzy Gillespie, Stan Getz et Sonny Rollins, ils participent au disque des Rolling Stones Under Cover Of The Night (1983), puis composent la musique du film Marche à l'ombre, de Michel Blanc (1984). Ils enregistrent aussi plusieurs albums d'anthologie comme Apartheid (1985) et Keurgui (1988). C'est justement pendant l'enregistrement de cet album, le 29 avril 1988, que Prosper Niang est emporté par un cancer fou-droyant. Ce musicien visionnaire, défricheur de la musique africaine moderne, laisse derrière lui des musiciens désemparés qui mettront plusieurs années à retomber sur leurs pieds. Le groupe reprendra tout de même du service avec des changements de musiciens, mais sans la magie de son fondateur. Xalam reste en tout cas comme le précurseur du mbalax actuel, devenu depuis un genre musical incontournable.
F. P.
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