Devendra Banhart est né le 30 mai 1981, à Houston, au Texas, d'un père américain et d'une mère vénézuelienne. Ses parents suivent scrupuleusement les conseils donnés par leur gourou en lui donnant ce prénom censé le destiner à une existence spirituellement riche. Ils divorcent peu de temps après, et Devendra part vivre avec sa mère à Caracas, au Venezuela. C'est avec soulagement qu'il revient à l'aube de son adolescence aux Etats-Unis, lorsque sa mère se remarie et s'installe à Los Angeles. Accumulant dessins et petits textes poétiques depuis sa plus tendre enfance, Banhart passe ses années d'écolier à composer et illustrer ses élans créatifs.
Introducing Devendra Banhart
Après le lycée, Banhart rentre au San Francisco Art Institute. En parallèle de ses cours d'arts plastique, il commence à enregistrer des chansons. Il se produit dans les petites salles et autres bars de la ville. En 2000, il part tenter sa chance à Paris. Son séjour se passe plutôt bien : sa musique folk intimiste ainsi que son charisme lunaire impressionnent ceux qu'il rencontre. Il rentre aux Etats-Unis plein d'espoir, et, quelques mois plus tard, il est repéré par le directeur du label indépendant Young God Records. Oh Me Oh My... The Way the Day Goes By the Sun Is Setting Dogs Are Dreaming Lovesongs of the Christmas Spirit, couramment appelé Oh Me Oh My, sort en 2002.
Le début de la gloire
L'année 2004 est une année riche et créative puisque paraissent coup sur coup deux albums de l'artiste : Rejoicing in the Hands et Nino Rojo. Leur folk intimiste et leur atmosphère particulière conquièrent la presse et un certain public, charmé par ce guitariste à la barbe fournie, s'étend largement. Toujours en 2004, Devendra Banhart est à l'initiative d'une compilation regroupant ses amis de la scène folk et anti-folk (CocoRosie, Vetiver, Joana Newsom) : Golden Apples of The Sun. Publié dans le cadre de la revue américaine d'arts vivants Art Magazine, il contribue à faire un peu plus parler de ces artistes qui partagent tous le même désir d'authenticité.
L'avènement de Cripple Crow
En 2005, il enregistre avec d'autres artistes le single « Do They Know It's Hallowe'en? » pour le disque à but caritatif North American Hallowe'en Prevention Initiative mené par l'UNICEF. La chanson reprend non sans humour le « Do They Know It's Christmas? » de Bob Geldof et Midge Ure sous l'étiquette Live Aid (1985) composé pour enrayer la famine éthiopienne.
À la même période, il sort son cinquième disque, Cripple Crow. Le single « I Feel Just Like a Child » fait un malheur. Il fait connaître au grand public cet album assurément plus pop tout en restant proche du folk sensible habituel à Banhart. Une tournée internationale s'ensuit, où il s'entoure d'amis proches. Ce groupe à géométrie variable s'appelle successivement The Queens of Sheba, White Buffalo, Deer Woman Appears, The Cockettes, Mineral Power, etc. Y participent entre autres les musiciens Adam Forkner, Kritz Krackers, Andy Cabic et Jona Bechtolt.
Toujours en 2005, Banhart sort un album co-écrit avec Jana Hunter, simplement nommé Devendra Banhart/Jana Hunter.
Le plus célèbres des bohémiens
L'inépuisable Banhart, réconforté par sa récente reconnaissance, fonde le label Gnomonson avec son ami Andy Cabic (du groupe Vetiver). Ils font notamment paraître des albums de Jana Hunter ou Rio en Medio... mais ne semblent guère concernés que par les aspects artistiques de l'entreprise. Malgré son succès, Banhart continue de vivre en bohémien des temps modernes, s'inquiétant du sort du monde (pauvreté, déforestation, etc.).
Smokey Rolls Down Thunder Canyon paraît en 2007. L'accueil est moins chaleureux, la presse lui reprochant de s'éparpiller dans ses nombreuses références musicales et de verser dans une musique trop pop(ulaire). Le disque brille pourtant d'une nouvelle énergie communicative, et offre une belle diversité de sons. Le single « Carmencita » s'accompagne d'un clip inspiré de l'esthétique des films indiens de Bollywood, servi par la présence de l'actrice Natalie Portman.
Petit disque entre amis
L'année suivante, Banhart réitère l'expérience du duo avec le talentueux multi-instrumentaliste Greg Rogove (le batteur du groupe Priestbird). C'est sous le nom de Megapuss qu'ils publient leur premier album, Surfing à l'automne 2008. Le batteur des Strokes, Fabrizio Moretti, vient leur prêter main forte. Il s'agit visiblement pour les protagonistes de ce projet farfelu de s'amuser hors de leurs terrains respectifs, comme le confirme leurs visuels, où l'on voit les deux partenaires faire mine de se battre nus, ou surfer un appareil génital... Le résultat est une pop-folk efficace, ensoleillée des inspirations soul et hippies de la Californie des années soixante-dix.
Voué à une longue carrière prolifique, Devendra Banhart est le principal initiateur du renouveau psyché-folk, et renoue avec une sincère recherche d'authenticité. Son neuvième album sort en 2009, alors qu'il fête ses vingt-huit ans. Dix ans après son premier album, Devendra Banhart s'est isolé avec le producteur Noah Georgeson pour enregistrer Mala, recueil lo-fi serein à l'inspiration retrouvée dont sont extraits « Never Seen Such Good Things » et « Für Hildegard von Bingen ». Ce huitième album aux touches folk vintage et doucement electro paraît en mars 2013. Trois ans plus tard, il retrouve son compagnon privilégié, ainsi que le non moins fidèle Josiah Steinbrick sur l'album suivant, Ape in Pink Marble, introduit par le single « Middle Names ».