Alton Ellis

Surnommé le "parrain du rocksteady", Alton Ellis possédait l'une des voix les plus douces et les plus mélodieuses de la musique jamaïcaine. Il a créé un son unique qui a comblé le fossé entre les rythmes sautillants et rapides du ska et les grooves lents et langoureux du reggae.

Né à Kingston, en Jamaïque, il a été repéré lors de spectacles scolaires et s'est fait connaître en participant à un concours de talents de la télévision nationale, avant de s'associer à Eddy Parkins et d'enregistrer des ballades R&B romantiques pour le légendaire producteur Coxsone Dodd au Studio One. Le duo est arrivé en tête des hit-parades jamaïcains avec leur single "Muriel" en 1960 et a connu une série de succès populaires jusqu'à ce que Parkins parte pour l'Amérique et qu'Ellis se retrouve seul quelques années plus tard.

Son interprétation de la musique soul américaine était naturellement imprégnée du phrasé, des cuivres et des sons caractéristiques de la période dorée de la musique jamaïcaine, et il a contribué à l'avènement du style rocksteady doux et chaloupé avec les titres "Dance Crasher", "Breaking Up" et "Girl I've Got a Date" (considéré par beaucoup comme le premier disque de rocksteady). Il a fait une tournée au Royaume-Uni avec Ken Boothe en 1967 et a vécu au Canada pendant quelques années avant de rentrer au pays en 1970 et de sortir les albums "Sunday Coming" et, plus tard, "Mr Soul of Jamaica".

Bien qu'il ait déménagé à Londres et ouvert un magasin de disques, il est resté un grand favori des fans de reggae et de ska et a été décoré de l'Ordre de la Distinction par le gouvernement jamaïcain. Sa musique a également été samplée par les artistes hip-hop Tupac Shakur, Notorious B.I.G. et KRS-One avant sa mort en 2008, à l'âge de 70 ans, des suites d'un cancer.